Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La grâce irritante!

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Fais-tu bien de t'irriter? Jonas 4: 4

De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. Luc 15: 7

 

Le plus grand spectacle qui est donné aux anges est de voir une âme passer des ténèbres à la lumière, de voir un pécheur se repentir de ses fautes et prendre l'engagement de suivre Jésus-Christ.

Cette joie, souvent partagée par les chrétiens qui amènent une âme au pied de la croix, risque parfois d'avoir de la peine à trouver son chemin au travers des buissons de l'irritation.

En effet, il peut arriver des moments dans la vie où la bonté de Dieu dépasse tellement notre conception de la justice, que cette bonté nous irrite au point d'avoir bien du mal à nous réjouir du salut proposé à TOUS LES HOMMES!

Nous avons tant de mal à comprendre l'amour divin, cet amour immodéré pour le pécheur!

Seul Dieu peut peser avec exactitude les conséquences terribles et redoutables qui conduiront une âme non repentante à vivre éternellement hors du royaume de Dieu, là où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

Il est évident que nous nous réjouissons d'avoir un nouveau frère, une nouvelle soeur dans la foi; il ne peut pas en être autrement pour un enfant de Dieu qui voit le corps de Christ s'agrandir. Par contre, avant d'en arriver là, quelques-uns, comme Jonas, ont des difficultés à envisager que telle personne puisse bénéficier, elle aussi, du salut qui est à disposition de quiconque croit. (Jean 3: 16)

C'est ainsi que la grâce et la loi peuvent se heurter dans les pensées de certains qui acceptent volontiers qu'eux-mêmes soient au bénéfice de la grâce, mais demandent à ce que la LOI se manifeste dans toute sa rigueur contre certaines catégories de personnes.

Ne suis-je pas cet homme (cette femme) qui, à contrecoeur et du bout des lèvres, prie pour que ses ennemis se convertissent?

Comme le prophète, il y en a aujourd'hui qui prennent la fuite quand le Saint-Esprit leur met sur le coeur de prier, d'intercéder en faveur de ceux et celles qui ont "torturé" selon leurs moyens, le "pauvre" disciple de Christ.

Certes, prier pour que les païens se convertissent, oeuvrer pour que l'Evangile soit annoncé partout dans le monde et que la grâce se manifeste dans de nombreux coeurs, cela va de soi! Mais agir de la même façon envers ceux qui nous ont fait du tort, ceux qui n'ont jamais cessé de nous tourmenter, et qui aujourd'hui nous enfonceraient encore plus s'ils en avaient la possibilité, n'est-ce pas une autre affaire?

Oh combien la Parole de Dieu est merveilleuse et dérangeante à la fois!

Merveilleuse lorsqu'elle confirme que je suis sauvé et dérangeante lorsqu'elle me demande de tout mettre en oeuvre pour que ceux qui me détestent puissent parvenir au même salut qui m'a été accordé!

Merveilleuse aussi lorsque sous la loi je vois les hommes de Dieu réclamer la mort des méchants, et dérangeante lorsqu'elle proclame que Dieu ne veut pas que le méchant périsse!

Ce que je désire, est-ce que le méchant meure? dit le Seigneur, l'Éternel. N'est-ce pas qu'il change de conduite et qu'il vive? Ezéchiel 18: 23

Trop loin de Christ, trop loin de son amour, un pied dans la loi et un pied sous la grâce, certains avancent en clopinant, en boitillant.

Tour à tour heureux et malheureux selon les circonstances, ils oublient que la grâce et le pardon dont ils ont été bénéficiaires, auraient pu aussi leur être refusés en raison des péchés qui les séparaient de Dieu.

Nous qui ne voulons pas prier pour nos ennemis, nous qui prions plus pour en être délivrés que pour le salut de leur âme, sans doute devrions-nous réfléchir et réaliser que notre façon d'entrevoir la justice divine est un obstacle pour que des coeurs se tournent vers Dieu, que notre conduite est un frein pour l'avancement du royaume de Dieu!

En effet, les païens qui nous regardent pourraient bien réaliser que notre partialité ne reflète aucunement le caractère du Seigneur Jésus, raison pour laquelle ils auront des raisons s'éloigner de nous et de la foi que nous professons.

La souffrance la plus destructive n'est-elle pas le refus de prier pour ceux qui nous font du tort? N'est-ce pas un poison qui nous désensibilise et qui apporte son lot de tourments?

Jonas, comme quelques-uns dans le monde chrétien, eut à souffrir, non pas à cause de sa foi, mais en raison de son refus d'obéir à Dieu!

Quoique serviteur de Dieu, quoique son prophète, son porte-parole, au bénéfice d'une communion avec le Seigneur des seigneurs, son esprit trop terre à terre ne pouvait accepter que cette infinie bonté puisse se répandre sur la lie de la société.

Tout comme lui, nous sommes conscients du caractère de Dieu, nous bénéficions du privilège des rachetés et nous savons que Dieu est AMOUR, que c'est cette facette qui est mise en avant pour le monde d'aujourd'hui, tout comme elle a été mise en avant pour les Ninivites que Dieu voulait sauver!

Ah! Éternel, n'est-ce pas ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays? C'est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal. Jonas 4: 2

Il est intéressant de noter que Jonas s'était enfui, non parce qu'il craignait de faire de "l'évangélisation" à perte, non parce qu'il craignait que son message passe mal, mais au contraire parce qu'il redoutait que son travail porte du fruit!

Il redoutait que ce peuple se détourne de ses mauvaises voies!

Ah! Voir la vengeance de Dieu se manifester! Voir le méchant écrasé! Voilà qui en satisferait plus d'un!

Excepté le ciel qui lui se réjouit seulement lorsqu'un pécheur se repent (du moins pendant ce temps de grâce!).

Je crains que dans certains coeurs il n'y ait encore des racines d'amertume qui empêchent sérieusement chrétiens et chrétiennes, aimant le Seigneur de tout leur coeur, de désirer ardemment le salut de leurs "tortionnaires"!

Ai-je le courage de m'interroger et de répondre honnêtement devant celui qui m'a tant aimé, le Seigneur Jésus qui donna sa vie pour le pardon de mes péchés, ai-je le courage de dire que je préférerais qu'un tel soit perdu plutôt que sauvé de la condamnation éternelle?

La souffrance physique ou morale, conséquence de la persécution, peut conduire à souhaiter que ceux qui nous maltraitent reçoivent leur salaire ici-bas, cela selon la pensée biblique qui déclare clairement :

Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Galates 6: 7

Celui qui agit injustement recevra selon son injustice, et il n'y a point d'acception de personnes. Colossiens 3: 25

Ces textes de la Parole de Dieu doivent aussi m'interpeller afin que j'examine à mon tour le genre de semence que je jette à tout vent et comprendre que mon obstination à ne pas prier en faveur de mes ennemis ne fait qu'accentuer leur persécution à mon égard, cette dernière ne trouvant aucun barrage qui pourrait briser sa puissance.

Par ma faute peut-être, par mon refus de prier pour ceux qui me haïssent, je reste sous le feu de l'épreuve tout en courant le risque de perdre la joie de mon salut, la joie d'appartenir à Christ au point d'en arriver à préférer la mort à la vie!

Jonas, une fois de plus, s'éloigna de Dieu lorsqu'il lui demanda s'il faisait bien de s'irriter. Il partit se construire une cabane pour maugréer dans son coin au lieu de se réjouir du pardon qui était accordé aux habitants de Ninive; tout cela en ayant le secret espoir qu'il arriverait quelque chose à cette ville qui, dans un premier temps, était condamnée!

Si nous sommes rebelles comme il l'a été, nous allons aussi construire notre cabane dans le désert, emmurer notre coeur, et qui sait, attendre que la colère de Dieu se manifeste contre ceux et celles qui ont voulu nous détruire.

Mais:

Où irais-je loin de ton esprit, Et où fuirais-je loin de ta face? Psaume 139: 7

Quelqu'un se tiendra-t-il dans un lieu caché, Sans que je le voie? dit l'Éternel. Jérémie 23: 24

Le Seigneur finit toujours par nous retrouver dans nos retranchements, non pour condamner ceux qu'il a sauvés, mais pour leur ouvrir l'esprit, renouveler leur intelligence afin qu'ils comprennent que:

... là où le péché a abondé, la grâce a surabondé... Romains 5: 20

Fatigués de lutter contre un ennemi dont nous n'aurons JAMAIS le dessus, il ne nous reste plus qu'à nous abandonner, non entre ses mains, mais entre les mains du Tout-Puissant afin d'avoir la possibilité de déposer nos armes et de voir ceux que nous pourchassons de notre rancoeur comme des individus qui font partie de ce monde que Dieu a tant aimé.

Voir son ennemi à genoux, non sous la colère divine, mais le voir à genoux au pied de la croix, ce sera une victoire qui apportera de la joie dans le ciel en raison de la transformation de deux coeurs qui, pendant un temps, furent fermés à la grâce de Dieu.

Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent: Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume?

Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés.

Car le Fils de l'homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. Luc 9: 54-56

 

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Enseigne-moi à faire ta volonté!

Car tu es mon Dieu.

Que ton bon esprit me conduise sur la voie droite!

Psaume 143: 10


 
 © J-M Ravé 3 mai 2003
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