Suis-je le gardien de mon frère ?

3 ème partie: SURveiller ou veiller SUR?

(b1 - de berger à brebis)

Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau, au milieu duquel l'Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l'assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre Fils. Actes 20: 28

Suis-je le gardien de mon frère?

C'est une question qui ne se pose plus maintenant et qui, au travers du texte de ce jour, nous rappelle que nous devons d'abord prendre garde à nous-mêmes.

Non seulement les pasteurs, les bergers, les surveillants d'Eglise, mais aussi chacun d'entre nous à titre individuel, afin de pouvoir marcher de progrès en progrès dans le chemin de la sanctification.

C'est seulement dans cette marche que nous pourrons rattraper le frère qui dérive, celui qui prend un chemin de traverse, qui s'éloigne de la saine doctrine ou qui s'est laissé prendre dans les filets de l'ennemi au travers d'un péché qu'il "chérit" consciemment ou non.

C'est dans la marche que nous pouvons avancer, dans la marche avec le Seigneur, dans la sanctification; cette sanctification qui laisse la liberté au Saint-Esprit de nous révéler ce qui doit d'abord changer dans notre vie.

En refusant de se laisser corriger, il va de soi que la marche est stoppée devant l'obstacle, d'où notre impossibilité à "rattraper" le frère qui s'éloignerait du chemin étroit.Un des plus grands progrès que nous pouvons faire est celui d'admettre que nous avons besoin, jour après jour, d'être enseignés, d'être émondés.

Notre propre péché (ne serait-ce que celui de la désobéissance) devient alors une poutre dans notre oeil, un handicap qui nous interdit d'ôter la paille dans l'oeil de notre prochain. Le péché entretenu dans notre vie nous donne un trouble visuel qui ne nous permet plus de faire le point avec justesse, nos instruments de réflexion étant faussés!

Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?

Ou comment peux-tu dire à ton frère: Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton oeil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'oeil de ton frère. Luc 6: 41 - 42

C'est donc bien en prenant d'abord garde à nous-mêmes que nous aurons une bonne vision et que nous pourrons alors veiller sur notre frère, sur le troupeau qui nous a été confié.

L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Matthieu 6: 22-23

- Veiller sur soi-même? Oui!

- Sur notre frère? Oui!

Mais je ne suis pas pasteur, je ne suis pas berger, je ne suis pas responsable d'Eglise, je ne suis pas même un ancien! Je ne suis qu'une brebis du troupeau et je n'ai pas la responsabilité dont me parle Actes 20: 28! Je n'ai pas charge d'âmes, je n'ai pas à conduire un troupeau sur lequel j'aurais été établi comme responsable, donc ce verset ne me concerne pas!

Pas responsable? C'est vite dit!

En tant que parents, en tant que pères, nous avons une responsabilité très grande aux yeux du Seigneur, car c'est dans la cellule familiale que se forge la discipline spirituelle, c'est de là que part le témoignage, un témoignage tellement important qu'il est pris en compte pour l'attribution de certaines fonctions dans le corps de Christ.

Il faut donc que l'évêque (le surveillant) soit irréprochable, mari d'une seule femme... Il faut qu'il dirige bien sa propre maison, et qu'il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; car si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Église de Dieu?

Les diacres doivent être maris d'une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons... 1 Timothée 3: 2 et suivants

Je (Paul) t'ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s'il s'y trouve quelque homme irréprochable, mari d'une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. Tite 1: 5 et suivants

Dieu ne permet pas à n'importe qui d'être pasteur ou ancien d'Eglise!

Indépendamment de l'Eglise, la fonction de berger s'exerce dans notre propre maison. Divers textes sont là pour fixer la responsabilité des frères en Christ ayant charge de famille.

Il est intéressant de noter qu'il n'y a pas de bergère dans le Nouveau Testament. Ce poste est attribué principalement à des hommes, autant du point de vue spirituel que professionnel.

Toutefois nous pouvons relever dans l'Ancien Testament, que Rachel était bergère chez son père Laban (Genèse 29:9); si nous connaissons le caractère de cet homme, nous ne serons pas surpris qu'une de ses filles fasse un travail d'homme!

Nous rencontrons aussi les 7 filles du sacrificateur Jethro qui, en Exode 2:16, s'occupaient d'abreuver le troupeau de leur père. Ce dernier n'ayant que des filles, nous pouvons comprendre qu'il n'avait guère d'autres possibilités.

Donc, en règle générale, c'est bien l'homme qui occupait cette fonction de berger. C'est seulement dans des cas exceptionnels que les jeunes femmes du peuple de Dieu faisaient ce travail.

Dans les foyers, ce devrait aussi être l'exception que la femme prenne le rôle de bergère, de gardienne! Hélas le monde actuel a désacralisé la famille, diluant la responsabilité masculine dans un humanisme qui tente de niveler les différences entre homme et femme!

Quant à l'Eglise? Elle risque de devenir le reflet du monde si elle calque son comportement sur l'esprit de ce siècle, si elle abandonne les principes qui ont été enseignés par les apôtres, qui ont été donnés par Dieu au travers d'hommes inspirés par l'Esprit-Saint.

- L'Eglise a son Berger: notre Seigneur Jésus-Christ!

- Les assemblées, les communautés ont leurs bergers: pasteurs ou anciens.

- La famille a son petit berger: l'homme (le père, le mari).

Sommes-nous de bons bergers dans notre famille?

Il est clair que nous avons tous des caractères différents, des objectifs qui peuvent varier d'un foyer à l'autre selon notre niveau de vie, notre pays, mais, indépendamment de ces différences que le Seigneur respecte, nous avons tous le même engagement vis-à-vis du foyer que nous avons fondé.

Attention à la manière dont nous élevons nos enfants car un jour Dieu pourrait bien nous poser des questions embarrassantes:

- Où est ton fils? Qu'as-tu fait de ton fils?

Oserons-nous répondre:

Suis-je le gardien de mon fils?

Il est évident que quelques-uns, dans la sphère chrétienne qui nous entoure, sont à même de donner ce genre de réponse, démontrant ainsi qu'ils sont des parents qui ont démissionné en tant que responsables:

Ils ont laissé leur progéniture livrée à elle-même, c'est-à-dire à la merci du prince des ténèbres qui ne manquera pas une telle occasion.

Ils ont refusé le combat suite à la pression exercée par le monde sur leur enfant.

Ils ont mélangé le bon grain et l'ivraie, la Parole de Dieu et les enseignements du monde afin que leurs enfants ne soient pas trop décalés par rapport à leur entourage.

Tiraillés de part et d'autre, écartelés entre l'appel de Dieu et l'attrait d'un monde qui offre tout de suite sa "bénédiction", les enfants de famille chrétienne ont déjà bien du mal à tenir ferme, à marcher à contre-courant.

C'est pour cette raison que le petit berger à la grande responsabilité de mener le troupeau que Dieu lui a confié (sa famille) vers de bons pâturages, qu'il a devoir d'enseigner la saine doctrine, jour après jour, à ceux qui portent son nom, en les invitant à faire leurs propres expériences avec le Seigneur.

Qu'as-tu fait de ton fils?

Parfois le bilan est tellement douloureux que les parents sont rongés par le chagrin en constatant que les enfants, dont ils ont encore la responsabilité, sont devenus des épaves, des loques que la drogue et la liberté sexuelle ont détruits.

Tout cela parce que l'Evangile a été vécu dans la légèreté:

- Dieu est si bon qu'il peut comprendre!

- Nous vivons dans un monde où il faut se battre pour avoir sa place au soleil!

- On ne peut quand même pas, aujourd'hui, au 21e siècle, s'appuyer aussi fermement sur Dieu que dans les temps bibliques!

Et pourquoi pas?

Dieu est toujours le même! Sa fidélité est aussi grande que par le passé, et jamais, au grand jamais, il n'a baissé ses exigences sous la pression du monde.

Le Seigneur n'a jamais demandé à ce que nous remuons ciel et terre pour que nos enfants aient un bon métier. Par contre il nous demande de les enseigner dans la voie qu'ils doivent suivre!

Hélas! Nous sommes à même de constater que la charrue est de plus en plus souvent mise devant les boeufs, qu'il est moins important aujourd'hui d'avoir une vie chrétienne saine qu'une bonne place qui rapporte gros!

Instruis l'enfant selon la voie qu'il doit suivre; Et quand il sera vieux, il ne s'en détournera pas. Proverbes 22: 6 (version Segond)

Instruis le jeune enfant, à l'entrée de sa voie ; lors même qu'il sera devenu vieux, il ne s'en retirera point. (version David Martin)

Que faisons-nous de nos enfants?

"Bien diriger sa propre maison, tenir ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté" n'est pas le devoir unique des responsables d'Eglise: ce devoir incombe à tout enfant de Dieu qui désire que son foyer soit une lampe dans son quartier.

Nous avons la responsabilité de leur tracer une route, de les exhorter à chercher la face de Dieu afin qu'ils vivent eux-mêmes sur leur propre foi et non sur celle de leurs parents. Plus vite ils connaîtront Dieu, plus vite ils auront un capital de témoignages qui plus tard leur rappellera la fidélité du Seigneur.

Certes, il y a des cas où les enfants sont rebelles par nature, il y a des Caïns qui ont pour père spirituel le diable, de ces enfants qui ont pourtant vécu dans une atmosphère bénie mais qui, par leur conduite, démontrent qu'ils préfèrent les oeuvres des ténèbres.

Il n'y a rien de nouveau sous le soleil! Les enfants indociles existaient déjà dans l'Ancien Testament. La sanction qui frappait ces rebelles était la lapidation. (Deutéronome 21:18 et suivants)

Il n'est pas question de ces enfants-là, il est question des nôtres et plus exactement de ce que NOUS, parents, en avons fait ou de ce que nous en faisons aujourd'hui!

Quel avenir leur préparons-nous? Vers quel pâturage les dirigeons-nous?

Si nous devons veiller à nos propres voies, veiller sur nos frères et soeurs dans la foi, notre responsabilité nous conduit aussi à veiller encore plus attentivement sur ceux qui portent notre nom afin que nous-mêmes nous ne soyons pas déshonorés par une conduite qui amènerait la honte sur notre foyer.

Si nous aimons que notre nom de famille soit respecté, ne salissons pas non plus le beau nom de CHRETIEN que nous portons, d'autres savent s'en charger pour nous faire du tort! (Jacques 2:7)

La vie d'Eglise commence à la maison, dans le foyer, et c'est de là que part le témoignage qui fortifiera le corps de Christ. C'est de cet endroit que sont tirés les hommes qui sont appelés à conduire le peuple de Dieu.

L'état de leur foyer déteindra sur celui de l'assemblée! (... si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Église de Dieu?)

C'est une grande joie que de voir ses enfants marcher dans la foi, de constater comment Dieu les conduit, comment il aplanit leur sentier, comment il les garde, les protège des souillures du monde.

Voulez-vous avoir ce plaisir?

Soyez de bons petits bergers, gardez bien votre troupeau , conduisez-le dans les verts pâturages de la Parole de Dieu!

Maintenant, craignez l'Éternel, et servez-le avec intégrité et fidélité. Josué 24. 14

Garde-toi de faire alliance avec les habitants du pays, (du monde) de peur que, se prostituant à leurs dieux et leur offrant des sacrifices, ils ne t'invitent, et que tu ne manges de leurs victimes; de peur que tu ne prennes de leurs filles pour tes fils, et que leurs filles, se prostituant à leurs dieux, n'entraînent tes fils à se prostituer à leurs dieux. Exode 34: 15-16

Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jean 6: 68