Suis-je le gardien de mon frère ?

2 ème partie: SURveiller ou veiller SUR?

(a - D'une brebis à l'autre.)

L'Éternel dit à Caïn: Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère? Genèse 4: 9

Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère... Matthieu 18: 15

Fils de parents pécheurs, il n'a pu à son tour dominer le péché qui est venu frapper à sa porte. Tourmenté à chaque instant par les pensées du tentateur, Caïn ne put résister à la pression qui était mise sur lui et qui le poussait à accomplir la volonté de celui qui fut meurtrier dès le commencement: Satan!

Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement... Jean 8: 44

N'était-ce pas une lutte inégale? D'un côté, le tentateur; de l'autre, un fils d'homme pécheur!

Contrairement à ses parents qui furent eux aussi confrontés au même ennemi, il avait le désavantage d'être né "dans le péché" en raison de sa filialité.

Adam et Eve, alors sans tache, sans péché, sont tombés dans les griffes impitoyables de l'ange déchu; ce Lucifer dont le but est d'entraîner avec lui le maximum d'âmes dans la perdition éternelle. (N'oublie jamais que tu es aussi dans sa ligne de mire!)

Comme Caïn nous sommes tous nés "dans le péché" en raison de notre ascendance. Toutefois cette "tare" ne minimise pas notre responsabilité et ne nous met pas d'office dans la classe des vaincus, car tout comme le frère d'Abel, Dieu est là pour nous secourir, nous conseiller afin de nous sortir de la spirale infernale dans laquelle nous avons été plongés par notre naissance.

Bien plus encore:

Par Jésus-Christ nous avons la victoire car LUI EST DEJA VICTORIEUX sur toute la puissance de l'ennemi!

A nous d'en faire usage!

Il (Jésus) a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la croix. Colossiens 2: 15

Ainsi Satan n'a la victoire dans nos vies que lorsque nous faisons le choix de lui abandonner le terrain, de se soumettre à sa volonté, c'est-à-dire que nous écartons, comme Caïn, le conseil du Seigneur.

Caïn n'a pas choisi d'écouter la voix de Dieu. De ce fait, il s'est placé volontairement sous l'autorité du prince des ténèbres qui, nous le savons tous, est aussi le père du mensonge!

Après être devenu meurtrier et avoir menti à Dieu en déclarant qu'il ne savait pas où se trouvait son frère, il eut encore le toupet de lancer à la figure de l'Eternel cette phrase qui pourrait servir à en déculpabiliser un bon nombre dans la famille dite "chrétienne":

"Suis-je le gardien de mon frère?"

Le péché dans notre vie nous rend insensibles à la marche de ceux qui nous entourent.

Le péché dans notre vie anesthésie l'amour que nous devons avoir pour notre frère.

Mais selon l'apôtre Jean, le péché est exception pour celui qui marche avec Dieu, QUI DEMEURE EN JESUS:

Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n'y a point en lui de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point... 1 Jean 3: 5-6

C'est donc en restant dans la présence du Seigneur que nous évitons le péché! Mais le monde qui nous entoure et la vie de tous les jours peuvent nous conduire parfois à l'insouciance, à un manque de vigilance.

Ces attitudes nous feront déraper et nous "obligeront" (si nous en sommes conscients) à revenir vers Jésus dont le sacrifice sur la croix nous rappellera que son pardon est toujours accessible:

Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste.

Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés... 1 Jean 2. 1-2

Malheureusement il peut arriver que, suite à certaines manigances de l'ennemi, nous soyons aveuglés, hypnotisés, incapables de nous rendre compte que nos pas nous éloignent de plus en plus de la route royale, du chemin étroit. (Qui vous a fascinés? Galates 3: 1)

Pour cette raison Dieu, dans sa grâce, permet que nous veillions les uns sur les autres afin que le troupeau ne soit pas décimé par un manque d'amour et un égoïsme spirituel.

Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres. Hébreux 10: 24 (Version Segond)

... prenons garde l'un à l'autre pour nous exciter à l'amour et aux bonnes oeuvres... Hébreux 10: 24 (Version Darby)

Suis-je le gardien de mon frère?

Il est évident que la réponse est affirmative et que son application devrait se manifester à deux niveaux:

- De brebis à brebis

- De berger à brebis

De brebis à brebis

Il va de soi que nous n'avons pas épier notre frère, pas plus que nous n'avons à faire de la délation pour accabler celui qui s'est fait prendre dans le filet de l'ennemi. Qui sait si un jour nous n'aurons pas besoin d'être rattrapés?

L'Ecriture nous enseigne les étapes à suivre pour le cas où l'un d'entre nous se serait laissé piéger par le péché (Matthieu 18: 15 -17).

1) Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul...

2) S''il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes...

3) S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église...

4) S'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain.

Cette dernière sentence semble bien pénible à mettre en pratique et pourrait se retourner contre ceux qui ont le devoir de l'appliquer; ils pourraient être taxés de personnes étroites, sans amour.

La discipline et la santé de l'Eglise sont pourtant à ce prix afin que le corps de Christ, dont nous sommes tous responsables, ne dépérisse pas.

Si pour notre santé physique les médecins doivent amputer un membre atteint de gangrène afin que le mal ne s'étende pas, au point de vue spirituel et selon la Parole de Dieu, il doit en être de même lorsque le péché ne veut pas battre en retraite dans la vie de l'un d'entre nous: l'amputation, la séparation est nécessaire pour que le corps tout entier ne s'infecte pas.

Nous ne pouvons pas mettre en doute le fait qu'un bon médecin a fait tout son possible pour endiguer le mal, pour le faire reculer mais, malheureusement s'il constate que celui-ci est invétéré, il est tenu d'employer les grands moyens pour sauver la vie de la personne.

Une image saisissante du Seigneur Jésus nous a été donnée afin que l'on comprenne bien l'importance qu'il y a à se garder en bonne santé spirituelle:

Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel.

Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans le feu de la géhenne. Matthieu 18: 8-9

Bien entendu il n'est pas question de se mutiler, mais de bien comprendre qu'il faut nous séparer définitivement de ce qui est une occasion de chute dans notre vie, une occasion de péché afin de ne pas être jeté dans le feu qui a été préparé.

Suis-je le gardien de mon frère?

Oui, car les avertissements que je puis donner à mon frère (ou ma soeur) s'il vit dans le péché, pourront le ramener à vivre une vie saine qui honore le Seigneur. Par contre, mon silence à son égard permettra à la "maladie" de gagner du terrain dans d'autres domaines et l'éloignera de plus en plus du chemin étroit dans lequel il était entré, ceci avec toutes les conséquences qu'une vie dominée par le péché peut apporter!

Mes frères, si quelqu'un parmi vous s'est égaré loin de la vérité, et qu'un autre l'y ramène, qu'il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. Jacques 5: 19-20

Accepter que le péché domine dans une vie, le tolérer dans le sein de l'Eglise, c'est permettre qu'il se développe, qu'il prenne de l'ampleur et que d'autres en soient infectés à leur tour.

A coup sûr le jugement de certains sera affaibli. Ils minimiseront leurs fautes en prétextant que leur cas personnel est moins grave que celui du frère qui a gardé sa place dans l'Eglise malgré un comportement que la Bible dénonce.

L'Eglise ne sera plus le rassemblement de pécheurs pardonnés mais le rassemblement de pécheurs actifs qui minimisent les conséquences du péché et qui ignorent ce qu'est la sanctification.

La sainteté du corps de Christ n'est pas une mince affaire! Pour l'avoir négligée, certains groupements ont fait le lit d'une tolérance qui s'est installée dans leur milieu, une tolérance avec laquelle l'Esprit Saint ne peut pas cohabiter.

Là où il y a la tolérance du péché (dans une vie ou dans l'Eglise) le Saint-Esprit n'agit plus au-dedans, mais demeure à l'extérieur invitant les rebelles à faire le nettoyage pour que la lumière de Christ brille de nouveau là où elle était autrefois.

Si nous sommes invités à nous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, qui veut y rester, ne devons-nous pas agir de la même façon envers une Eglise qui a perdu sa vocation, qui a perdu son premier amour et qui finit par enseigner des doctrines que ni le Seigneur, ni les apôtres ne présenteraient aujourd'hui?

Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. 1 Corinthiens 5:11

C'est ainsi que des frères et soeurs dans la foi ont quitté leur milieu parce que ce dernier ne fonctionnait plus selon la saine doctrine des apôtres et qu'ils courraient eux-mêmes le risque d'être enveloppés à leur tour par un mouvement qui tolérait ce que l'apôtre condamne.

La fidélité au Seigneur est primordiale

Elle se concrétise par notre attachement aux Saintes Ecritures,

... non seulement à quelques textes que certains savent utiliser pour défendre leur point de vue ou pour montrer du doigt ceux qui veulent sortir d'un milieu "décadent", mais à l'ensemble de l'Ecriture, y compris les textes qui nous condamnent et les textes qui nous placent comme "veilleurs".

Notre fidélité se concrétise aussi par le comportement que nous avons les uns par rapport aux autres, par l'amour que nous pouvons manifester pour notre frère..., y compris l'amour correctif!

Sincèrement, est-ce aimé mon frère que de le laisser aller dans une voie qui va le conduire dans des sables mouvants où il risque de périr ?

L'Israélite devait sauver l'âne de son prochain, l'aider à se relever en cas de chute, le ramener à son frère s'il était égaré (Deutéronome 22: 1-4).

Si notre frère, celui qui partage le pain et le vin avec nous, tombe à son tour, n'allons-nous pas l'aider à se relever et nous réjouir ensuite de le voir "rétabli"?

S'il s'est égaré n'allons-nous pas tenter de le remettre sur la route?

Combien je peux louer et bénir le Seigneur de ce qu'un jour il a mis sur ma route ce frère gitan qui sut pleurer devant moi en constatant combien je m'étais égaré suite à des épreuves que je ne pouvais supporter.

Suis-je le gardien de mon frère? Il l'a été pour moi !

Quelle grâce d'avoir eu un tel frère, mais quelle tristesse d'en avoir eu tant qui ne se sont pas souciés de ce que j'étais sur une route glissante!

Suis-je le gardien de mon frère?

Oui! Et mon devoir est de le prévenir s'il s'éloigne de la Vérité, de lui montrer par les Saintes Ecritures ce qu'il en est.

- S'il écoute, c'est une défaite de plus pour l'ennemi de nos âmes!

- S'il ne m'écoute pas, s'il n'écoute pas ceux qui l'entouraient autrefois et qui marchent toujours dans la Vérité, alors je ne peux pas marcher avec lui et continuer comme si de rien n'était.

Je ne puis plus que prier et souhaiter ardemment que le "frère prodigue" revienne à la Maison.

Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul...

S''il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes...

S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église...

S'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain... Matthieu 18: 15 -17

O Timothée, garde ce qui t'a été confié, fuyant les discours vains et profanes et l'opposition de la connaissance faussement ainsi nommée, de laquelle quelques-uns faisant profession, se sont écartés de la foi. Que la grâce soit avec toi! 1 Timothée 6: 20-21 (Version Darby)