Promesses
1989 - 3 / No 89
Jean-Marc
Berthoud
Texte
intégral
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Les droits de
l'homme et la justice
I
Ce n'est pas la
proclamation solennelle et l'inscription dans la Constitution d'un pays
quelconque d'une «Déclaration des droits de l'homme», aussi élaborée
soit-elle, qui protégera effectivement les citoyens contre les abus,
les injustices et les crimes dont ils pourraient être l'objet de la
part de l'Etat ou de leurs concitoyens.
Sur ce point, l'exemple
de l'Union Soviétique est probant, car la Constitution de ce pays
contient une «Déclaration des droits de l'homme» parmi les plus
élaborées du monde, sans que les Soviétiques eux-mêmes en éprouvent la
moindre protection de la part de l'Etat s'ils se trouvent en
contradiction avec les exigences du régime.
II
Ce ne sont pas non plus
les revendications faites au nom des opprimés pour réclamer leurs
droits qui amélioreront effectivement leur sort, que ces revendications
soient faites par le Conseil Oecuménique des Eglises ou le Pape, par
les Nations Unies ou Amnesty International, par les mass médias ou
l'Internationale socialiste. Certes, dans un monde où chacun défend
âprement ses propres intérêts, l'exercice d'une force politique est
indispensable à tout changement, pour le bien ou pour le mal
d'ailleurs. Mais, dans les circonstances que nous connaissons depuis la
Révolution française, la revendication de ses «droits», plutôt que
l'exigence de redresser des injustices précises, conduit
immanquablement à contester la légitimité de l'autorité en place, que
ce soit dans la famille, à l'école, dans l'entreprise, à l'armée ou,
finalement, dans l'Etat lui-même. Cette contestation des autorités
conduit à la révolte et cette révolte à la révolution qui est presque
toujours fort adroitement récupérée, si ce n'est pas provoquée, par le
socialisme international au profit du communisme soviétique. Ainsi des
injustices de type personnel et pragmatique sont systématisées dans des
structures totalitaires qui institutionnalisent l'injustice de façon
quasiment inamovible.
Il est évident que ce
n'est pas par l'incitation universelle à l'envie et à la convoitise,
d'ailleurs interdite par le 10' commandement, que l'on pourra parvenir
à plus de justice.
III
Le genre de mesures qui
peuvent effectivement protéger tous les citoyens d'injustices de tous
genres sont, entre autres, les suivantes:
a) Le respect par tous
de la loi, du droit existant.
b) La fondation du droit
sur la justice, non pas sur des vagues droits humanitaires qui peuvent
être tordus dans tous les sens, mais sur les règles immuables d'une
justice transcendante. La loi de Dieu telle que nous la révèle la Bible
définit avec une précision toute juridique les normes de cette justice.
c) Le respect de la
séparation du pouvoir spirituel (dont la tâche est de rappeler à l'Etat
et aux citoyens ces normes transcendantes) du pouvoir temporel (qui les
met en application selon les circonstances de lieu et d'époque). Les
«droits de l'homme» sont à la fois source du pouvoir spirituel et du
pouvoir temporel. C'est pour cette raison que dès sa première
apparition effective lors de la Révolution française, et
immanquablement depuis, l'adhésion aux droits de l'homme a abouti au
totalitarisme, dictatorial ou démocratique, peu importe.
d) La séparation du
pouvoir politique, exécutif et législatif, du pouvoir judiciaire. La
dispersion fédéraliste et communale du pouvoir.
e) Le respect de
l'autonomie relative des organismes dont la société est composée par
rapport à l'Etat. Un des fondements les plus importants de cette
autonomie indispensable est le respect strict de la propriété privée.
Ainsi les organismes tels que la famille, l'entreprise, les églises,
les universités, les syndicats ouvriers et patronaux, ont droit à leur
propre gouvernement interne. Ceci assurera une possibilité de contrôle
directe des actions des responsables de ces organismes et une prise de
conscience plus aigüe des responsabilités de chacun.
f) Le fondement de
toutes ces libertés dans un pays quelconque se trouve dans la forte
présence de citoyens libres, c'est-à-dire responsables devant Dieu et
sa loi.
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AVENEMENT
Mai 1992 No 44
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Un code
dépénalisant
- Le code pénal suisse
va-t-il évoluer de manière définitive vers un libéralisme dangereux
dans le domaine sexuel ?
Tel est l'enjeu de la
votation du 17 mai sur une réforme apparemment innocente, mais, en
réalité pernicieuse.
- Morale: Du point de
vue juridique, le droit pénal n'est pas un code de morale, ni une ligne
directrice d'un comportement chrétien. Mais, si l'Etat est
co-responsable pour préserver et promouvoir un climat de santé morale
dans la société (et il l'est !), il doit également tenir compte de ce
devoir dans sa législation; or, il ne le fait plus suffisamment si,
aujourd'hui, il abuse de la révision du droit pénal sur la sexualité
pour abaisser le niveau des dispositions antérieures et pour les diluer.
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AVENEMENT
Février 1993 No 56
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Quand l'enfance
est souffrante 1993
- A force de proclamer
les droits à l'enfant, notre siècle n'en finit pas de constater combien
ces droits sont bafoués.
Parallèlement pourtant,
liberté oblige, on assiste à l'explosion des vices, à l'exploitation
des enfants par le travail ou par le sexe, à la négation de leur vie,
avant comme après la naissance dans la démission d'un monde en folie.
Ainsi se développent ses
histoires banales, devenues le quotidien de millions de gavroches
ignorés, de part le monde.
- Convention et droits (
Quelques points principaux de la Convention de l'ONU relative aux
droits de l'enfant)
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Fac
No 6 - 1987
Jean-Francois
GOTTE
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Déclaration des
droits du pauvre selon le Deutéronome (La)
Selon l'historien Ernest
RENAN ce qui permit à la civilisation judéo-chrétienne de supplanter la
civilisation grecque et de durer ce fut son souci de «la veuve et
l'orphelin ». Plus qu'aucun autre livre des Ecritures, le Deutéronome
nous renseigne sur la pauvreté et nous exhorte à la combattre.
Le peuple d'Israël est à
la veille d'entrer dans la Terre promise où «coulent le lait et le
miel». Dans un ultime effort, Moïse le met en garde contre toutes les
tentations qu'il pourra y rencontrer et lui rappelle la Loi et ses
exigences, notamment ce qui concerne la pauvreté et ceux qui en
souffrent.
En effet, avant
qu'Israël ne se sédentarise, la différenciation.sociale risque de
s'accentuer, mais la Loi préviendra et limitera la paupérisation. Si la
Loi de Moïse révèle un sens de la justice commun à tout le Moyen-Orient
(présent notamment dans le Code d'Hammourabi et certains textes
ougaritiques), on y trouve aussi un idéal de justice bien supérieur à
tout ce que peut concevoir une législation humaine (Dt 4,8). En effet
la Loi du Deutéronome fait appel à l'amour, à la miséricorde et au
sacrifice.
I. LE PROGRAMME
ANTI-PAUVRETÉ DU DEUTÉRONOME
II. LES PAUVRES, QUI
SONT-ILS ?
III. INTERPRÉTATIONS
DE LA PAUVRETÉ
CONCLUSION
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Promesses
1986 - 3 / No 77
Ranald
MACAULAY
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LE DEFI CHRETIEN
Les armes avec
lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont
puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons
les raisonnements et toute hauteur qui s'élèvent contre la connaissance
de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance au Christ.
2 Cor 10.4-5
L'apôtre se sait
impliqué dans un combat gigantesque. Aux Ephésiens, il décrit les armes
dont la puissance divine peut renverser des forteresses. Mais
qu'entend-il par ces forteresses ? Le texte cité en exergue montre
qu'il s'agit de fausses idées, de raisonnements qui combattent la
connaissance de Dieu, d'où les efforts pour soumettre toute pensée aux
exigences de Christ.
Comment Paul s'y est-il
pris ? Il vaudrait la peine de le suivre de plus près à Athènes où il
mit publiquement en question la manière de penser des habitants, puis à
Ephèse où il discutait pendant une année et demie dans l'école de
Tyrannus avec les nouveaux convertis, ensuite à Césarée où il parla
d'abord en privé au gouverneur Félix de justice, de jugement et de
maîtrise de soi, et où il dut, deux ans plus tard, se défendre devant
Festus et Agrippa de l'accusation d'être fou en affirmant qu'il disait,
au contraire, des paroles de vérité et de bon sens .
Mais j'aimerais ici
cerner la tournure d'esprit qui est celle de Paul. Ce qui frappe
d'emblée, c'est que Paul lance un défi. Il sait à quel point les
fausses idées peuvent enjôler les gens dans un tissu de mensonges, et
il refuse de laisser les hommes prisonniers du mensonge. Avec courage
et hardiesse, il demande, au nom de Christ, qu'ils soient libérés de
ces forteresses qui les enferment.
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