Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Le Vatican séduit par la morale de... Harry Potter

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NDLR: Vision très New Age du christianisme, en vérité... L'essentiel n'est pas la salut, mais le bien-être social.

Résumé : Le Père Fleetwood, membre du Conseil pontifical pour la culture, vient de faire une déclaration en faveur de la série anglaise Harry Potter. Notre analyse.

Les notions de bien et de mal développées dans les aventures de l'apprenti sorcier aux lunettes rondes ont séduit des hommes d'Eglise qui estiment en effet que la morale des best-sellers de l'auteur britannique J.K. Rowling est imprégnée de nombreux préceptes chrétiens.

"Je ne vois aucun problème dans la série Harry Potter", a déclaré le Père Peter Fleetwood lors d'une conférence de presse.

L'ecclésiastique, membre du Conseil pontifical pour la culture, était interrogé sur Harry Potter après que le Vatican eut publié un nouveau document sur le phénomène du Nouvel Age. Or les aventures du magicien Harry Potter et de ses amis à l'école des sorciers Poudlard ont suscité les récriminations de certains groupes évangéliques, qui lui reprochent de promouvoir la magie païenne et l'occultisme.

"Je pense qu'il n'y a personne dans cette salle qui n'ait pas grandi avec les fées, la magie et les anges dans son monde imaginaire", a déclaré le père Fleetwood, qui est de nationalité britannique. "Ils ne sont pas mauvais. Ils ne servent pas de bannière à l'idéologie anti-chrétienne."

"Si j'ai bien compris les intentions de l'auteur de Harry Potter, ils (NDLR : les livres) aident les enfants à voir la différence entre le bien et le mal".

Commentaire

Il est difficile de prétendre que, dans les livres d'Harry Potter, la morale soit imprégnée de nombreux préceptes catholiques. On peut se poser la question: quels préceptes évoque le Père Fleetwood?

¥ L'obéissance ? Harry passe son temps à désobéir, que ce soit à son oncle et à sa tante, à ses professeurs. Un exemple parmi cent: il viole la loi en se servant de la magie, voulant se venger de sa tante, et fugue ensuite (Editions Folio Junior, tome 3, p. 38). Ce sont toujours oncle et tante qui sont les méchants (l'autorité a toujours tort); Harry se défend et c'est pour se battre contre le mal qu'il désobéit à ses professeurs, la fin justifiant les moyens (il manque certains cours, va dans des lieux interdits, etc. Tome 3 pp. 217, 296-297)

¥ La charité ? Harry est indifférent au mal qui arrive à sa famille (son cousin qui tombe dans la cage au serpent, tome 1; le sort qu'il jette à une de ses tantes, tome 3 p. 38). Jamais on ne rencontre dans l'oeuvre la moindre notion de compassion, de pitié. Harry est en guerre permanente avec ses ennemis de Poudlard (l'équipe des Serpentard). Les notions de réconciliation ou de pardon lui sont absolument étrangères. La manière dont ses ennemis sont décrits est toujours négative, acerbe voire parfois répugnante; et c'est finalement la vision d'Harry sur le monde qui l'entoure. L'auteur est animé d'un esprit de critique négative permanente.

¥ La vérité ? Harry et ses amis sont des habitués du mensonge pour arriver à leurs fins.

¥ Le respect de l'autorité ? Les enfants critiquent les adultes. L'auteur est un esprit empreint manifestement de l'idéologie soixante-huitarde (tome 3 p. 23, 29, 36).

¥ La religion elle-même? Aucune allusion à Dieu. Les seules allusions à la religion sont négatives. L'attitude des adultes vis-à-vis du monde des sorciers est jugée "médiévale"; elle est implicitement assimilée à l'attitude de l'Eglise pour être finalement ridiculisée (tome 3 p.7-8)."Il n'y a personne qui n'ait pas grandi avec les fées, la magie et les anges dans son monde imaginaire."

La différence entre un conte de fées un tant soit peu éducatif et le roman d'Harry Potter réside &emdash; mis à part les éléments dont certains ont déjà été évoqués &emdash; dans la notion de héros. Le vrai héros défend une cause objectivement bonne, une cause qui dépasse ses intérêts personnels; de plus, il emploie des moyens objectivement bons.

Harry défend ses intérêts personnels par des moyens mauvais. Le combat qu'il mène n'a rien à voir avec la vertu acquise. S'il est fort, c'est malgré lui, ou plutôt par des forces préternaturelles. Une pseudo-victoire sans vertu est comme un enrichissement sans travail.

Harry n'est pas un modèle, encore moins un héros."Si j'ai bien compris les intentions de l'auteur d'Harry Potter, ses livres aident les enfants à voir la différence entre le bien et le mal".

Cette phrase révèle certaines déficiences d'acuité intellectuelle de son auteur. Les intentions de l'auteur nous importent peu, l'essentiel étant l'écrit objectif. Celui-ci, au lieu de faire comprendre la différence entre le bien et le mal, modifie les deux notions, ce qui est pour le moins anti-éducatif.

Notre "héros" apprend qu'il est sorcier à l'âge de douze ans et rentre dans ce monde nouveau. Dès lors, tout est vu sous cet angle et la sorcellerie devient la norme; elle imprègne tout. Les gens normaux, ceux qui n'ont pas de pouvoirs maléfiques (les Moldus) deviennent hors normes et sont méprisables. Les quelques Moldus du roman &emdash; la famille de Harry &emdash; sont présentés comme des êtres détestables, remplis de défauts, injustes. Habituellement, les autres Moldus sont ridiculisés. Harry a connu tout ce qu'il y a de pire pendant son enfance (le mal) et il ne trouve le bonheur qu'à partir du moment où il rentre dans le monde de la sorcellerie (le bien).

La tournure d'esprit relève de la perversité, car l'anormal devient normal et le normal devient le mal à mépriser, ce qui est en fin de compte le coup de maître de Satan. Harry Potter n'est qu'une mise en conte de fées de ce stratagème dont nous voyons différentes applications dans la période de décadence que nous vivons (Exemple: l'homosexualité est normale, l'"homophobe" est un méchant).

Le roman est remarquablement tourné: on prend Harry en pitié dès le début et on déteste tous ceux qui lui font du mal, les Moldus ainsi que les mauvais sorciers. Par pitié, on aime Harry au début; par pitié encore, on va l'aimer quoi qu'il fasse contre les mauvais sorciers, même lorsqu'il utilisera des moyens mauvais. Le lecteur est pris par le sentiment; il est pris au piège, devenant malgré lui partisan du monde de la sorcellerie, y voyant le salut pour son héros. Harry est malheureux parmi les humains. Certes, il n'est pas un bon exemple, mais il se défend, et comme il y a plus méchant que lui, son mal "moindre" passe pour un bien. L'expérience montre que les enfants qui lisent ce roman ne remarquent pas les défauts d'Harry et le considèrent comme un héros. Il est bien parce qu'il se défend.

Plongés dans cette lecture, les enfants découvrent avec fascination le monde malfaisant de la sorcellerie. Cela explique la forme d'envoûtement individuel et collectif générée par cette série, envoûtement entretenu par la panoplie publicitaire (articles "Harry Potter" qui vont du bonbon aux livres de formules magiques, en passant par les films).

Nos enfants peuvent ainsi jouer aux apprentis-sorciers, et porter sur le monde des adultes et sur la société ce regard fait de mépris que méritent les Moldus, esprits moyenâgeux.

En fin de compte, les deux idées maîtresses qui s'imprègnent dans l'esprit du jeune lecteur sont:

- "Défends-toi contre le monde des adultes".

- "Tu peux tout te permettre, si tu te bats pour une grande cause" (la fin justifie les moyens. Exemple contemporain: contre le racisme, tous les moyens sont bons.)

Mais pour le Père Feetwood, tout cela n'est pas anti-chrétien, et donc est bon.

De deux choses l'une: soit il n'a pas lu les livres, soit, à les avoir trop lus, il confond le bien et le mal... Et le mal est d'autant plus grand qu'il est censé donner l'avis du Saint-Siège.

(DICI/CPDH) ajouté le 20/2/2003

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