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Appel au dialogue chrétien-musulman - bientôt la proclamation d'une nouvelle alliance?

L'Alliance protestante allemande (DEA) et la branche allemande du Mouvement de Lausanne envisagent apparemment la publication d'une «lettre ouverte» pour exhorter les communautés protestantes à engager un dialogue chrétien-musulman. Pour le groupe de travail sur l'islam, qui est une initiative commune des deux organisations protestantes, le professeur de sciences religieuses, Johan Bouman (de Marbourg), récemment décédé, avait écrit un «projet de texte». Plusieurs organisations et spécialistes de l'islam versés dans la Bible regardent cette évolution d'un oeil très inquiet. Il semble que, lors de la dernière réunion du groupe de travail au mois de décembre, le projet de la «lettre ouverte» ait été différé de nouveau, mais on ignore si le texte du professeur Bouman a été retiré ...

(BULLETIN DU MOUVEMENT CONFESSIONNEL «PAS D'AUTRE EVANGILE», FÉVR. 1999)
 

Le Coran rejette plusieurs points essentiels de la foi tels que la filiation divine de Jésus, la Trinité, la crucifixion de Jésus et la rédemption opérée par Lui. Tout ce qui est contraire au contenu du Coran est rigoureusement éliminé. Les musulmans considèrent les «Ecritures antérieures» (les livres bibliques) comme corrompus, et ils reprochent aux «possesseurs des Ecritures» (juifs et chrétiens) d'avoir «dissimulé», «détourné» et «déformé» certains passages (surates 2,140.146.159; 3,71; 5,15; 6,91). Mahomet aurait dit: «Ils déforment le libellé des Ecritures pour que vous croyiez que cela vient des Ecritures» (CE surate 3,78).

Engager le dialogue avec le Coran, voilà ce qui ne s'inscrit certainement pas dans l'esprit de la Bible ni dans la marche avec Christ. Dialogue signifie, en effet, «échange» et implique une certaine méthode permettant d'aboutir à une vérité qui se cache dans tout être humain. Dans un langage professionnel, on parle de «trouver un consensus» que l'on peut consolider puis élargir. Or, les chrétiens qui croient à la Bible trouveront difficilement un consensus avec le Coran. Il s'agit moins, en effet, d'engager le dialogue que de témoigner en toute charité de l'Evangile. Car les paroles de Jésus sont incontestablement vraies: (je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi) (Jean 14,6).

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A propos de la venue du Dalaï-Lama à Genève

Le pasteur Jean-Claude Kormann a osé protester contre l'accueil qui fut réservé au Dalaï-Lama en la cathédrale protestante St-Pierre de Genève, où des milliers de personnes (2000 à l'intérieur et 3 000 à l'extérieur) ont écouté son discours se résumant en cette phrase: il est indispensable «d'être un bon humain et d'avoir un bon coeur », En tête du cortège entrant dans la cathédrale se trouvaient le pasteur Adams McComish, le Dalaï-Lama et l'abbé Pierre. Ils ont tous souligné ce qui, selon eux, unissait les religions. C'est avec l'autorisation du pasteur J.-CI. Kormann que nous publions ci-après sa lettre qui avait d'abord paru dans «La Tribune de Genève» et « Le Matin»:

Notre chère Église nationale protestante de Genève ne sait plus que faire pour être dans la mouvance actuelle. La voici qui accueille pour une célébration oecuménique le chef spirituel du bouddhisme tibétain! La tolérance et l'ouverture aux autres religions ont, semble-t-il, plus d'importance que les paroles de Jésus lui-même, qui pourtant a dit: ,Je suis le chemin ( .. ). Personne ne vient à Dieu le Père par un autre chemin que par moi.- (Év. de Jean 14:6)

S'est-elle demandé à quel(s) dieu(x) va-t-on s'adresser ensemble ? Et peut-on d'ailleurs encore parler d'oecuménisme - ce rapprochement entre différentes tendances d'un même christianisme - ou faut-il dès lors parler de syncrétisme, à savoir la fusion de diverses religions finalement toutes aussi valables les unes que les autres ?

À ce jeu-là, c'est le message même du christianisme, l'Évangile, qui est bafoué. Car il est une bonne nouvelle de réconciliation possible avec le seul vrai Dieu, par Jésus-Christ, pour tous les hommes, dans tous les peuples et de toutes les nations.

Que cela nous dérange ou non, ce message est d'actualité pour tous les hommes et les femmes d'autres cultures et d'autres religions également, y compris le Dalaï-Lama, et l'Église protestante de Genève ne saurait l'accueillir comme le représentant d'une alternative religieuse possible sans y perdre une partie de son âme et de son identité.

Jean-Claude Kormann, pasteur à Genève, membre de la Fédération des Églises protestantes de Suisse.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. On a parlé d'intolérance et de ségrégation religieuse, déclarant que les religions monothéistes avaient toutes le même Dieu, qu'on l'appelle Elohim, Jahve, Allah, Atman.... ignorant sans doute que le bouddhisme est une religion sans Dieu et rejetant apparemment ce que disaient les apôtres au sujet de Christ: « Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4:12).

J. H.

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La carte de l'oecuménisme élargi!

"Le Christianisme au XXe siècle" rapporte qu'en octobre 1998 a eu lieu à Lyon un grand rassemblement régional dans le cadre de la commémoration du 4e centenaire de l'Édit de Nantes sur le thème: "Constance et tolérance". Il a été dit à ce sujet que le comité d'organisation a joué la carte de l'oecuménisme élargi: protestants de toutes tendances, catholiques, voire croyants d'autres confessions ou laïcs ont participé à son élaboration.

Toujours dans le même cadre de la commémoration de l'Édit de Nantes une table ronde s'est tenue au Palais des Congrès à Paris avec la participation du professeur Henri Blocher, doyen de la Faculté de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, de Jean-Marc Duprieux, secrétaire général de la CIMADE, du professeur Henri Fuchs de la Faculté de théologie protestante de Genève, de Philippe Richard de la Faculté catholique de Lyon, de Joëlle Westphal-Both, officière de l'Armée du Salut de Dunkerque et de Stéphane Lauzet, secrétaire général de l'Alliance Évangélique Française. Le thème général de cette Table ronde a été: "Notre Dieu est-il fanatique? Notre foi est-elle un courage ?"

C'est ainsi que la commémoration de l'Édit de Nantes a donné lieu à toutes sortes de manifestations à caractère oecuménique avec la participation de catholiques et d'évangéliques.

J. H.

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Célébration oecuménique de la Pentecôte

«L'ECHO» du 30 mai 98 annonçait la célébration oecuménique de la Pentecôte à Montreux, organisée par le «BORM» (Bureau oecuménique) dans lequel sont représentées les Églises catholique, réformée, anglicane et la Stadtmission (Chrischona). De plus en plus certains milieux évangéliques se laissent tenter par des cultes en commun et des collaborations avec les communautés officielles catholique et protestante, en l'absence d'une même foi basée sur la seule Parole de Dieu.

J. H.

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La confusion s'étend!

La confusion religieuse progresse d'année en année. Des milieux évangéliques de toutes tendances s'engagent de plus en plus dans des collaborations oecuménisantes. Des Assemblées Évangéliques de Suisse romande, des Églises Apostoliques, des Églises du Réveil, des Églises Mennonites, des Églises Libres, l'Armée du Salut, des Charismatiques, des Adventistes... collaborent avec les Réformés et les Catholiques, tiennent des cultes en commun et opèrent des échanges de chaires. Le pasteur baptiste Louis Schweitzer disait au Centre Évangélique de Lognes qu'une collaboration dépassant les cercles des professants avait été un franc succès1. Certains baptistes en France organisent une table ronde avec des juifs et des musulmans. Rappelons ici que si l'on veut dialoguer avec des religions non-chrétiennes on doit renoncer à présenter

Jésus comme le seul chemin qui mène à Dieu, ce qui revient à trahir l'Évangile. Mais si l'on déclare formellement que "le salut ne se trouve en aucun autre" (Actes 4:12) le dialogue devient inacceptable par ceux qui cherchent leur salut auprès de dieux qui n'en sont pas, car il est écrit: ,Tous les dieux des peuples sont de faux dieux» (Psaume 96:5).2Mais revenons plus précisément aux relations qui s'établissent de plus en plus entre les milieux de professants évangéliques et les dénominations religieuses officielles. C'est ainsi que, par exemple, l'Église catholique, l'Église réformée et l'Assemblée des Frères de Lavigny (Vaud) ont tenu trois rencontres de prière pour l'unité. À Rolle les paroisses protestante, catholique et l'Assemblée évangélique ont organisé une conférence avec le père Jean-Blaise Fellay présentant l'Église catholique romaine. À Grandchamp une célébration oecuménique a rassemblé des catholiques, des protestants de Boudry-Cortaillod (NE) et l'Église libre de Boudry. À Tramelan ce sont les communautés protestante, catholique, mennonite et salutiste qui ont participé à une célébration oecuménique au Temple.... etc.

À Bienne, les paroisses réformée, catholique et l'Église Évangélique des Écluses (anc. Assemblée des Frères Larges de la Plaenke, avec le pasteur J.-M. Houriet) ont organisé les "Rendez-vous de 15h." (tous les jeudis du mois) avec une première rencontre en 1999 à l'Église catholique du "Christ-Roi". Dans le même cadre le Père Bénédict Viviano de Fribourg donne une conférence à l'Église Évangélique des Écluses. Cette dernière entretient aussi des relations avec l'Église adventiste de Bienne. C'est ainsi que l'Église des Écluses a invité ses membres à participer à un culte adventiste avec lavement des pieds et sainte cène, et que le pasteur adventiste est venu donner une étude à l'Église des Écluses.

Certains trouveront très positives de telles initiatives où il est question d'ouverture, de décloisonnement,3de découverte, d'enrichissement mutuel et d'unité. Ce sont pourtant autant de signes des temps qui laissent prévoir d'autres rapprochements et fusions au préjudice de vérités bibliques qui perdent ainsi insensiblement - et même sensiblement - de leur importance. De telles rencontres supposent une reconnaissance réciproque de tous les participants en tant qu'Eglises authentiques de Jésus-Christ et la mise sous le boisseau de certaines vérités fondamentales bibliques qui ne sont pas reçues par tous, surtout pas par le protestantisme moderniste et l'Église romaine qui est liée par ses dogmes intangibles, promulgués par un magistère déclaré infaillible. On ne peut que regretter que des évangéliques de plus en plus nombreux ne semblent pas réaliser le danger et qu'ils se laissent, sans réagir, emporter par ce courant rassembleur.

J. H.

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1) Voir "Vivre", 1/99, p. 21 sous "France".

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2) Voir "Dialogues interreligieux" dans la B.N. 5/98, pp. 354 à 357.

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3) Voir "Décloisonnement" dans la B.N. 3/98 p. 330.

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Convention charismatique interconfessionnelle

C'est à Crissier (Vaud, Suisse) que s'est tenue en mars 98 une Convention charismatique interconfessionnelle avec l'accord des évêques catholiques-romains Graber et Bürcher. Les orateurs y ont été le pasteur réformé Paul Hermès d'Orbe, favorable à la bénédiction de Toronto, l'abbé René Jacob et le pasteur réformé Jean-Pierre Besse, agent de la «Ligue pour la Lecture de la Bible». Ce fut aussi l'occasion d'écouter Ruben Berger, israélite ayant reconnu en Jésus le Messie promis. Le thème général fut: «Chrétiens renouvelés pour un monde nouveau». Dans les ateliers on traita des sujets suivants: le temps de la conversion, le baptême dans le Saint-Esprit, l'unité pour l'évangélisation, le pardon, les cellules de maisons, la compassion. Le frère qui nous communiqua cette annonce fit la remarque suivante: «Comment être unis pour l'évangélisation, alors que la désunion est totale sur la conversion ?»

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Le Dalaï-Lama en la cathédrale de Genève

À l'occasion des Fêtes de Genève (30 juillet au 8 août 1999) «Sa Sainteté » le Dalaï-Lama a prononcé un discours au culte du dimanche 8 août en la cathédrale protestante Saint-Pierre de Genève. Parmi les membres du comité d'accueil du Dalaï-Lama se trouvaient le Prince Aga Khan, les pasteurs Mac Comish et Vincent Schmid de la cathédrale, l'abbé Jean-Paul de Sury, Mgr Damaskinos Papandreou, le rabbin François Garai, le Dr Hafid Quardini de la Fondation islamique ...(*1)Même l'abbé Pierre est venu participer à l'événement et saluer le Dalaï-Lama. Certains protestants ont été opposés à la célébration d'un culte «mêlé à la philosophie bouddhiste, cette éthique de la paresse» mais le pasteur Vincent Schmid a parlé favorablement de la mondialisation des religions. Le pasteur Mac Comish a déclaré: «La cathédrale devient le foyer d'un nouveau centre religieux qui recherche la compréhension entre les différentes religions...» Rappelons que le bouddhisme tibétain est une religion sans dieu et que le Dalaï-Lama, chef spirituel et souverain du Tibet en exil depuis 1959, se prend pour la 14e incarnation du dalai. Le bouddhisme tibétain est pénétré d'influences chamaniques aux techniques d'éveil, postures corporelles, exercices de visualisation (les mandala), modulations des vibrations sonores (gongs, clochettes, mantra), unions sexuelles ritualistes, divination,... La confusion progresse presque partout et il est bien regrettable que des Églises et des pasteurs protestants y contribuent sans vergogne.

J. H.

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(*1) Voir «Welcome Committee for H.H. the XIV the Dalaï Lama: Liste des membres. (Le comité genevois d'accueil du Dalaï-Lama).

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