ProChrist 2000

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Les Églises chrétiennes de toute l'Europe sont invitées à participer à la campagne ProChrist, retransmise par satellite dans une dizaine de pays européens à partir de Brême en Allemagne, et dont l'orateur sera Ulrich Parzany. Troisième du genre, elle se déroulera du 20 au 25 mars 2000.

La première eut lieu en 1993, avec Billy Graham, et la seconde, déjà avec Ulrich Parzany, en 1997. Elles se signalèrent par leur caractère oecuménique, selon la pratique que Billy Graham avait introduite depuis plusieurs décennies dans ses campagnes.

Le secrétaire général de l'Alliance Évangélique allemande disait à ce sujet en 1993: « Pour la première fois des chrétiens engagés de toutes les Églises (des adventistes aux catholiques) ont collaboré» (1) y compris des charismatiques et des pentecôtistes.

Les membres du comité d'organisation étaient des responsables «d'Églises protestantes, catholiques et évangéliques d'Europe. » (2) Peu après cette première campagne, les représentants allemands des différents lieux de retransmission se réunirent à Kassel pour évaluer les résultats et prévoir l'avenir.

On fit ce constat: toutes les barrières confessionnelles avaient été franchies par la coalition de toutes les forces évangéliques. En prévision de la 31 campagne on précisait déjà: « ProChrist 2000 favorisera la collaboration des chrétiens de toutes les confessions et de tous les groupements... », (3) Ulrich Parzany lui-même avait déclaré: «Je ne trouve pas que la collaboration avec les charismatiques et les catholiques soit critiquable ». (4)

ProChrist-Allemagne a donc chargé un comité directeur français d'organiser ProChrist en France. Toutes les Églises issues de la Réforme ont été invitées à participer à l'effort et à collaborer localement. Le comité national français compte deux co-présidents qui sont Jean-Paul Rempp (« Assemblées Évangéliques de France») et Alain Stamp («France pour Christ»).

Dans le comité de référence se trouvent des responsables des Églises Réformées Évangéliques Indépendantes, des Assemblées Évangéliques de France, des Méthodistes, des Libristes, de l'Alliance Baptiste Évangélique de Paris-Est et Nord, des Pentecôtistes, de Chrischona, des Mennonites, de France pour Christ, de la Fédération Baptiste, de France-Mission, de l'Armée du Salut, de l'Action Biblique, des Facultés de Vaux et d'Aix-en-Provence, des Instituts Bibliques de Nogent et de Lamorlay, de l'Association pour l'Évangélisation des Enfants, d'Opération Mobilisation, de Radio-Evangile, de l'Alliance Évangélique Française, de la Fédération Évangélique de France (FEF)...

Le représentant pour la Suisse est Samuel Hoffer de l'Action Biblique. (5) Cela constitue un très large éventail! Référence est faite à la Déclaration de Lausanne de 1974 comme base de collaboration pour ProChrist 2000 en France et en Suisse.

En tenant compte d'expériences précédentes, des constatations et déclarations dont il est fait état plus haut, du caractère oecuménique des premiers ProChrist et de la disparité des communautés engagées en France, on est en droit de se poser quelques sérieuses questions. Et nous devons ici, hélas, écarter l'argument de chrétiens, peut-être bien intentionnés, mais fourvoyés dans leurs raisonnements, et dont le propos se résume à ceci:

« Qu'importe la position personnelle des responsables et les enseignements particuliers des églises engagées dans une campagne commune, pourvu que l'Évangile soit annoncé au plus grand nombre possible d'auditeurs! »

Il est vrai qu'en raisonnant ainsi ils croient pouvoir se réclamer de l'autorité de l'apôtre Paul. N'écrivait-il pas aux Philippiens:

«Qu'importe! De toute manière.... Christ est annoncé je m'en réjouis et je m'en réjouirai encore» (Phil.1 : 18).

Mais ce qu'ils oublient ou ne veulent pas voir, c'est que le contexte immédiat ne fait pas état de positions théologiques divergentes ou de différences doctrinales. L'apôtre vise des gens qui prêchaient Christ par envie et par esprit de dispute ou de rivalité (v.15), avec des motifs charnels, dans l'intention de nuire à l'apôtre (v.17). Ce qui était défectueux chez eux, c'était l'état d'esprit, pas la position doctrinale! Et c'est pourquoi l'apôtre - oubliant sa propre personne - peut se réjouir malgré tout.

Mais peut-on vraiment se réjouir d'une évangélisation entreprise dans la confusion résultant de collaborations qui «franchissent» toutes «barrières confessionnelles», théologiques et parfois même éthiques? Ces barrières bibliquement fondées n'ont pas perdu leurs raisons d'être dans un monde religieux « chrétien » - voire « évangélique » - de plus en plus désorienté et pénétré par toutes sortes de courants déviants, cause de divisions.

Or, que dit l'apôtre Paul à ce sujet?: «Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales au préjudice de l'enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d'eux» (Rom. 16:17). N'appliquons pas à la légère un tel précepte, mais ayons le courage de nous y conformer quand les compromissions deviennent évidentes et inacceptables à la lumière de la Bible. Mais puisqu'il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, nous pouvons aussi nous réjouir quand quelqu'un se convertit réellement dans de telles campagnes, malgré toutes les réserves sérieuses émises plus haut au sujet de ce genre d'entreprises.

Même si le comité national français ne va pas aussi loin que les responsables de ProChrist-allemand dans la collaboration avec les Églises officielles protestantes et catholiques, il s'agit néanmoins d'une action collective de milieux qui divergent sur des questions importantes, tout en présentant en la circonstance un front uni, sous le même nom et avec un orateur commun. Nous préférons à cette apparente unité la collaboration de ceux qui partagent effectivement la même foi, qui travaillent selon les mêmes principes bibliques et qui enseignent les mêmes vérités scripturaires. Car là où l'on ne respecte pas l'impératif de la pureté de la doctrine l'on ne peut avoir affaire qu'à une union lézardée et factice. Si seulement ceux qui professent la même foi et qui luttent contre les mêmes dangers pouvaient davantage se rapprocher les uns des autres et faire cause commune pour sauvegarder ou rétablir l'idéal biblique en annonçant sans compromission la bonne nouvelle du Salut en Jésus-Christ!

J. H.

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1) IDEA Spektrum No 23/93.

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2) ProChrist 97 dans « Fest und Treu » 3/97 p. 9.

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3) Comme sous 2.

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4) Cité par ZEIT-RUF 4/97, p. 4.

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5) ProChrist 2000 France. Journal d'information No 1 Juin-juillet 1999.

Voir aussi « Le Témoin», juillet-août 1999, pp.13-14.

La Bonne Nouvelle No 1 / 2000

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