«Depuis que j'ai commencé la sophro, j'ai gagné tous mes combats. Elle m'a donné une grande confiance en mes moyens; ainsi, je peux mieux anticiper les mouvements de l'adversaire, les esquiver et profiter des ouvertures» (témoignage de Flavio Turelli, boxeur). (1) «Je voulais améliorer l'état de ma vie. Mais plus je faisais de la sophrologie, plus mon moral baissait. je devenais dépressive, je n'avais plus goût à rien et perdais l'espoir» (Témoignage de W.D., une jeune femme domiciliée dans le canton de Vaud).
Depuis 30 ans environ, la sophrologie s'est largement répandue en Suisse et en France. Aujourd'hui, elle a trouvé son entrée dans de nombreuses institutions du secteur privé et public, entreprises, écoles, hôpitaux et organisations sportives.
Mais de quoi s'agit-il en fait? Le Larousse définit la sophrologie comme une «méthode visant à dominer les sensations douloureuses et de malaise psychique par des techniques de relaxation proches de l'hypnose». Pour son fondateur, le professeur Alfonso Caycedo, «la sophrologie est l'étude de tous les changements d'états de conscience de l'homme, obtenus par des moyens psychologiques, physiques ou chimiques, ainsi que l'étude de leurs possibilités d'application en thérapie, en prophylaxie et en pédagogie (2)... Ainsi, la sophrologie est à la fois une science, une philosophie, une thérapie et un art». (3)
L'objectif de cette discipline est d'équilibrer l'homme dans sa totalité et de l'aider à mieux maîtriser son existence par le développement de sa «conscience totale». Cela peut impliquer le traitement et la prophylaxie de troubles fonctionnels tels que l'insomnie, les peurs et angoisses diverses, l'anorexie, la boulimie, le stress, etc. Les applications pédagogiques se situent surtout dans les domaines de l'accouchement, des opérations, dans la préparation à la mort, aux examens et aux compétitions sportives.
Dans sa compréhension philosophique, la sophrologie ambitionne d'améliorer la qualité de la vie dans tous les domaines: renforcement de l'amour, pensée positive, harmonisation de l'être, développement de la responsabilité et même de la spiritualité.
Méthodes et techniques
La sophrologie appréhende l'homme dans sa globalité (esprit, psyché et corps), en réaction à la médecine traditionnelle qui, souvent, s'intéresse plus à la maladie qu'au malade.
A côté de ses propres techniques - relaxation dynamique et sophronisation de entre veille et sommeil très propre à la suggestion) - la sophrologie a adopté dans son arsenal d'autres méthodes, plus anciennes, telles que le training autogène de Schultz ou encore l'hypnose.
Une origine orientale et occidentale
- fondateur de la sophrologie est un neuro-psychiatre d'origine colombienne, le docteur Alfonso Caycedo. Insatisfait des méthodes psychiatriques inhumaines appliquées dans les années cinquante, il chercha de nouvelles pistes, notamment dans l'hypnose, et dans les techniques orientales, apprises lors d'un séjour prolongé auprès des plus grands maîtres en Inde.
La recherche de la conscience
Un des premiers disciples de Cayceclo fut le Dr Raymond Abrezol, chargé plus tard d'enseigner et de diffuser la sophrologie en Europe et aux Etats-Unis. Né d'une mère juive et d'un père protestant, élevé par une nurse fervente catholique, il semble avoir vu beaucoup de religiosité et d'hypocrisie judéo-chrétienne, en tout cas assez pour se déclarer «profondément déçu du christianisme» (4).Toujours en quête de Dieu, ou selon lui du «champ spinoriel de la proto-matière» ou de la «conscience cosmique», il toucha à l'islam, à l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), à l'hindouisme, avant de trouver sa voie dans le bouddhisme qui. selon lui, influence fortement la sophrologie moderne. Très ouvert à tout ce qui touche à la conscience, il continua de se former en psychologie analytique à l'Institut de Jung à Zürich, acquit un diplôme en médecine chinoise et conduisit de nombreuses recherches autour du globe. Il s'est intéressé de près aux «crises de Possession» d'esprits lors des cérémonies vaudou. D'ailleurs, une thérapie sophrologique s'inspire directement des danses en transe de cultes afro-brésiliens. Il s'agit de la «terpsychoretransthérapie» (TTT).
Expansion du mouvement
La sophrologie s'est répandue surtout en Occident. Toutes les sections de sophrologie sont chapeautées par la fédération mondiale, qui se trouve à Bogota (Colombie). La Suisse héberge le siège international de sophrologie médicale, présidé par M. Abrezol, et une association de sophroprophylaxie.
En Suisse, de nombreux cours sont donnés chaque année: introduction à la sophrologie, relaxation dynamique, pensée positive et sophrologie pour enfants. L'offre en la matière est complétée par des journées et séminaires consacrés à des thèmes tels que la gestion du stress, l'insomnie, l'angoisse, le rééquilibrage énergétique, la confiance en soi, arrêter de fumer, mieux gérer ses émotions, mieux communiquer, etc.
Négation du monde spirituel
Bien que la littérature consacrée à la sophrologie emploie des termes comme «esprit» et «spirituel», la réalité du monde spirituel tel que le comprennent les chrétiens, mais aussi les animistes et hindous, reste toujours occultée. Par exemple, M. Abrezol considère que «la transe cultuelle n'est rien d'autre qu'un état hypnotique à caractère religieux».
En sophrologie, le centre même d'un être humain est sa conscience, terme d'ailleurs qui n'est pas vraiment définissable pour les sophrologues. Cette discipline, humaniste, place la conscience «totalement développée» tout en haut de l'échelle. Elle est également matérialiste et psychologique, puisqu'elle reconnaît l'existence de ces deux domaines, contrairement à l'aspect spirituel.
La suggestion peut-elle remplacer la vérité?
La sophrologie propose un exercice pratique pour vaincre la peur de la mort. Il s'agit d'un exercice basé sur la suggestion, définie selon le Petit Robert par «le fait d'avoir une croyance, une idée, un désir, lorsque cette croyance, cette idée, ce désir a son origine dans une autre conscience et que le sujet ne reconnaît pas l'influence qu'il subit». En d'autres termes, la suggestion est l'implantation de croyances extérieures à notre personnalité.
Dans cet exercice donc, d'inspiration essentiellement taoïste, on effectue un voyage imaginaire au travers de la vallée du repentir, où l'on se débarrasse soi-même de sa culpabilité. Première sonnette d'alarme Car qui peut réellement enlever la culpabilité avec toutes ses racines destructrices telles que l'amertume, l'insécurité, le rejet? La psychologie officielle peut contenir cette culpabilité dans certaines limites. La sophrologie peut l'éliminer de la conscience par la suggestion, ce qui apporte un soulagement temporaire. Mais la suggestion induit-elle réellement la guérison de la personne? N'induit-elle pas plutôt un refoulement psychologique, qui ne fait que repousser l'apparition de la vérité?
Dans la dernière étape de cet exercice, on traverse la vallée lumineuse de la renaissance, de la libération, du bien-être total. Une telle existence après la vie est très attirante, mais qui peut garantir que les choses se passent ainsi dans la réalité?
La suggestion sophrologique peut sans doute apporter une certaine amélioration de la vie ou de meilleures performances, du moins pour un certain temps. L'enjeu reste pourtant énorme: si la croyance suggérée correspond à la réalité, elle peut s'avérer positive, apporter une aide; mais si la croyance suggérée est erronée, la personne se confie dans une fausse sécurité, qui, tôt ou tard, va être démasquée et sera d'autant plus douloureuse.
Mais qu'est-ce que la vérité, en fait? A ce propos, je me souviens avoir rencontré une dame australienne, philosophe de formation professeur d'université. A l'âge de 50 ans, elle a consacré une année entière à la recherche sur un thème qui la passionnait depuis longtemps: qu'est-ce que la vérité? Elle en est arrivée à la conclusion qu'«on ne peut pas savoir ce qu'est la vérité.»
Qui sait la vérité sur notre naissance, su la vie après la mort sur la source de l'amour inconditionnel, sur la libération de la culpabilité etc.? Si un garagiste a des problèmes avec une voiture, il va certainement prendre contact avec le constructeur, car seul ce dernier connaît tout les détails de son véhicule et pourra le renseigner. Mais pourquoi l'homme a-t-il tant de peine à prendre contact avec son constructeur, le Dieu vivant?
Dieu s'est révélé en Jésus-Christ pour que nous ayons la vie en abondance. Ses bonnes intentions pour nos vies dépassent largement celles des sophrologues et en plus il est tout-puissant pour les accomplir!
Quelle énergie, quels esprits?
Dans certains exercices de sophrologie, on se donne la main pour faire circuler l'énergie de l'amour inconditionnel. Personne ne conteste que l'amour est un besoin fondamental, mais s'agit-il d'une énergie impersonnelle qui circule entre des personnes? Deuxième sonnette d'alarme Energie il y a - tous le reconnaissent: les sophrologues, les danseurs vaudou, les yogis, les maîtres spirituels et les sorciers africains - mais de quelle «énergie» S'agit-il? Le pasteur Maurice Ray traite cet aspect dans son excellent livre «Médecine parallèles - oui ou non?». Se basant sur la Bible et sur sa propre expérience, il confirme l'existence de telles «énergies», dont l'action en soi n'est pas forcément néfaste, mais dont la divinisation peut mener à un asservissement à ces mêmes «énergies», qui sont, en fait, des autorités et puissances spirituelles.
Rabi Maharaj, ex-gourou et ex-maître de yoga, raconte que plus il cherchait à être meilleur, plus il devenait méchant, conséquence de l'influence directe des puissances occultes qui avaient gagné de plus en plus de pouvoir sur lui (lire en page 39). En Suisse également, des personnes engagées sans discernement dans une recherche de relaxation et de méditation réalisent qu'en cherchant le bien, ils sont de plus en plus confrontés au mal, qui se manifeste parfois sous la forme d'esprits. D'autres ne remarquent rien et se sentent mieux. On ne peux pas dire de la sophrologie qu'elle ouvre immanquablement la voie à l'action destructrice des puissances occultes, mais le risque est très grand. Elle n'est pas du tout innocente au niveau spirituel.
Le centre de l'homme est spirituel
Les sophrologues ont (re-)découvert que le mental de l'homme pouvait agir sur le corps. Ainsi, on peut - par la suggestion - apprendre à varier la vitesse du battement du coeur, réchauffer ou refroidir un membre du corps, ou bien provoquer une analgésie. Sans vouloir remettre en question ces faits, qui d'ailleurs confirment la suprématie du mental sur le corps, je répète que cela n'est pas tout Selon la pensée chrétienne, ancrée dans la Bible et vérifiée dans d'innombrables expériences et applications, l'esprit est au centre de l'être humain. Un esprit sain entraîne une psyché saine, et une psyché saine entraîne un corps sain. La sophrologie s'applique à influencer le corps et la psyché par la conscience, mais elle ignore la racine d'une psyché saine, d'une âme saine. Ainsi, elle se limite à traiter les symptômes plutôt que la racine. Et, sans le vouloir, elle tombe dans le même piège que celui qu'elle reproche à la médecine classique! Par sa conception même, la sophrologie se limite à fournir des plâtres ou des prothèses, pour tout ce qui concerne la culpabilité, la mort, les liens spirituels, les blessures profondes, etc. La suggestion peut alors conduire à une insensibilisation dans le domaine spirituel, car souvent, les douleurs de l'âme ou de la psyché sont révélatrices d'un malaise spirituel, tout comme les dysfonctionnements physiques expriment souvent un malaise psychique.
La lèpre est une maladie terrible qui rend le corps insensible. Les lépreux ne souffrent pas de maux physiques, mais leur corps se blesse et se dégrade peu à peu. C'est ce qui se produit, au niveau spirituel, lorsque la psyché ou l'esprit sont insensibilisés.
Heureusement, notre «constructeur» nous ayant créés âme, corps et esprit, il nous propose un «traitement radical» et durable, qui prend le mal à sa source, dans le domaine spirituel.
Jésus connaît notre insécurité et notre manque d'amour, il connaît notre stress et nos insomnies, nos déprimes, nos échecs et nos manques de motivation, et il y est très sensible. Il n'attend qu'une chose de nous: que nous allions le chercher. Même si de nombreuses personnes ont abandonné l'espoir de rencontrer le Dieu personnel, aimable, juste et parfait, Il nous attend toujours, tel que nous sommes. Son «traitement radical» est une nouvelle naissance dans l'esprit, un renouvellement total du centre de notre vie.
A partir de là, Dieu reconstruit notre vie au fur et à mesure et au fil des années. Il prend soin de notre santé psychique et physique et nous amène à la guérison. Jésus donne durablement la paix, la joie et l'harmonie de l'âme pour ceux qui viennent à Lui. Telle a été l'expérience de la jeune femme citée au début de l'article; dans sa dépression, elle a décidé de se rapprocher de Jésus et de finalement croire en Lui. Très rapidement, la lourde couverture de la dépression s'est levée et a laissé la place à un bien-être léger et joyeux dans la confiance en Dieu. Des luttes spirituelles parfois difficiles ont accompagné ce pas décisif, mais pour rien au monde elle ne voudrait revenir en arrière; la qualité de sa vie actuelle est incomparable avec ce qu'elle a vécu en pratiquant la sophrologie.
(1) Sophrologie caycédienne, No 14,3e trimestre 1998
(2) «Le pouvoir de la conscience maîtrisée», Raymond Abrezol
(3) Tout savoir sur la sophrologie, Raymond Abrezol
(4) Sophrologie No 3,1998
Thomas Weber
Avènement / Esotérisme (Hors série)