Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Télé, son bon plaisir

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Nous formons un couple harmonieux, essayant de vivre notre amour dans la foi. Mon mari est un bon époux, intègre et travailleur.

 

Le seul problème est qu'il est toujours attiré par la télévision, «parce que ça le détend» ou «parce que ça lui apprend des choses»... Je crois pour ma part que c'est du temps volé à Dieu.

Dois-je l'affronter ouvertement au risque de casser notre harmonie?

Que me conseillez-vous?

Il y a un temps pour tout, dit l'Ecclésiaste (chapitre 3). A nous de l'organiser au mieux pour le bonheur et le bien-être de nos proches. Ne dites pas que nous volons du temps à Dieu quand nous regardons la télévision. Dieu nous donne la vie et nous accorde une parcelle de Son temps, Lui qui est Eternel et qui nous intègre dans l'histoire de l'humanité. Ce temps, il faut le «racheter», le prendre et non courir après, le gérer de manière à ce que Dieu en soit glorifié. Introduits dans le temps de Dieu, nous sommes confrontés à nos limites, n'ayant aucun pouvoir sur les événements, encore moins sur les personnes.

Cette impression de «voler du temps à Dieu» en regardant la télévision ne viendrait-elle pas d'un petit sentiment de jalousie, parce que votre mari ne s'occupe pas de vous pendant ce temps et que vous ne participez pas à ce moment auquel, lui, il prend du plaisir?

Et pourquoi, de temps en temps, ne vous assiérez-vous pas près de lui pour regarder une émission avec lui? Cela pourrait vous amener à un échange sur ce que vous avez vu, puis, peu à peu, à un dialogue plus profond. Pour un couple uni, c'est peut-être le moyen de parvenir à la communion et à cette connaissance mutuelle et intime qui concerne l'esprit, l'âme et le corps.

Comme pour tout ce qui intervient dans notre façon de vivre et influence nos habitudes, l'usage de la télévision exige discipline et maîtrise de soi. Mieux vaut s'en servir que d'y être asservi.

La télévision peut être effectivement une occasion de détente ou constituer un moyen de s'informer et de s'instruire. Mais elle peut aussi être l'instrument de banalisation de la violence, de la mort, de la maladie; elle peut aussi «normaliser» la perversité et autres déviances ou être un canal popularisant les pratiques occultes.

Pas plus que n'importe quel objet, la télévision n'est ni bonne ni mauvaise en soi. C'est l'usage qu'on en fait qui est bon ou mauvais, et surtout l'esprit dans lequel on en fait l'usage. «Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile, tout m'est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit» (1 Cor. 6, 12).

Le meilleur moyen de se détendre est de pouvoir partager avec son conjoint, les temps forts d'une journée de travail.

Quand votre mari rentre après avoir supporté l'agitation et les soucis du travail, vous trouve-t-il accueillante, disponible, prête à l'écouter, ayant vous-même laissé de côté les préoccupations domestiques et personnelle pour se consacrer à lui, le temps qu'il «coupe» avec sa journée?

Après ce partage, il est possible de passer à autre chose. Si ce n'est pas le cas, la télévision peut faire défiler ses images, permettant d'échapper, sans effort intellectuel, à la réalité... qui revient en force quand le poste est éteint!

Les forces vives se récupèrent dans un climat de paix: «Mieux vaut un morceau de pain sec avec la paix qu'une maison pleine de viande avec la dispute» (Prov. 17, 1).

Vous pouvez dire à votre mari votre agacement de le voir passer des heures devant la télévision, mais sans l'accuser, en exprimant ce que vous ressentez et non pas en jugeant ce qu'il fait.

Il l'acceptera dans la mesure où il sentira que vous comprenez son besoin de détente après une journée de travail.

Dominique Dirrenberger

AVENEMENT Août 1993 No 62 / P 20

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