Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Sexualité enfantine

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Notre petite fille de six ans a l'habitude de toucher ses organes génitaux, en particulier devant la télévision ou le soir au coucher. Quelle attitude faut-il avoir en tant que parents?

 

Il est délicat d'être parents chrétiens de nos jours: en effet, nous sommes souvent partagés entre deux attitudes. D'une part, la crainte de céder à l'esprit du monde qui, sous couvert de liberté et d'épanouissement personnels, prône la licence et le culte du corps; d'autre part, celle de placer des interdictions, des réprimandes ou des avertissements de façon inappropriée. L'équilibre est fragile, d'où l'importance de comprendre quel est l'intérêt réel de l'enfant.

D'abord, cet intérêt est d'apprendre à se tenir en société: c'est à cela que sert toute éducation. A partir du moment où l'attitude d'un enfant est gênante pour ses parents ou ses frères et soeurs, il convient de le lui signaler. Comment? En lui demandant de mieux se tenir, en l'occupant, en faisant un jeu ou une activité avec lui, car souvent c'est la manifestation qu'il s'ennuie.

Le fait de toucher ses organes génitaux, surtout en regardant la télévision ou au moment du coucher, peut aussi être l'expression d'une angoisse ou d'une crainte, soit face à des images choquantes ou difficilement assimilables pour lui, soit par rapport à la nuit. La nuit, pour un enfant, peut être peuplée de toutes sortes de monstres et autres créatures représentées dans les productions soi-disant pour enfants, face auxquels il peut se sentir impuissant et en danger de mort. Alors bien sûr, il est important de rassurer, cajoler, raconter des histoires de la Bible d'enfants qui ont pu sortir de situations difficiles, ou qui ont pu servir le Seigneur malgré leurs faibles moyens. Cette démarche est très encourageante et rassurante pour l'enfant.

Chez le bébé, la découverte de son corps passe par l'exploration de son sexe. Assez vite, elle lui révèle des endroits où le contact procure un plaisir. Ce plaisir est le même d'ailleurs, qu'il s'agisse de sucer son pouce, câliner une peluche, ou caresser ses cheveux.

A six ans, l'âge de votre petite fille, et cela vaut pour les petits garçons, l'attouchement systématique des organes sexuels peut manifester une crainte, celle de n'être pas normal. La prise de conscience de la différence sexuelle, les allusions ou les récits touchant au sexe qui circulent abondamment dans les cours de récréation (complétés parfois par des exercices pratiques avec l'aval des maîtres), ne font que désorienter et angoisser l'enfant. Une petite fille se demandera si elle est complète, s'il ne lui manque pas quelque chose, un petit garçon aura peur que cela se «casse» ou qu'on le lui enlève. C'est le moment idéal pour faire ou parfaire l'éducation sexuelle de nos enfants, en leur expliquant qu'un jour, grâce à leur sexe, caché et à l'abri pour les petites filles, extérieur et visible pour les petits garçons, ils auront la capacité de donner la vie; qu'en créant la sexualité, Dieu a trouvé que c'était très bon et a fait un cadeau merveilleux à l'homme et à la femme en permettant que leur amour leur procure du plaisir et que parfois un enfant naisse comme signe de cet amour.

Si vous parlez simplement et avec des mots vrais de la sexualité à votre enfant, il osera vous partager ses préoccupations et ses craintes. Un climat de tendresse et de dialogue favorisera la naissance d'un sentiment de sécurité et de bien-être à même de chasser toutes les images ou représentations mentales malsaines. De cette manière, vous permettrez à votre enfant de devenir petit à petit un grand, en toute confiance et assurance.

Dominique Dirrenberger

AVENEMENT Janvier 1996 No 91 / P 28

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