Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

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Le petit Paul pleure. Il a mal. Très mal! La blessure à son genou lui provoque des élancements de douleur aiguë. C'est trop pénible, et il crie: «J'ai mal! Je n'veux plus mon vélo...

Je le déteste! »

Voilà la réaction spontanée d'un enfant qui tombe de son nouveau vélo!

Trois jours plus tard, le genou est toujours bandé. Mais Paul ne parle plus de douleur. Il boîte et attend avec impatience le jour où il sera guéri. Déjà, il ne pense qu'à refaire du vélo. Oui, ce joli vélo bleu qui lui a été offert pour son septième anniversaire. Pourtant l'appréhension d'une nouvelle chute s'empare de lui au souvenir de son genou. « Un vrai grand garçon réussit toujours à bien faire du vélo! » raisonne-t-il pour s'encourager et oublier la douleur. Mais toute douleur reste à jamais profondément ancrée dans les archives de notre âme! Pour toujours! Elle a une utilité éternelle.

Ce soir, Jeannine, la maman de Paul, profite de l'occasion pour faire pénétrer dans l'esprit de son fils quelques vérités. Ce sont les réalités terrestres qui nous poussent à toucher l'éternité:

- Paul, chéri, Maman est si contente que ton petit genou ne te fasse plus mal. Tu te rappelles de la douleur quand tu es tombé ? Mon coeur était brisé de te voir souffrir comme cela. Je crois que j'avais mal presque autant que toi.

- Ah, oui, Maman, c'était horrible! Ça m'a fait trop, trop mal! Et son corps fragile frissonne au souvenir encore frais de sa chute.

- Eh bien, mon trésor, continue Jeannine avec toute sa douceur maternelle. Beaucoup d'enfants vivent en permanence avec ces douleurs-là. Il y en a qui n'ont même pas de parents pour les réconforter, et ils pleurent tous les jours. C'est terrible n'est-ce pas?

- Ils ont mal tous les jours ? Où ça ? Où est-ce qu'ils sont, Maman? Il faut les aider! »

Dans les quinze minutes qui suivent, Paul va apprendre à avoir la compassion. Il va comprendre qu'il n'est pas seul à souffrir dans ce monde. Alors que Maman et Paul passent un moment ensemble, la chambre semble se remplir d'une lumière invisible. Dieu est présent. Les Ecritures parlant de la grande compassion de Dieu, émeuvent le coeur de Paul. Et cela va le transformer. Oui, il est en train de devenir plus sensible. Il commence à être « poussé » à prier pour les autres.

Que s'est-il passé pendant ces instants privilégiés? C'est simple. Jeannine est une maman qui aime Dieu, et désire communiquer cet amour. Elle se sert donc de la «rencontre» de son fils avec la souffrance, comme d'un instrument qui va lancer dans son coeur un appel à la prière. La vraie intercession est motivée par notre capacité à nous identifier avec les autres. Il est donc logique que nos épreuves servent à nous remplir de compassion, celle-ci étant le moteur de l'intercession. Avec une saine compréhension de ces choses-là, Jeannine raconte à son fils le sort d'autres enfants dans ce monde: en Bosnie, au Rwanda et ailleurs. Ces pauvres petits qui vivent dans l'horreur quotidienne de la guerre! Et tous ces enfants qui agonisent parce qu'ils sont atteints par des maladies graves - même ici en France!

Enfin, elle lui explique qu'il y a quelque chose à faire. Il faut les aider, et cela commence en priant. Mais quelle prière est plus puissante que celle d'un enfant rempli de compassion et de sincérité ? Rien ne touche autant le coeur de Dieu que ces prières-là! Paul va apprendre à porter le fardeau de Jésus. Il va prier souvent durant sa vie, pour ceux qui souffrent.

Si on apprenait aux enfants à prier pour d'autres enfants, il y aurait sans aucun doute beaucoup moins de souffrance. Nos enfants seraient moins égoïstes, plus disposes à servir le Seigneur et à donner leur propre vie pour les autres ! Saisissons chaque occasion et chaque voie que la vie nous fait traverser, comme une opportunité donnée par Dieu.

Janey L. DeMéo

AVENEMENT Mai 1995 No 83 / P 19

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