Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Refus du lit conjugal (le)

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QUE FAIRE QUAND L'UN DES CONJOINTS SE REFUSE A L'AUTRE ?

J'ai un ami qui est marié depuis deux ans. Sa femme refuse les relations sexuelles. Doit-il divorcer? Sinon que doit-il faire ou dire pour qu'elle change ?»

Si la Parole de Dieu nous enseigne que les relations sexuelles n'ont de sens qu'au sein du mariage, elle nous dit aussi qu'elles sont le fruit de l'amour que se portent les conjoints. Envisager le divorce parce qu'une épouse refuse les relations sexuelles, c'est manifester d'une part une certaine dureté de coeur, comme dit Jésus (Mat. 19, 8), et se décharger d'autre part peut-être trop légèrement de la part qui incombe au mari dans la réussite de la relation conjugale. «La loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les méchants ... » (1 Tim. 1, 9). Même s'il est légal, le divorce n'est pas une solution.

Alors que faire ou que dire pour améliorer l'intimité conjugale ? Cette intimité est faite de la rencontre de deux personnes qui sont esprit, âme et corps, les trois dimensions ayant la même valeur. C'est pourquoi, on ne peut la limiter à la relation sexuelle. Elle se fonde sur toutes les composantes de l'amour.

Le «devenir un» vient après «quitter père et mère» et est la conséquence de «s'attacher». On ne se marie pas pour avoir des relations sexuelles, sinon c'est convoiter l'autre et le considérer comme un objet; on se marie par amour, et cet amour se développe et grandit par le don de soi: il est d'abord respect du conjoint, de ce qu'il est, puis souci de ses besoins et recherche de ce qui est bon et bien pour lui. L'amour est connaissance de l'autre, et cette connaissance qui s'épanouit dans la relation physique, se réalise essentiellement dans le dialogue. C'est dans la mesure où des époux peuvent se parler, partager leurs sentiments, leurs émotions, leurs besoins, leurs désirs, leurs attentes et être entendus par le conjoint, qu'ils réussiront à se connaître et à répondre de façon plus précise et plus adaptée aux demandes et aux besoins de l'autre.

A la différence des animaux, et à Son image, Dieu a donné la parole à l'être humain. C'est cette capacité de s'exprimer qui confirme une alliance, maintient un engagement, et rend possible la rencontre d'autrui. Malheureusement, cette parole est trop souvent utilisée pour critiquer, revendiquer, humilier, blesser ou même détruire. L'être humain est par nature égoïste, soucieux d'abord de ses droits plutôt que de ceux de son prochain et de ses devoirs à son égard.

Dieu a instauré le mariage pour que l'homme puisse vivre autrement que selon sa nature et que le chrétien puisse y manifester l'amour qui lui vient de Dieu.

Concernant la femme de votre ami, il est important qu'il l'entoure de toute sa tendresse, l'assure de son désir de l'aider et de comprendre ses réticences dans le domaine sexuel. Se sentant en sécurité, elle acceptera qu'il lui rappelle qu'en créant l'être humain, Dieu l'a créé homme et femme, masculin et féminin, qu'Il leur a donné une sexualité, et qu'Il a trouvé cela très bon.

«Tout ce que Dieu a créé est bon» (1 Tim. 4, 4). Nous n'avons donc pas à déclarer que c'est mauvais, sale ou honteux, si nous le pratiquons dans le cadre voulu par Dieu. Héb. 13, 4 dit: «Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure». Cela signifie que le mariage doit aussi être honoré par les conjoints. Lesquels s'appliqueront à respecter tous les devoirs qu'implique cet engagement, qui exige le don de soi.

La relecture d'Eph. 5, 25-29 et de 1 Cor. 7, 3-5 sera un encouragement pour votre ami. Dans la mesure où il s'appliquera à se conformer au modèle de Christ dans sa relation conjugale, avec patience (Col. 3, 19), sa femme aura confiance en lui, et leur intimité conjugale deviendra une réalité.

Dominique Dirrenberger

AVENEMENT Décembre 1996 No 102 / P 24

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