Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Mari absent: Que faire ?

***

Mon mari est très pris par son travail et s'absente parfois pour plusieurs jours. je me retrouve souvent seule pour assumer les charges familiales et élever les enfants. Comment mieux supporter ses absences? »

 

A notre époque ce qui compte c'est d'être rentable, au point que ce qui vaut pour une activité s'applique à des êtres humains: dès qu'ils ne rapportent pas assez, ils sont licenciés et se retrouvent au chômage. Sans cesse il faut se surpasser, être compétitif, performant... et en mouvement perpétuel!

De plus, un mari se sent responsable de subvenir aux besoins matériels des siens, de tout faire pour assurer un minimum de confort matériel et il s'avère que l'entretien d'une famille est onéreux, parce que nous sommes dans un système social qui alourdit les charges familiales et de ce fait, dissuade d'avoir une vie conjugale et familiale.

Pour une femme, il est difficile d'assumer la double charge de mère et de père quand celui-ci est absent. En effet, une fois que sa maison est en ordre, qu'elle a supervisé les devoirs scolaires, soigné un rhume, fait les courses, rempli les papiers pour telle ou telle administration, parfois après une journée de travail où elle a dû supporter la mauvaise humeur d'un patron ou d'un chef, écouter les problèmes de ses collègues, se bagarrer pour faire son travail le mieux possible, elle n'a plus beaucoup d'énergie pour être à l'écoute de ses enfants ou même de son mari s'il est là.

Son rôle d'épouse et de mère qui est d'abord de satisfaire les besoins affectifs des siens est difficile à remplir et cela entraîne un inévitable sentiment de culpabilité.

 

Suite à cela des pensées négatives affluent: «que son mari a le beau rôle, que peut-être il pourrait être plus présent mais qu'il en profite pour fuir ses responsabilités de chef de famille et les contraintes familiales, qu'il aurait mieux fait de rester célibataire, que même si son travail est socialement reconnu et valorisé, l'investissement qu'il lui accorde est démesuré que le zèle qu'il déploie pour sa vie professionnelle, il devrait l'utiliser aussi pour sa vie privée, car après tout, en se mariant il a pris des engagements et s'il ne les tient pas, quelle que valable qu'en soit la raison il est infidèle, etc. »

Toutes ces pensées sont justifiées. C'est vrai qu'en se mariant on donne sa parole, on s'engage et sûrement pas à la légère. Le mariage n'est pas un ticket gratuit pour satisfaire ses besoins sexuels, pour être casé, pour avoir une bonne à tout faire ou une mère de substitution, c'est un engagement mutuel et un partage de toutes les responsabilités attachées à la vie commune.

Si les absences de votre mari deviennent trop difficiles à vivre, il convient de le lui dire, d'exprimer ce que vous ressentez et de l'écouter lui aussi pour comprendre son comportement.

En partageant toutes ces émotions, vous recréez le lien conjugal qui commençait à se distendre, il y a un échange avec votre mari qui devrait aboutir à de nouvelles décisions, prises en commun et d'un commun accord de manière à servir les intérêts de chacun des membres de la famille.

 

De cette écoute mutuelle devrait ressortir le fait que l'objectif consiste moins en quantité qu'en qualité de présence au sein de la famille, pour vous-même ou pour votre mari. L'important est de viser l'essentiel, donc à répondre aux besoins affectifs de chacun, de ne plus penser au travail, aux différentes activités de la journée, mais d'être pleinement présent dans la relation avec chacun des membres de la famille et de répondre à ses attentes d'affection et d'écoute. C'est de cette manière que vous pourrez accepter les contraintes professionnelles de votre mari et être plus à l'aise dans vos responsabilités de mère de famille, en sachant parfois laisser ou différer ce qui est du domaine du matériel, au profit de la relation affective qui est primordiale.

Dominique Dirrenberger

AVENEMENT Mai 1995 No 83 / P 22

© L'Avènement - Tous droits réservés pour tous pays