Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Loisirs et moralité 1994

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N'importe quelle occasion est bonne pour les amis de mes enfants d'aller en discothèque et de les y inviter. Malgré leur refus, je sens bien qu'ils ont du mal à ne pas faire comme tout le monde et à se sentir exclus du groupe. Comment les convaincre que c'est bon pour eux de ne pas y aller ?

 

Les influences du monde sont de plus en plus fortes pour détourner nos jeunes du droit chemin et les entraîner dans des situations qu'ils ne sont pas capables d'affronter ou de maîtriser. Outre le fait de connaître les amis de nos enfants, nous, parents, devons rester vigilants et maintenir un véritable dialogue, où d'une part sera exprimée la compréhension de leur désir de ne pas se sentir exclus d'un groupe avec lequel ils partagent des activités et d'autre part, de leur partager notre souci de les préserver des dangers inhérents à certains lieux publics tels que les dance-parties.

La musique diffusée dans une discothèque correspond aux états d'âme des adolescents en pleine «cacophonie affective». Par ses rythmes, par son intensité, par les paroles qu'elle porte, elle s'impose à l'esprit de celui qui l'écoute et dans lequel elle prend toute la place, elle l'excite, l'incite à bouger et exprime à sa place de violentes émotions intérieures. Dans certaines chansons, les paroles (ou les messages subliminaux) poussent à faire ce qu'elles disent : des actes violents, des viols, des meurtres, des suicides, tout ce qui détruit d'une manière ou d'une autre la personne humaine. Le fait de pouvoir danser sur cette musique exacerbe encore les désirs, fait tomber toutes les barrières, met dans l'incapacité de réagir et finit par aboutir à une relation sexuelle avec n'importe qui. La musique joue sur les sentiments, elle détermine ou renforce un état d'âme (cf. la musique militaire pour encourager les troupes et leur faire oublier leurs peurs) et crée un climat de dépendance émotionnelle.

C'est aussi un endroit privilégié pour les trafiquants de drogue, parfaitement au courant des besoins psychologiques des adolescents, qui cherchent à se retrouver ensemble, à s'identifier les uns aux autres, à faire les mêmes choses pour être intégrés à un groupe-référence, au point de porter les mêmes habits. La drogue est toujours présentée comme «douce», sous-entendu inoffensive, alors que comme toute drogue, elle agit sur le psychisme et fait perdre la maîtrise de soi. L'action conjuguée de la musique, de la danse et de la drogue rend le jeune impuissant face aux sollicitations et il sera comme une marionnette qui exécute ce qu'on la pousse à faire sans avoir la force et la volonté de dire non, de réagir. Il perd la conscience de qui il est et de ce qu'il fait ainsi que la conscience qu'il fait le mal. «Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs» (1 Cor. 15, 33).

Comprendre l'adolescent, qui a besoin d'être comme les autres de son âge, lui expliquer le pourquoi de l'interdiction d'aller en discothèque en montrant les dangers, lui dire que l'intention n'est pas de le priver ou de le punir: il ne s'agit pas d'interdire pour interdire, de dire que la musique ou la danse sont diaboliques ou que la drogue, c'est le mal (il ne faudrait alors pas prendre de médicament: le mal est moins dans les choses que dans l'homme qui s'en sert, dans l'usage qu'il en fait), mais de manifester son souci d'éviter au jeune ce qui peut lui faire du mal, par amour pour lui et non par autoritarisme. Après lui avoir fait comprendre que dans ces lieux, il perd quelque chose de sa valeur personnelle, au lieu d'en tirer un bénéfice, discuter avec lui pour voir comment l'intégrer à un groupe de jeunes qui a un projet et qui l'aidera à construire sa personnalité dans le respect de ce qu'il est.

«Fuis les passions de la jeunesse» dit Paul à Timothée. «Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là tout l'homme. Car Dieu fera passer toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal.» (Eccl. 12, 13-14).

Dominique Dirrenberger

AVENEMENT Juin 1994 No 72 / P 32

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