Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Les étapes du couple

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Les crises inévitables au sein d'un couple sont-elles dues à l'éducation reçue ou au caractère de chacun ou bien y a-t-il des moments dans la vie conjugale où le couple est plus fragile?

 

Il y a effectivement des périodes plus propices aux crises: - Les débuts de la vie conjugale, quand le couple créé par le mariage doit se plier à ses lois, quitter père et mère et approfondir son attachement mutuel, en apprenant à aimer son conjoint tel qu'il est, et que, selon Deut. 24, 5, le jeune marié n'ait d'autres soucis que de réjouir sa femme, afin de parvenir à cette connaissance qui concerne l'esprit, l'âme et le corps et qui fait de deux êtres différents une seule chair.

- La naissance du premier enfant marque le passage du statut de couple à celui de famille. C'est l'arrivée d'un «tiers», qui bouleverse le fonctionnement du couple et l'oblige à modifier ses habitudes. Le mari peut se sentir supplanté dans le coeur de sa femme, et éprouver quelque jalousie. L'épouse doit le rassurer sur la qualité de l'amour - prioritaire - qu'elle lui porte, différent de l'amour pour le bébé.

- L'éducation oblige les parents à un accord sans faille face à l'enfant. Ils doivent être liés affectivement, sinon au lieu de s'investir l'un envers l'autre, l'un des deux (souvent la mère) investit ses émotions sur l'enfant qui prend alors une place qui n'est pas la sienne, avec des conséquences au niveau psychologique. Le père ne doit pas être écarté des tâches éducatives, il a aussi sa place auprès des enfants et doit participer, collaborer, exister à côté de sa femme et à égalité avec elle.

- L'adolescence avec les troubles caractériels normaux qui en font partie, mais qui sont parfois si déconcertants que le couple parental est remis en cause. Chacun veut apporter une solution calquée sur la propre expérience adolescente, plus ou moins bien vécue, et c'est l'affrontement. En cette période, les parents sont heureusement dans la force de l'âge.

- La maturité est le temps de la pleine énergie, mais aussi celui où on sent arriver la vieillesse. Le temps semble s'accélérer et le couple court après. Engagés dans des activités professionnelles ou autres, les conjoints ont du mal à trouver des moments d'intimité, pour se ressourcer.

- La ménopause arrive avec ses changements physiologiques et ses répercussions psychologiques. La femme se sent moins séduisante et attire l'attention en se plaignant. Le fait de ne plus pouvoir avoir d'enfant n'enlève rien au fait qu'elle reste femme et épouse. L'andropause est plus progressive que la ménopause, et elle entraîne, pour l'homme, un surcroît d'énergie, qui peut produire des accidents vasculaires et des infarctus. Flatté parfois par les tentatives de séduction de femmes plus jeunes, qui le rassurent sur sa virilité, le mari peut tomber dans le piège du «démon de midi» avec son cortège de souffrances et de dépressions.

- La retraite se prépare soigneusement pendant la période active sinon c'est le choc. C'est le moment de réorganiser son temps, de le «racheter»... Il n'est pas évident de retrouver ses bonheurs simples, de poser un regard curieux sur les choses et les gens, d'apprécier la présence du conjoint et de vivre le présent en partageant tout.

- Les relations avec le couple des enfants et avec les petits-enfants ne vont pas de soi. Les avis, les conseils ou les services doivent être donnés uniquement à la demande et non pas imposés. Toute alliance d'un des membres du couple parental avec un membre du couple des enfants (induisant influence et ingérence) se fait au détriment des conjoints respectifs et provoque des conflits. Les grands-parents ne doivent pas élever leurs petits-enfants, mais se faire un plaisir de profiter de temps en temps de leur présence pour leur donner de la tendresse.

Dominique Dirrenberger

AVENEMENT Avril 1992 No 43 / P 28

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