Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Divorce et remariage

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Question: Une personne divorcée peut-elle se remarier tant que son ex-conjoint est en vie?

 

Réponse: Une question souvent posée pour diverses raisons (implication personnelle; quels conseils donner, si...; etc.); une question qui bouleverse chaque pasteur soucieux de présenter droitement la Parole de Dieu et de la considérer comme le seul fil conducteur de son service, et cela d'autant plus que l'attente d'une réponse favorable fait peser sur lui une pression considérable. Et qui voudrait, en tant que «pasteur», entraver le supposé bonheur de quelqu'un? Mais quand il s'agit du vrai bien d'une personne - et cela postule qu'il se place au centre de la volonté du Seigneur, sous Sa pleine bénédiction -, nous ne pouvons que lui indiquer les lignes directrices de Dieu; et dans ce cas: mettre en garde et déconseiller un remariage après divorce.

Parce que les cas de divorce sont de plus en plus fréquents dans l'Eglise en ce temps de la fin, disons immédiatement que le mariage est une union vitale indissoluble établie par Dieu, l'homme et la femme devenant «une seule chair» (Gen.2, 24). Le Seigneur Jésus Lui-même a insisté expressément sur ce caractère d'indissolubilité du mariage:

«Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.'» (Matth. 19, 6; voir aussi. Marc 10, 2-9.) Lorsqu'on Lui demanda pourquoi Moïse avait permis d'écrire une lettre de divorce, Il répondit: «C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n 'en était pas ainsi. Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère» (Matth. 1 9, 89). Le Seigneur déclare donc que pour l'Eglise, la volonté première de Dieu concernant le mariage et son indissolubilité doit être contraignante. Lisons cette exhortation du prophète Malachie: «. . . Prenez donc garde en votre esprit, et qu'aucun ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse. Car je hais la répudiation, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël, et celui qui couvre de violence son vêtement, dit l'Eternel des armées. Prenez donc garde en votre esprit, et ne soyez pas infidèles!» (Mal. 2) 15-16). Un(e) croyant(e) n'est cependant pas obligé(e) de s'accrocher à tout prix au mariage, si le conjoint vit dans l'adultère (le lien du mariage étant alors déjà brisé de facto) ou pour toute autre raison; mais il n'est pas permis au croyant de se remarier (lire attentivement 1Cor. 7, 10-15 et Matth. 5, 32).

Nous citerons encore, sur ce thème, le «Dictionnaire biblique de Jérusalem:

En résumé, il reste à noter que l'on ne trouve nulle part dans la Bible une justification ou un argument en faveur de la libéralisation de la pratique du divorce fortement répandue de nos jours. Le concept du mariage comme événement purement privé est tout à fait étranger à l'Ancien comme au Nouveau Testament. Selon l'ordonnance de la création de Dieu, l'union contractée devant Dieu et les hommes ne peut - en dehors de l'adultère - être annulée.

Que faire si le divorce a déjà été prononcé? Un remariage ne peut-il vraiment pas être envisagé? Voici ce que l'Ecriture Sainte répond:

«Il (Jésus) leur dit: Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère» (Marc 1 0, 1 1 - 1 2).

«Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu'il est vivant; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mac. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d'un autre homme, elle sera appelée adultère; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu'elle n'est point adultère en devenant la femme d 'un autre» ( Rom.7, 2-3).

«. . . si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari, et que le mari ne répudie point sa femme» il Cor.7, 11).

«Mais je (Jésus) vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère» (Matth.19, 9).

«Mais moi (Jésus), je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère» (Matth. 5, 32).

Il y a des exégètes qui avancent ces passages de Matthieu pour justifier le remariage. Ils affirment que cette restriction «pour infidélité» («débauche», pour les milieux spécialisés) signifie que le conjoint innocent est libre de se remarier quand il y a adultère chez l'autre. Nous ne pouvons accepter ce point de. vue pour deux raisons:

I. Ce passage biblique «Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère» est absolument clair: il s'agit ici du divorce et non du remariage de divorcés.' «Le grand dictionnaire biblique» pose également ce fait: des spécialistes en linguistique font remarquer que le mot grec porneia, traduit par «adultère», veut probablement dire autre chose que ce qu'on entend normalement par ce terme «adultère», parce que pour ce péché on aurait eu un autre mot (moicheia) à sa disposition. Il continue:

Certains exégètes ( F.F. Bruce, H. Baltensweiler, entre autres)' ont avancé d'importantes raisons relatives à la langue et au contenu pour établir que le mot «porneia», utilisé en Actes 15, 20.29 et 21, 25, s'emploie pour des relations matrimoniales illégitimes condamnées en Lévitique 18. D'autres exégètes (A. lsaksson) appliquent ce terme, sur fond judaïque, en rapport avec des relations prénuptiales (cf. Jean 8, 41 et Matth. 1, 18). Les deux interprétations ont l'avantage d'expliquer de façon plausible pourquoi l'Evangile de Matthieu, judéo-chrétien, est le seul à donner cette clause, tandis que ceux de Marc et Luc, chrétiens des nations, ne la mentionnent pas: Matthieu voulait faire comprendre à ses lecteurs juifs chrétiens que l'interdiction de divorcer posée par Jésus ne doit pas porter sur l'éclatement d'un mariage consanguin devenu auparavant caduc selon Lévitique 18 (1er sens) ou sur le renvoi d'une fiancée infidèle (2éme sens), mais seulement sur des unions légalement contractées.

2. Nous nous en tenons au principe fondamental selon lequel la Bible ne peut s'expliquer que par elle-même.

Si le Seigneur Lui-même interdit catégoriquement ce remariage et si Paul le rejette dans ses Epîtres, les deux passages de Matthieu 5 et 19, qui peuvent être mal compris par des lecteurs superficiels, doivent dès lors leur être subordonnés.

Pour terminer, cette question encore: Cela fait-il une différence que le divorce soit réalisé par un incrédule ou par quelqu'un né de nouveau? Autrement dit Quelqu'un qui est venu à la foi après son divorce peut-il se remarier, puisqu'il a reçu le pardon de ses péchés? Wim Malgo, le fondateur de notre oeuvre, avait l'habitude de dire: «Il importe pour l'individu devenu croyant que la Bible soit le seul fil conducteur de sa nouvelle vie avec Jésus! » Ou encore, nous ferons appel à un extrait du «Dictionnaire évangélique pour la théologie et l'Eglise» :

Le pardon ouvre certes une nouvelle communion avec Dieu et dans l'Eglise, mais il n'annule pas le passé (qui n'est pas effacé à cause du conjoint divorcé encore vivant).

 

En conclusion, la question se pose de savoir ce qu'il faut faire quand un deuxième mariage a été contracté soit dans l'ignorance, soit dans la désobéissance. l Jean 1, 9 nous donne la réponse: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.» Et quant au divorcé qui, dans sa solitude, se trouve face à de grandes tentations et à des difficultés presque insupportables, nous rappelons cette parole du Seigneur bien encourageante: «Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir afin que vous puissiez la supporter» ( 1 Cor.

10, 13). Et: «Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent . . . Comme un père a compassion de ses enfants, l'Eternel a compassion de ceux qui le craignent» (Psaume 103, 11. 13). Et il y a aussi cette merveilleuse promesse de victoire,à laquelle chaque enfant de Dieu peut s'accrocher en tout te et dans n'importe quelle situation:

«Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ.'» ( l Cor.15, 57).

E.V.

Appel de Minuit Août 1998

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