Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Couple à retardement

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Il y a trois ans, j'ai fait connaître mes sentiments à une jeune fille chrétienne.

Et parce qu'elle répondait à mon amour, nous avons décidé de ne rien précipiter et de rechercher chacun de notre côté une confirmation venant d'En-Haut. Cette amie me plaît toujours plus et je ne lui trouve que des qualités. Nous nous rencontrons souvent et depuis quelques temps elle insiste sur sa conviction que notre mariage est dans le plan de Dieu. Hélas, je n'ai pas eu la confirmation recherchée, et je suis perplexe. Je voudrais avoir une totale assurance venant du Seigneur pour me décider. Qu'en pensez-vous ?

Je vois avec plaisir que vous n'imitez pas une certaine jeunesse qui ignore le mot «attendre». Pressée , elle brûle les étapes et se précipite dans le mariage, ou le concubinage (hélas!) sans réfléchir longtemps. Tel n'est pas votre cas.

C'est bien de se montrer soucieux de connaître et de réaliser la volonté de Dieu, mais êtes-vous conscient qu'en entretenant votre perplexité vous éprouvez la jeune fille à laquelle vous vous êtes attachée? N'était-ce pas une erreur de votre part de lui avoir révélé votre amour et vos intentions avant d'être vraiment sûr d'avoir fait le bon choix? Ainsi, trop tôt, vous avez fait naître et se développer une affection que vous allez piétiner si vous n'obtenez pas le feu vert de Dieu. Est-ce l'aimer que de la faire souffrir des années durant, elle qui tous les jours pense à vous avec inquiétude. La crainte d'une rupture doit la poursuivre, l'obséder même, aussi ne soyez pas étonné si elle vous harcèle pour que vous lui proposiez - enfin! - le mariage. Si d'aventure vous la «lâchez», alors vous lui ferez un grand mal: elle aura perdu son temps à espérer et peut-être aura-t-elle manqué l'occasion de sa vie... et cela au nom du Seigneur. De quoi l'ébranler dans sa foi! On ne joue pas avec le coeur des autres. C'est pourquoi, vous devez prendre une décision au plus vite, et la lui annoncer. La laisser plus longtemps dans l'incertitude serait cruel de votre part. Il est vrai qu'on éprouve toujours une certaine perplexité lorsqu'il s'agit de passer aux actes ou de prendre une grave décision, et c'est certainement ce brin d'incertitude qui vous retient. Il faudrait recevoir un télégramme du ciel pour être sûr, à cent pour cent, de ne pas se tromper. Or, ce précieux document ne viendra pas pour la raison simple que Dieu respecte notre liberté.

 

Et d'abord, qu'attendez-vous pour être fixé? Ce télégramme du ciel? Un signe? Une voix venant d'En-Haut? Un ange mandé exprès pour vous souffler le nom de l'heureuse élue? Et quand il vous serait accordé un signe selon votre attente, seriez-vous pour autant sûr d'avoir reçu une réponse du ciel? Non, si j'en crois le témoignage de telle excellente chrétienne: «Mon mariage, me dit-elle, a été une vraie catastrophe et pourtant je n'y ai consenti qu'après avoir perçu le «oui» du Seigneur au travers d'un signe extraordinairement précis et on ne peut plus convaincant. Je ne comprends pas. Dieu serait-il responsable de cet échec?» Bien sûr que non! Il apparaît d'autant moins responsable qu'un peu de bon sens aurait suffit pour lui éviter ce malheur.

A vous lire, je me pose encore une question: est-ce bien le désir de plaire à Dieu qui motive vos hésitations? Ne serait-ce pas plutôt la peur d'un échec? Soyez donc raisonnable: puisque trois ans de mise à l'épreuve n'ont fait que vous révéler les qualités de la jeune fille, pourquoi hésitez-vous encore? Avez-vous un motif valable pour renoncer à l'épouser? Si vous n'en trouvez pas, il me semble que vous pouvez, dès maintenant, rassurer celle que vous aimez et vous engager avec elle devant Dieu et devant les hommes pour la vie à deux.

Que Dieu vous inspire la bonne décision et bénisse le foyer que vous fonderez sans doutebientôt.

André Adoul

AVENEMENT JANVIER 1991 No 22 / P 28

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