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L'amour conjugal ne s'accomplit totalement que si ses trois composantes fondamentales, physique (sexuelle), affective (sentimentale), et spirituelle, sont prises en compte par les deux époux.

A de nombreuses reprises, la Bible affirme le caractère noble et sacré du sexe dans le mariage comme dans ce verset du livre des Hébreux (13, 4): «que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal exempt de souillure», soit, littéralement: «le coït est honorable en tout et sans souillure dans le lit conjugal».

Contrairement à une idée très répandue dans les milieux chrétiens, Dieu n'a pas créé la sexualité uniquement pour la procréation. Procréer, c'est-à-dire continuer la création de Dieu est déjà un grand privilège. Mais il y a davantage de passages bibliques qui font allusion à l'amour sexuel en tant que moyen de joie et d'union pour le couple qu'en tant que moyen de procréation: citons en particulier ce grand poème d'amour qu'est le Cantique des Cantiques. Il y a aussi dans le corps féminin un organe qui ne sert à rien d'autre qu'au plaisir: le clitoris. Si le plaisir masculin est indispensable à la procréation pour des raisons évidentes, le plaisir féminin, lui, n'est pas nécessaire; il a été donné par Dieu pour le bonheur des époux et la stabilité du couple. Mais il doit être cultivé...

Ceux qui arrivent vierges au mariage et découvrent ensemble les joies de l'amour sont plus souvent satisfaits sexuellement que les autres, contrairement à l'idée fausse et répandue selon laquelle il serait nécessaire de faire «des expériences» avant de s'engager. Cela est confirmé par notre pratique médicale et par deux enquêtes faites aux Etats-Unis, l'une auprès de 2300 couples, et l'autre auprès de 100 000 femmes, et citées par Tim LaHaye dans son livre «L'acte conjugal, la beauté de l'amour sexuel» (Ed. Emmanuel). Pour les autres couples, il est bien sûr toujours possible de «retrouver une virginité» avec un être aimé.

Sur les plans physique et sentimental, 3 autres choses sont essentielles dans la réussite de la vie du couple:

- la communication, verbale bien sûr, mais aussi gestuelle, sensorielle et émotionnelle (supposant l'abandon complet de l'un à l'autre): «Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui» (Cant. 2, 16).

- la connaissance mutuelle qui résulte d'une bonne communication: connaissance des différences physiques et psychologiques entre l'homme et la femme, permettant d'éviter des malentendus. Ce n'est pas pour rien que la Bible utilise le mot connaître pour désigner l'union sexuelle («Adam connut Eve et elle enfanta»).

- les préliminaires ou prélude amoureux, tellement importants pour bien connaître l'autre et l'explorer intimement, en étant attentif à ce qui lui fait plaisir. «Que chacun, au lieu de considérer son propre intérêt, considère aussi celui de l'autre» (Phil. 2, 4).

A ces deux aspects s'ajoute bien sûr la communion spirituelle des époux, qui leur permet de s'épanouir dans leur couple et d'être, dans le monde, un signe visible de l'amour de Dieu pour ses enfants et pour l'homme en général.

Dr Jean-Igor Wolga

AVENEMENT Avril 1994 No 70

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