Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La découverte du tombeau de "Jacques frère de Jésus" suscite des commentaires prudents de la part des exégètes du Vatican

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NDLR: Evidemment, le Vatican nous ressort son mensonge habituel: "frère en Orient désigne en proche parent..." C'est ce qu'on appelle un sophisme chez les jésuites: "Si votre supérieur vous dit que le mur banc est noir, alors vous devez voir ce mur noir". C'est bien commode... Pour ceux qui aiment la vérité et qui sont intellectuellement honnêtes, reportez-vous à notre étude Que dit la Bible sur les frères de Jésus

 

L'exégète Jean-Noël Alleti estime le «tombeau» bien daté mais doute qu'il soit lié au Christ

Au Vatican, la découverte est accueillie avec prudence

A l'Institut biblique pontifical de Rome, l'ambiance est calme. Des étudiants en cols romains discutent au soleil. Un de leur professeur, éminent spécialiste d'exégèse du Nouveau Testament, le jésuite Jean-Noël Alleti se dit très intéressé par la découverte du Français André Lemaire. «Du point de vue historique, il semble que la date soit bonne. Il ne semble pas y avoir non plus de doute sur l'inscription: Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus.» Mais comme toujours dans ce type de découverte, affirme-t-il, «il est nécessaire d'être extrêmement prudent».

Le premier point sur lequel s'arrête le père Alleti est la relation de parenté existant entre ces trois personnes. Ce Jésus est-il le frère de Jacques ou celui de Joseph? Est-on sûr ensuite qu'il s'agisse de Jésus de Nazareth? Les trois prénoms sont courants et peuvent concerner d'autres personnes, même si la probabilité est faible, du fait de leur association. Il lui semble ensuite que ceux qui ont gravé cette inscription funéraire auraient probablement ajouté un qualificatif comme «Christ» au nom de Jésus, même si l'on peut aussi argumenter à l'inverse d'une discrétion recherchée de la part des chrétiens.

Pourtant, c'est cet argument qui semble faire basculer la balance et faire dire au père Alleti qu'il a de «sérieux doutes sur le fait que le troisième nom soit bien Jésus de Nazareth». «Je suis étonné, explique-t-il encore, que cette inscription n'ait été gravée qu'en une seule langue. La communauté chrétienne n'était alors pas uniquement composée de personnes parlant l'araméen.»

Pourtant, l'exégète note une originalité dans cette inscription: le fait même de définir ce Jacques par rapport à son père, ce qui est habituel, mais aussi par rapport à ce Jésus qui devait donc être quelqu'un de connu dans la communauté locale. «Mais de là à dire qu'il s'agit de Jésus de Nazareth, il faut faire un pas qui sera de toute manière impossible à franchir. Avec cette découverte, nous sommes entraînés dans des conjectures pures et simples.» «Cela n'en fera qu'une de plus», souligne-t-il paisiblement en rappelant que les Evangiles parlent bien, sans être précis, de ce Jacques qu'il faut distinguer de l'apôtre et qui, selon la tradition, serait un cousin de Jésus.

Ce Jacques, dit «le mineur», aurait eu une grande influence sur la communauté juive et aurait été le responsable de l'Eglise de Jérusalem avant d'être condamné à mort. Pas de doute, au sein de l'Eglise catholique, la virginité de Marie, avant, pendant et après la naissance de Jésus, est un dogme, une vérité de la foi qui ne peut être remise en cause. Le catéchisme de l'Eglise catholique, sans parler des conciles comme celui du Latran en 649, confesse en effet «la virginité réelle et perpétuelle de Marie, même dans l'enfantement du fils de Dieu fait homme».

L'expression «les frères de Jésus» dont fait mention l'Écriture, explique encore ce catéchisme, «désigne les proches parents, selon une expression connue de l'Ancien Testament».

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Epigraphiste et auteur de nombreux ouvrages sur les inscriptions hébraïques et araméennes ainsi que sur l'histoire ancienne du Proche-Orient, André Lemaire a eu beaucoup de chance lors de son dernier séjour de six mois à Jérusalem, d'avril à septembre de cette année. Il a été invité par un ami à rencontrer un collectionneur qui lui a montré quelques photos des pièces en sa possession. Une inscription figurant sur un petit « tombeau » de pierre blanche de 50 centimètres de long et 30 centimètres de haut a particulièrement retenu son attention.

« Ya'akov bar Yosef akhui diYeshua. » L'inscription gravée est rédigée en araméen et parfaitement lisible. Elle signifie en français : « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus. » Le directeur de recherche à l'École pratique des hautes études qui travaille sur l'histoire biblique depuis bon nombre d'années ne pouvait effectivement pas rester de marbre devant une telle pièce. En effet, il est fait mention dans le Nouveau Testament d'un Jacques, frère de Jésus, les exégètes s'interrogeant sur l'interprétation du mot « frère ». L'historien Flavius Josèphe (37-100) rapporte pour sa part que Jacques, alors responsable de l'église de Jérusalem, fut exécuté par le grand prêtre en 60 après J.-C.

Cet ossuaire pourrait-il être celui de Jacques, frère de Jésus ? André Lemaire a de fortes présomptions. En tout cas, il a longuement travaillé pour savoir ce qu'il en était vraiment. « Il nous a dit qu'il avait trouvé quelque chose d'intéressant mais il est toujours resté discret. « Attendez mon étude, vous verrez ! », avait-il l'habitude de répéter », se souvient Etienne Nodet, dominicain, professeur à l'Ecole biblique de Jérusalem qui le côtoyait régulièrement à l'époque.

L'étude vient de paraître dans une revue américaine d'archéologie biblique (1). Elle a été présentée lundi à New York au cours d'une conférence de presse. Elle suscite évidemment beaucoup de commentaires dans les rangs de l'Église et éveille un intérêt considérable. Sur le plan archéologique et historique, les choses sont somme toute assez simples. André Lemaire a réuni tous les indices qui lui permettent d'affirmer l'authenticité de ce « minitombeau ».

D'abord, le fait de déposer les os des morts dans un petit ossuaire individuel était un mode d'inhumation couramment pratiqué durant une période allant de l'année 20 avant J.-C. à 70 après J.-C. en Palestine. Dans un premier temps, le corps était enterré pendant une année. Les os étaient ensuite récupérés et déposés dans un coffre, l'ossuaire, lui-même entreposé dans le caveau familial. Cette pratique était courante chez les Pharisiens qui croyaient à la résurrection et dont les premiers chrétiens étaient assez proches. L'ossuaire retrouvé par André Lemaire est, hélas, vide.

L'écriture (la spécialité des épigraphistes) est de l'araméen tel qu'on l'écrivait autour du Ier siècle. André Lemaire est formel sur ce point. Cette date a été confirmée par les experts de l'Office géologique d'Israël qui ont analysé l'ossuaire. Son propriétaire a en effet accepté de s'en défaire pour quelque temps car Hershel Shanks, le rédacteur en chef de la Biblical Archeological Review, avait exigé un tel examen avant de publier l'étude.

Parmi les 800 ossuaires découverts datant de cette époque, celui de Jacques est seulement le deuxième à porter la mention du prénom du frère du défunt. Pour André Lemaire, cet argument est décisif. Si cette mention a été portée, c'est parce qu'à l'époque le nom de Jésus était déjà fameux.

Mais le chercheur français ajoute un autre argument statistique. A partir des informations sur les prénoms en usage à cette époque fournies par l'onomastique (étude des noms propres), André Lemaire estime qu'il n'a pu exister que vingt personnes sur les 80 000 ayant vécu dans la région portant le prénom de Jacques et ayant eu un père s'appelant Joseph et un frère prénommé Jésus ; et ce sur les deux générations correspondant à la vie terrestre de Jésus. Le travail d'André Lemaire a néanmoins été critiqué par plusieurs archéologues qui soulignent qu'il n'a aucune valeur puisque l'ossuaire n'a pas pu être étudié dans son contexte. En effet, son propriétaire l'a acheté chez un antiquaire qui l'avait lui-même acheté à des fouilleurs amateurs. « Si l'on s'interdisait de travailler sur des documents archéologiques découverts par des fouilleurs clandestins on n'aurait jamais pu étudier les manuscrits de Qumran, fait valoir André Lemaire. Il faut sauver ce qui peut être sauvé. »


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(1) Biblical Archeological Review, novembre-décembre 2002.

(Le Figaro) ajouté le 23/10/2002

Trouvé sur http://voxdei2.free.fr/infos Point Final - Informations chrétiennes et eschatologiques au quotidien.