Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Le sionisme: de Bâle a Sion - Le Jubilé Herzl -

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Suisse-Israël

Au casino de la ville de Bâle, à l'endroit même où, il y a cent ans, les délégués du premier Congrès sioniste adoptèrent le «Programme de Bâle», le «Jubilé Herzl s'est ouvert officiellement le soir du 26 août. La grande salle des fêtes était pleine à craquer, et les orateurs s'efforcèrent tous de placer cette circonstance sous le signe de la réconciliation. Le président du gouvernement de Bâle-Ville, Ueli Vischer, affirma dans son discours d'ouverture que Bâle ne pouvait être dissociée de l'histoire du sionisme . Certes, celle-ci avec le principe de la naissance de l'Etat d'Israël posé par le «Programme de Bâle» il y a cent ans, a été assombrie par la plus grande tragédie qu'ait connue le peuple juif. Le «refuge ouvert», qu'Israël voulait offrir à tous les Juifs, n'existait pas encore sous le mandat britannique sur la Palestine. Pratiquement aucun pays du monde n'aurait donné aux fugitifs juifs menacés l'asile dont ils avaient besoin ...

L'orateur principal de cette soirée fut Avraham Burg, président de l'Organisation sioniste mondiale. Lors d'une conférence de presse précédente, Burg s'était montré très conciliant. Il se déclara tout d'abord profondément touché par le fait que le «Jubilé Herzl» soit célébré précisément à Bâle et que l'on se souvienne là d'un événement historique: une manifestation absolument unique! Sans ambages, il affirma également aimer ce pays (la Suisse). La semaine se continua par un symposium scientifique et se termina par une fête commémorative officielle le dimanche 31 août.

 

Les fameuses paroles prononcées à Bâle par Theodor Herzl avaient un accent prophétique:

Nous savons aujourd'hui combien Herzl avait raison et comment ses «prédictions» se sont parfaitement accomplies. Des 22 congrès sionistes qui ont suivi, 10 se sont tenus à Bâle, le dernier en décembre 1946. Celui-ci était placé sous la direction de Chaïm Weizmann, un oncle de l'actuel Président de l'Etat hébreu. 11 y eut d'autres congrès sionistes: en 1935 à Lucerne, en 1937 à Zurich et en 1939 à Genève. Cette année-là, Bâle ne fut pas retenue en raison de la proximité de l'Allemagne hitlérienne avec le danger réel d'enlèvements et d'espionnage par les nazis.

 

C'est certainement pour la Suisse une bénédiction particulière que ce fameux Congrès sioniste ainsi que d'autres se soient tenus sur son sol. C'est dans cet ordre d'idées que nous insistons sur ce fait, ce pays ayant été, ces derniers temps, parfois injustement la cible de multiples accusations. La Suisse est et a été une nation bénie; nul ne peut le nier. La raison n'est-elle pas la tenue de ces différents congrès sionistes à l'intérieur des frontières suisses? Souvenons-nous, en effet, de cette promesse divine: «Je bénirai ceux qui te béniront» (Gen. 12, 3). Il y a toujours eu des Suisses de renom qui se sont engagés fortement pour les juifs. Un exemple: Henri Dunant, le fondateur de la Croix-Rouge, qui, quarante ans avant ce célèbre congrès sioniste, s'était impliqué pour le rétablissement de l'Etat juif en Palestine. Dunant était persuadé que seule la pratique du judaïsme sur ses propres terres -* donc avec la colonisation de la Palestine - pouvait préserver les juifs d'indicibles souffrances. Comme cet homme avait raison! En 1873/74, Dunant fonda la «Société internationale pour la Palestine» à cette occasion, il rédigea un mémorandum établissant que les grandes puissances devraient garantir la neutralité de la Palestine et que les juifs pourraient y retourner. Malheureusement, les efforts de Dunant n'eurent que très peu d'échos chez de nombreux hommes d'Etat. En 1875, il fonda à Londres la «Syrian and Palestinian Colonization Society» dans le but de favoriser la colonisation de la Palestine et des pays voisins par des «personnes intègres, notamment des Juifs».

Après avoir combattu un demi-siècle pour le retour des juifs dans leur ancienne patrie, Henri Dunant eut le bonheur en 1897 de voir le premier Congrès juif s'organiser dans son pays, la Suisse. Avec sympathie, voire avec enthousiasme, il suivit l'événement à Bâle, croyant inébranlablement à l'accomplissement de ses rêves, à la réalisation de ses plans. Mais il y avait surtout sa foi chrétienne dans la Bible. Et voici que maintenant l'Etat juif existe, ainsi que le souhaitait ardemment Dunant! Si lui-même n'a pas vu la chose s'accomplir, il en avait une vision prophétique, lui qui était un ami des juifs. Son autre grande idée s'est également réalisée: la Convention de Genève comme base des sociétés de la Croix-Rouge.

En considérant l'histoire de la résurrection d'Israël, il est impossible d'ignorer Herzl et Bâle, c'est-à-dire la Suisse. Herzl ainsi que les fondateurs de l'Etat d'Israël, Ben Gourion, Golda Meïr Moshe Dayan et d'autres, n'étaient pas particulièrement croyants. Bien au contraire! Ils étaient simplement pénétrés de l'importance du mouvement sioniste. Mais Dieu se servit d'eux pour accomplir la prophétie biblique. CM

Nouvelles d'Israël 10 / 1997

© Nouvelles d'Israël

 

- Le 29.08.1897, Theodor Herzl a ouvert le premier congrès sioniste au casino de Bâle.

- Note écrite dans le journal personnel de Herzl après le premier congrès sioniste à Bâle: «Si je veux résumer en quelques mots ce congrès de Bâle, je me garderai bien de le faire publiquement - c'est ceci: «J'ai fondé, à Bâle, l'Etat juif.» Une telle parole dite aujourd'hui à haute voix provoquerait certainement un rire universel. Peut-être dans cinq ans, mais sûrement dans cinquante ans, chacun comprendra.»