Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Particularités dans la population palestinienne

***

"Le Nil est né sur les monts de la Lune" affirment les documents de l'Egypte Antique. Voilà qui prêtait à sourire à bon nombre d'égyptologues. Ils classèrent sans hésiter cette anecdote au rang des nombreuses légendes de la mythologie égyptienne. Cependant quelle ne fut pas la surprise des explorateurs en recherche des sources du fleuve le plus long d'Afrique, de découvrir très loin du désert, dans la forêt équatoriale inextricable, saturée d'humidité, les premiers suintements des sources du Nil. Les indigènes primitifs vivant dans cette région désolée et inhospitalière appelaient ces rochers moussus dégoulinants d'humidité jusqu'à saturation dans la vapeur permanente, "Les monts de la Lune".

Depuis le petit village sur les Monts de Judée où nous vivons depuis plus de 4 ans, j'étais intrigué par des ruines émergeant d'un tumulus sur un mont en vis à vis. Par une journée ensoleillée en fin d'hiver, nous décidâmes, par un chemin au milieu d'amandiers en fleurs, de nous rendre jusqu'au tumulus. Visiblement ce lieu avait été un hameau dominé par une ancienne fortification dans le style de celles construites par les Croisés, et modifiée par la suite par les Arabes en une sorte de caravansérail. Un peu en contrebas je remarquais dans le rocher une sorte de puits asséché solidement grillagé par des barres en fer forgé.

C'est à peu près tout ce que nous ramenions de notre visite en ce lieu mis à part la superbe vue sur les premiers lotissements du nouveau Beth Shemesh dans l'amorce de la vallée qui s'étend jusqu'à la ville d'Ashkelon à l'ouest, discernable par temps clair; et au sud les monts bosselés se succèdant en direction d'Hébron.

Je demandais à mon voisin Rahamim quel était le nom de cet endroit, il me répondit que ce lieu était l'un des trois villages arabes environnants détruits dans la période de la guerre d'indépendance dans ce secteur, et qu'il s'appelait Beith Atâb.

Rahamim et son épouse Kitanéh sont des Juifs paysans venus du Kurdistan irakien avec leur parenté nombreuse dans le village. Comme tous les anciens Juifs de cette région établis ici en 1951, ils conversent toujours dans leur dialecte araméen. C'est avec nostalgie que Rahamim me parle de ces rudes montagnes de Chaldée où les hivers étaient rigoureux, mais aussi de ses vergers d'abricotiers et d'amandiers, des agrumes et du riz qu'il cultivaient, de ces sources nombreuses et jaillissantes dévalant les montagnes, alors qu'ici l'eau fait si cruellement défaut. Bien qu'il sait que Saddam Hussein a fait détruire leurs anciens villages, il se prend à rêver qu'un jour, la paix aidant, il pourra revoir les vestiges de son lieu natal: Betha-Nouréh situé à quelques 70 kilomètres d'Our Kasdin, l'ancienne Ur de Chaldée.

La tradition dit que le Prophète Elie nacquit à Beitha-Nouréh. Rahamim affirme que ses ancêtres peuplèrent ces région depuis la déportation à Babylonne. La vie était difficile à Beitha-Nouréh. Il fallait trois jours de marche à dos de mule pour rejoindre à travers monts et vallées, la ville la plus proche, et la capitale régionale: Mossoul, l'ancienne Ninive était à 3OO kilomètres. Il fallait tout fabriquer sois-même dans ces villages, de la louche en bois jusqu'aux vêtements qu'il fallait tisser. On vivait en parfaite autarcie. Aux milieu des tribus Kurdes venues des montagnes de Médie au nord-ouest de l'Iran, les Juifs et les chrétiens locaux dits Nestoriens ont survécu comme des fossiles émergeant des strates de l'histoire. Ils partageaient en commun la langue araméenne, des chants liturgiques dans cette langue, le jeûne le jour du Yom Kippour, et quelques autres traditions bibliques. Mais ces Chrétiens de Chaldée n'avaient-ils pas pour tradition de choisir leurs évêques essentiellement dans trois familles, les Baas, les Djhelo, et les Sheikho, connues selon la tradition, pour être d'anciennes familles sacerdotales juives...

Rahamim me confirmait donc que les ruines meublant notre parama s'appelaient jusqu'en 1948 Beith Atâb. Je consultait un ouvrage que j'avais ramené de France intitulé "Guide de Terre Sainte" édité par les Franciscains à Paris en 1935. L'intérêt de ce livre extrémement bien documenté est qu'il fut réalisé avant l'existence de l'Etat d'Israel. Y figurent les noms de tous les villages arabes tels qu'ils existaient avant que plusieurs furent détruits dans la guerre d'indépendance.

En page 86 je découvris effectivement des indications sur cet ancien village. Il m'informait que ce lieu renfermait une sorte de tunnel naturel en forme de puits débouchant sur une grotte située en profondeur. Les indigènes appelaient ce lieu "Mogarèt bir el-hassoûta", chose curieuse indique le guide, le mot hassoutâ n'a pas de sens en arabe, par contre hassout en hébreu signifie refuge, abri; -mogarèt bir el hassoutâ- signifie "La caverne du puits du refuge". Elle serait d'après les érudits qui se penchèrent sur la question, la caverne du rocher d'Etam. -Etam- déformé en -Atâb- par les Arabes. Etam signifie "oiseau de proie". Il s'agirait du nid d'aigle en territoire de Juda dans lequel Samson trouva refuge avant qu'il fut livré aux Philistins, et massacra 300 d'entre eux (Juges 15 v.11). Sur la montagne en face de beith Atâb se situaient le village arabe de Kesla, l'ancien Kessalon (Josué 15v.10).

Dans les parages en direction de Bethléhem se trouvaient les villages de Bittir, Quotoûniyéh et Aïn Karem respectivement les villages bibliques mentionnés dans le livre de Josué 15 v.60, respectivement Baither, Koulon et Karem selon la version grecque des Septantes, la plus ancienne version connue de l'Ancien Testament réalisée entre deux et trois siècle avant notre ère, et dans laquelle l'Apôtre Paul puise ses citations.

Bittir est aussi appelé "Khirbèt Yéhoudiyéh" (les ruines des Juifs ou Judéens) par les indigènes. C'est en ce lieu que Bar Korba le faux messie entraîna les Judéens dans la rebellion armée contre les légions romaines, et que selon Don Cassius, 500 000 d'entre eux périrent sous les glaives de la XIème légion Claudia appelée en Judée en l'an 135, et de la Vème légion Macédonienne. A partir de cet évènement et en ce lieu, les Judéens cessèrent d'être une nation.

 

Une grande question se pose:

Si tous les Judéens avaient été déportés et que la Judée ait été complètement laissée déserte, comment saurions-nous encore aujourd'hui identifier ces lieux tant chargés d'ancienneté et d'histoire? Comment les envahisseurs arabes auraient-ils pu connaître les noms de ces villages s'ils étaient restés vides de tout habitant jusqu'à leur arrivée? Comment ces noms de lieux auraient-ils pu se transmettre s'il n'y avait pas eu une présence constante même réduite, de Judéens survivants dans ces villages jusqu'à la fin de l'époque byzantine? Et malgré l'occupation arabe, comment l'origine hébraïque voir cananéenne de la toponymie aurait-elle subsisté?

Je m'entretenais un jour à la porte de Jaffa avec un prêtre grec orthodox, il me relatat que les Chrétiens autochtones observèrent le jeûne le jour de Kippour jusqu'à l'invasion mahométane, c'est à dire à l'époque du Patriarche Sophronios en fonction de 634 à 638, celui remis la clé des portes de la cité de Jérusalem au Caliphe Omar en 638, en lui disant en grec: "Abomination de la désolation" paroles prophétiques si on en juge par le verset coranique ornant le dôme du rocher. Dans la communauté chrétienne en Judée-Samarie, la nouvelle accouchée s'interdit d'entrer dans une église pendant 40 à jours après la naissance d'

un garçon, et 80 jours pour la naissance d'une fille conformément au lévitique chap. 12. Le garçon nouveau-né est circoncis dans le premier mois de sa naissance. Plusieurs Musulmans de Samarie se définissent comme des Banou Yousseph et n'appartiennent pas aux grandes tribus arabes. Ils sont en fait d'origine samaritaine. On a découvert à Lod dans les ruines d'une ancienne église byzantine détruite par les Perses en 614, les vestiges d'une mosaïque en hébreu rédigé en caractères samaritains.

Tous ces facteurs réunis amènent à reconsidérer certains aspects de la population palestinienne composite et admettre qu'elle possède des éléments judéens et samaritains dont elle n'est pas encore consciente.

Dieu n'éteint pas le lumignon qui fume encore...

Certains pensent qu'il faut opérer un transfert de population isolant les Juifs des Arabes. Doit-on camper sur des positions rigides, ou doit-on faire évoluer les mentalités et détruire certains préjugés en faisant régresser l'ignorance?

Quelques fois les indices sont succins voir si insignifiants à première vue, que nous pourrions les rattacher à la légende. Mais les Mont de la Lune n'appartiennent pas toujours à la légende, ils sont parfois plus proches de la réalité que du rêve.

Quand l'Eternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme ceux qui font un rêve ... (Psaume126)... Le rêve deviens réalité.

Victor Escroignard

(Victor E.) ajouté le 25/11/2001

Trouvé sur http://voxdei2.free.fr/infos Point Final - Informations chrétiennes et eschatologiques au quotidien.