Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Le monde hellénistique ou vécurent les Maccabées

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  • La puissance romaine s'affirme...
  • ... par la diplomatie plus encore que par les armes
  • Carte 1
  • Carte 2
  • Tableau des dynasties (Lagides et Séleucides)
       

    Lorsque, entre 300 et 280 av. J.-C., le partage de l'empire d'Alexandre le Grand fut accompli, deux grands Étais,en dehors de la Macédoine,avaient vu le jour : celui des Lagides en Égypte et celui des Séleucides au Moyen-Orient, On trouvera ci-contre (à droite, en bas) la liste des souverains de chacune des deux dynasties et (en haut) les cartes qui délimitent approximativement leurs possessions au début du Ille s. et du II, s. av. J.-C.

    Dans ce monde hellénistique, la politique est régie par la combinaison de trois éléments: la rivalité entre Lagides et Séleucides,les difficultés internes de ces deux royaumes, l'intervention de Rome dans les affaires d'Orient.

    En 282, Séleucus I, le dernier vivant parmi les généraux d'Alexandre qui s'étaient disputé sa succession, passe le Taurus et occupe l'ensemble de l'Asie Mineure, y compris Pergame. Mais deux ans Plus tard, il est assassiné et, en 279 av. J.-C., Ptolémée Il s'adjuge Milet, Halicarnasse, la Lydie, la Pamphylie et la Cilicie. Cependant, par le traité de 195, la balance penche de l'autre côté, et Ptolémée V abandonne à Antiochus III ses possessions d'Asie Mineure.

    Même alternance du côté de la Syrie et de la Palestine. Dès 286, l'Égypte avait mis la main sur cette dernière; un peu plus tard Ptolémée III avait envahi tout l'empire séleucide jusqu'à l'Inde; en 217, à Raphia, Antiochus III, qui venait de reprendre Séleucie, Tyr et Ptolémaïs, était battu et devait abandonner la Coélé Syrie.

    Mais en 200, à la bataille de Panion, il prenait sa revanche sur l'Égypte et faisait passer ces deux régions sous la domination des Séleucides. Ceci explique le changement d'atmosphère qui se manifeste alors en Judée : tandis que dans l'ensemble les Lagides ont su s'attirer la sympathie des Juifs, les Séleucides agiront avec trop peu de discernement et, à partir d'Antiochus Épiphane, déclencheront la persécution et détermineront la révolte de leurs sujets.

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    La puissance romaine s'affirme...

    A l'intérieur de ses frontières antiques, l'Égypte est en général moins agitée que sa rivale; l'unité est plus facile à maintenir dans une nation monolithique, à quelques possessions maritimes près.

    Mais elle n'est pas totalement exempte de soubresauts. Des troubles éclatèrent notamment lors de la minorité de Ptolémée V monté sur le trône à l'âge de six ans, et Ptolémée VI eut des démêlés sérieux avec son frère qui fui proclamé roi par les habitants d'Alexandrie sous le nom de Ptolémée VIII. Finalement ce dernier se retira, mais à la mort de Ptolémée VI il fit assassiner son neveu qui venait d'être proclamé roi et eut l'audace d'épouser sa soeur, Cléopâtre II, veuve de Ptolémée VI. Remous rapides qui n'atteignent pas encore les fondements de l'empire lagide.

    Il n'en est pas de même chez les Séleucides. Le premier soin ce Démétrius I lorsque, s'étant échappé de Rome, il parvient en Syrie, est de faire mettre à mort le roi Antiochus V. Mais bientôt Alexandre Balas, fils très incertain d'Antiochus IV, se présente comme adversaire du nouveau prétendant.

    Démétrius le bat mais trouve la mort au soir de sa victoire. A la mort d'Alexandre Balas, deux compétiteurs sont encore en présence : Démétrius II et Antiochus VI. Peu après s'être débarrassé de son adversaire, Démétrius Il sera fait prisonnier par les Parthes.

    Rome a commencé d'intervenir en Macédoine parce que, durant la deuxième guerre punique, le roi Philippe V s'était allié à Annibal, espérant partager avec lui les territoires dépendant de la puissance romaine. A ce moment, Antiochus 111 aurait pu faire cause commune avec le Macédonien, mais tout en s'affirmant son allié, il préféra profiter de ses difficultés pour s'emparer de certaines villes d'Asie Mineure.

    Puis ce fut la victoire des Romains à Cynoscéphales (197). Aussitôt les vainqueurs signifièrent à Antiochus la défense de franchir les détroits et de pénétrer en Europe, comme aussi de s'emparer sur la côte d'Asie Mineure des cités indépendantes. Mais en 1 92, après de vains pourparlers avec les délégués du Sénat, Antiochus passa en Grèce. Les succès alternèrent avec les revers; finalement il revint en Asie Mineure où le suivirent les légions romaines commandées par les Scipions. Une nouvelle occasion échappait à l'Orient peu après : au lieu de s'allier à Antiochus, ce qui aurait pu mettre les Romains en danger grave, Philippe V de Macédoine leur facilita la tâche; et en janvier 189' Antiochus subit une lourde défaite à Magnésie du Sipyle.

    Le même scénario se répète vingt ans plus tard : à Pydna en 168, Persée, le dernier roi macédonien, est battu par les Romains, tandis que le Séleucide Antiochus IV pense le moment venu pour lui de s'emparer de l'Égypte. Mais Rome l'humilie à son tour C. Popilius Laenas, près l'Alexandrie où il est venu à sa rencontre l'oblige à renoncer à sa conquête.

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    ... par la diplomatie plus encore que par les armes

    L'Egypte elle-même sort affaiblie du fait des interventions de Rome : lors du conflit entre Ptolémée VI et son frère qui sera Ptolémée VIII, l'intervention du Sénat fait attribuer à celui-ci la Cyrénaïque, puis l'île de Chypre (163). Si, à la mort de Ptolémée VI, Ptolémée VIII rétablit la situation à son profit, la monarchie lagide n'en a pas moins reçu un choc violent.

    A la même époque, le Sénat romain fut mis dans l'embarras par la crise dynastique qui éclatait dans l'empire séleucide. A la mort d'Antiochus IV, le fils de Séleucus IV (futur Démétrius 1) s'enfuit de Rome où il vivait comme otage, et s'en vint revendiquer le trône de Syrie. Le Sénat le reconnut, mais en même temps il soutenait officiellement Timarkos, satrape de Babylone, qui avait proclamé son indépendance. Plus tard les sénateurs romains prirent le parti d'Alexandre Balas, donné comme fils d'Antiochus IV, le préférant à Démétrius II, que leur recommandait le père de ce dernier Démétrius I (150). Un peu auparavant, n'avaient-ils pas conclu une alliance avec les Juifs, alors que ceux-ci étaient en pleine révolte contre le souverain séleucide (161)?

    Cependant, à la différence de ce qu'elle fit en Macédoine, Rome n'intervint plus militairement dans le domaine séleucide depuis 189 av. J.-C. Par contre sa diplomatie y fut très active, poursuivant toujours le même but : affaiblir les dynasties hellénistiques l'une par l'autre, tout en affichant un désintéressement total.

    J. DHEILLY

    Professeur à l'institut catholique de Paris

    En ce temps-là, la Bible No 38 pages II-III.

    © En ce temps-là, la Bible

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