Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La localisation du tombeau de David s'est faite de façon hasardeuse?

Et comment en est-on arrive à l'honorer sur l'actuel mont Sion?

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Dans l'article intitulé «Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Eternel» (voir le journal de septembre, page 5ss.), j'ai exposé comment le nom «Sion,, s'est transformé et s'est finalement appliqué au lieu que nous connaissons actuellement. La raison avancée alors n'est cependant pas la seule. Déjà Josèphe Flavius, l'historien juif, pensait que la ville de David s'était étendue jusque sur cette colline, la plus haute, qui est devenue plus tard la ville; quant à lui, il n'y avait pas d'autre alternative: le grand roi David avait construit son palais sur cette colline, et non pas dans la ville de David, située nettement plus bas. L'odyssée reliée au «tombeau de David» démontre comment des légendes et des mythes peuvent naître.

Quand, après la deuxième révolte juive contre Rome (132-135 après Jésus-Christ) sous la direction de Bar Kochba, les juifs se virent refuser l'accès de la ville de Jérusalem, ils se mirent à honorer le tombeau de David à Bethléhem, et cela sur base de 1 Rois 2, 10: , David se coucha avec ses pères, et il fut enterré dans la ville de David.» Comme David était issu de Bethléhem, où son père Isaïe était enterré, il semblait logique de vénérer là le sépulcre de David, même si l'affirmation -. . . se coucha avec ses pères ... » ne signifie pas que la dépouille de quelqu'un eût été déposée dans le tombeau des pères. Ce nouvel endroit fut très vite adopté par les chrétiens qui trouvèrent en Luc 2, 4 une justification à cela: «... dans la ville de David, appelée Bethléhem», la ville où naquit Jésus, bien qu'à l'origine ce nom n'était employé que pour désigner la colline orientale de Jérusalem. Le premier témoignage chrétien concernant cette nouvelle localisation émane d'Eusébius, environ en l'an 330 après Christ. Les musulmans également se mirent à honorer les tombeaux de David et de Salomon à Bethléhem jusqu'au 14@me siècle après Christ, même si au 10 ème siècle une nouvelle tradition chrétienne naquit qui situait le sépulcre de David sur le mont Sion. Comment en est-on venu à cela?

Quand, au début du 5@me siècle après Jésus-Christ, la première grande église fut construite sur le mont Sion, laquelle coûta énormément d'argent, on transféra les supposés ossements du martyr Etienne et de deux autres saints dans ce nouvel édifice pour les déposer dans des sarcophages, afin de donner une impulsion aux foules de pèlerins, ce qui ne manquerait pas d'augmenter les revenus. Plus tard cependant, les ossements furent acheminés dans d'autres églises, et les sarcophages restèrent vides jusqu'à ce que l'un d'eux devînt par la suite le «tombeau de David,,. Quand, en 1099, les Croisés conquirent Jérusalem, ils trouvèrent l'église de Sion détruite. Dans l'annexe sud mieux conservée, ils découvrirent non seulement le soi-disant «tombeau de David», mais aussi celui de son fils Salomon. Les Croisés portèrent leur attention tout spécialement sur le «tombeau de David» et érigèrent un grand cénotaphe (monument funèbre vide), afin de marquer la nouvelle localisation. Ils en trouvèrent une justification dans la prédication de la Pentecôte faite par Pierre en ce même endroit sur le mont Sion, où il parla du sépulcre de David: "Son sépulcre existe encore aujourd'hui parmi nous» (Actes 2, 29).

On prit cette affirmation dans sons sens littéral pour comprendre ceci:ici, en cet endroit!

Peu à peu, le «pseudo-tombeau» de David faisant partie de la nouvelle tradition chrétienne, fut adopté par les juifs tout d'abord, par les musulmans ensuite.

Au milieu du 16 ème Siècle après Jésus-Christ, les franciscains, qui avaient la garde des lieux saints, furent chassés par les musulmans du mont Sion. La salle de la Cène et le «tombeau de David» furent transformés en mosquées pour empêcher un retour des chrétiens. Pour les Juifs, le «tombeau de David» acquit une signification particulière dans les années 1948-1967, quand la vieille ville se trouvait aux mains des jordaniens et que le Mur des Lamentations, leur lieu saint, était inaccessible pour eux, mais pas le «tombeau de David» sur le mont Sion, qui, en 1948 passa aux mains des juifs. De 1948 à 1967, ceci fut l'endroit le plus proche du quartier juif et du Mur des Lamentations que l'on pouvait atteindre. Ce fait conféra à ce lieu une popularité particulière chez les juifs, même si l'on sait aujourd'hui que le sépulcre de David ne se trouve vraiment pas là. Mais les traditions et les coutumes peuvent «sanctifier» un lieu, comme nous le voyons dans le soi-disant «tombeau de David» sur l'actuel mont Sion. Ces endroits peuvent être tellement aimés qu'il est impossible de les changer, le peuple y étant enraciné et profondément attaché. Quant à nous, ce qui importe n'est pas tant l'endroit exact des événements bibliques, mais ce que Dieu leur donne comme signification par le message contenu dans Sa Parole et présenté par Ses serviteurs.

Fredi Winkler

Nouvelles d'Israël 11 / 1998

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