Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Ensevelissement, les coutumes juives au temps de Jésus

***

«Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs» (Jean 19, 40).

Les coutumes d'ensevelissement en Israël, tout spécialement chez les riches de Jérusalem, avaient connu un développement particulier durant les cent années précédant la destruction du Temple. Celui qui en avait les moyens faisait creuser un tombeau de famille dans le rocher. Bon nombre de ces sépultures ont fort bien résisté au temps jusqu'à ce jour. Cet usage a débuté à l'époque du premier Temple, où ont été aménagées quelques-unes des plus magnifiques tombes de famille. Par la bouche du prophète Esaïe, l'Eternel a marqué Sa désapprobation à l'endroit d'un serviteur du roi, qui voulait immortaliser sa mémoire par le moyen d'un monument funéraire: «Qu'y a-t-il à toi ici et qui as-tu ici que tu creuses ici un sépulcre? Il se creuse un sépulcre sur la hauteur, il se taille une demeure dans le roc!» (Es. 22, 16).

Comme nous l'apprenons par le Nouveau Testament, il existait entre les pharisiens et les sadducéens une importante différence d'opinion au sujet de la résurrection des morts - les premiers y croyaient, les autres pas (Matth. 22, 23; Actes 23, 6-8). Cela conduisit à une polarisation: sur base de la croyance des pharisiens dans la résurrection, les coutumes d'ensevelissement allèrent en se raffinant. Ils voulaient s'assurer que rien ne manque à la résurrection, bien que la Parole de Dieu ne dise rien de spécifique à cet égard. Cette évolution fit que, pour le judaïsme actuel, un tombeau doit être conservé éternellement et que l'on ne peut, en aucun cas, toucher aux ossements. De nos jours, les tombes sont bétonnées pour qu'elles puissent durer. D'où les sévères protestations des juifs orthodoxes, lorsque des sépultures sont ouvertes lors de fouilles archéologiques ou de la construction de routes.

Pour l'ensevelissement d'un mort dans un tombeau de famille taillé dans le roc, on enveloppait de linges le cadavre et on le couchait sur un banc spécialement aménagé dans la pierre. Au bout d'un an, le corps s'effondrait; les ossements étaient alors mis dans un coffre spécial, une espèce de petit cercueil en argile ou en pierre, appelé ossuaire, qui tenait peu de place. Le tombeau pouvait ainsi servir aux générations qui suivraient. Ces sépultures devaient être pourvues d'une entrée, devant laquelle on roulait une pierre, comme ce fut le cas pour le tombeau de Jésus. Comme un tel lieu d'ensevelissement devait être ouvert à diverses reprises, le cadavre était traité au moyen d'épices agréablement odoriférantes qui étaient ajoutées dans le linceul; elles étaient destinées à combattre l'odeur dégagée par le corps mort, mais non à le conserver.

Il est significatif que Jésus ait été déposé dans un sépulcre semblable, celui d'un homme riche: «Le soir étant venu, arriva un homme riche d'Arimathée, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus. Il se rendit vers Pilate et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre. Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc et le déposa dans un sépulcre neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du sépulcre, et il s'en alla» (Matth. 27, 57-60). Si, comme les étrangers et les pèlerins qui mouraient à Jérusalem,

Jésus avait été enterré dans une simple tombe qui n'aurait pas été rouverte, il est évident que Sa résurrection n'aurait pas été simple à constater et à prouver. La pierre roulée et les linges dans le tombeau furent autant de preuves de Sa résurrection. De plus, la prophétie d'Esaïe 53, 9 s'accomplissait à la lettre: «On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche, quoiqu'il n'eût point commis de violence et qu'il n'y eût point de fraude dans sa bouche. » Si Joseph était un homme riche, il n'était cependant pas impie. Il est dit de lui qu'il était bon et pieux, et qu'il attendait le royaume de Dieu. Membre du sanhédrin, il n'acquiesça pas à la mort de Jésus (Luc 23, 50-51). Les tombeaux dont question dans cet écrit appartenaient généralement aux riches qui n'étaient pas nécessairement à ranger parmi les pieux. C'est précisément cela qui rend l'accomplissement de cette prophétie plus étonnant encore.

La coutume d'un tel ensevelissement «en deux temps» (tout d'abord jusqu'à la décomposition du corps enveloppé de linges, dans un tombeau taillé dans le roc; et ensuite, la mise des ossements dans un ossuaire) ne dura qu'environ cent ans jusqu'à la destruction du Temple. On peut donc affirmer que cette habitude ne se forma que pour manifester clairement la résurrection du Messie. Le sépulcre était vide, tous pouvaient le constater de visu: les soldats romains, les femmes, les disciples ainsi que de nombreux autres témoins que nous ne connaissons pas. Ceci de merveilleux pouvait ainsi être proclamé: «Le Seigneur est réellement ressuscité! »

FREDI WINKLER

Nouvelles d'Israël Novembre 1999

© Nouvelles d'Israël