Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Une loi gravée elle aussi dans la pierre :

LE CODE D'HAMMOURABI

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Le Décalogue fut-il, réellement, matériellement, gravé sur des blocs de pierre?

On en a discuté pendant des siècles. Et puis les plus sceptiques ont admis qu'il avait pu l'âtre : non seulement en hiéroglyphes dont Moïse possédait sans doute la science, mais en caractères alphabétiques puisque, au Sinaï même, des inscriptions du XVe siècle avant notre ère en présentent des prototypes. Transcrire« la loi » sur une stèle ou sur une table de pierre n'est pas exceptionnel dans l'Orient du deuxième millénaire : ainsi fit-on du code babylonien de la plus grande époque, dont les prescriptions évoquent en bien des points celles de la loi de Moïse.

 

Voilà une centaine d'années qu'Abraham a quitté Ur en Chaldée, lorsque, vers l'an 1700 avant Jésus-Christ, l'empire de Babylone, des montagnes d'Anatolie jusqu'au golfe Persique, se trouve affermi sous un très puissant roi : Hammourabi.

Mais à peine s'est-il imposé par les armes que, dans sa sagesse, il a décidé de cimenter par un code de lois communes l'amalgame des peuples divers soumis à son autorité. Le code fut gravé sur d'énormes blocs de pierre dure, destinés aux temples, et sur des tablettes portatives,à l'usage des écoles de droit.

L'un de ces blocs de diorite se trouve aujourd'hui au musée du Louvre. Il porte le seul texte à peu près complet qui soit aujourd'hui connu du fameux code d'Hammourabi, dont on a par ailleurs découvert des fragments : 282 paragraphes, qui font suite au prologue, nous révèlent ce que fut alors la législation babylonienne. Comme celle que reçut Moïse au Sinaï, elle fut, si l'on en croit la scène gravée en haut de la stèle, remise à Hammourabi, « prince dévot », par son dieu, ou plutôt par l'un de ses dieux.

Mais là n'est pas l'unique ressemblance. Les articles du code se présentent sous la même forme que la plupart des prescriptions mosaïques :

il s'agit de trancher de cas d'espèce, suivis chacun d'une solution juridique.

Qui plus est, les cas précisés sont bien souvent les mêmes ici et là. Ainsi en va-t-il de la fameuse « loi du talion », qu'on retrouve dans des termes identiques, aux paragraphes 196 et 200 du code babylonien, et au chapitre 21, versets 23-24, de l'Exode :

« Oeil pour oeil, dent pour dent... » On pourrait multiplier les exemples. Là comme ici, un châtiment exemplaire est requis contre celui qui commet l'inceste, qui exerce la magie, qui enlève un homme, qui se rend coupable d'un vol avec effraction ; sera soumise à « l'ordalie », au jugement de Dieu, la femme soupçonnée d'adultère :

selon le code d'Hammourabi, elle sera jetée à l'eau ; selon les Nombres (chap. 5, vers. 11 à 31) elle devra boire « des eaux d'amertume et de malédiction ».

La corruption de témoins encourt la même peine au paragraphe 5 du code d'Hammourabi et dans le Deutéronome (chap. 19, vers. 18-19) ; mais l'Exode (chap. 23, vers. 8) ajoute sagement à l'adresse de tous ceux qui sont mêlés à un procès : « Tu n'accepteras pas de présent, car le présent rend aveugles les clairvoyants. »A l'inverse, dans certains cas, c'est la justice mosaïque qui apparaît la plus sommaire :

Un taureau donne de la corne et cause la mort d'un homme? Qu'il soit mieux gardé et qu'on lui rogne les cornes, dit la loi babylonienne (article 251) ; la loi du Sinaï prescrit que l'anima' mais aussi le propriétaire s'il a accepté le risque de l'accident, soient tous deux lapidés (Exode, chap. 21, vers. 29).

UN FOND COMMUN MAIS UN NIVEAU DIFFERENT C'est la loi du désert : elle doit être dure. Les Hébreux sont alors des nomades.

Hammourabi s'adressait aux classes d'une société plus policée. On soupçonne ` un fond commun : la famille d'Abraham ne sort-elle pas de Mésopotamie, emportant des us et coutumes en usage dans tout l'Orient du deuxième millénaire?

Mais Moïse, lui, parle au nom de Yahvé. Et l'on trouve, mêlés à ces « cas d'espèce » qui ne sont pas forcément tombés en droite ligne du ciel sur le Sinaï, émergeant du flot des prescriptions d'ordre pratique, les « commandements » qui ont toute autre allure : ce sont les volontés formelles du Dieu unique, dont toute transgression devient sacrilège, et dont deux au moins dépassent la morale naturelle :

« Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de toute ton âme, de tout ton coeur, et de toutes tes forces » (Deutéronome, chap. 6, vers. 5) et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique, chap. 19, vers. 18 et 34). Deux commandements dont Jésus dira qu'ils résument « la Loi et les prophètes ».

En ce temps-là la Bible No 7 pages II-III.

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