Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La Bible et les Eglises, une histoire mouvementée...

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Les Eglises ont à faire le choix du canon de la Bible, de la langue, ainsi que des versions, pour parvenir à un relatif consensus avec la TOB.

405: la Bible en latin

A la demande du pape Damase, Jérôme réalise la première traduction correcte de la Bible en latin : la Vulgate. Jérôme a pris la peine d'apprendre l'hébreu auprès de savants juifs et de retrouver des manuscrits très fiables de la Bible. Sa version d'excellente qualité a été utilisée dans la chrétienté occidentale jusqu'a la fin du XIX ème siècle.

1120 : les Psaumes en gallican

La première traduction du Psautier en langue d'oïl est réalisée à Canterbury en Angleterre. A cette époque en effet, les rois d'Angleterre sont des descendants de Guillaume 1er et parlent le dialecte gallican.

1215: les Vaudois persécutés

Le Concile de Latran condamne comme hérétique le mouvement des Pauvres de Lyon lancé par Pierre Valdo, pour avoir fait traduire des passages de la Bible en langue vulgaire et pour oser prétendre que tous, prêtres et laïcs, sont capables de prêcher l'Evangile. Le Concile de Toulouse de 1229 réaffirme la position de l'Eglise : " Nous prohibons qu'on permette aux laïcs d'avoir les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament " (canon 14).

1530: première Bible en français

Jacques Lefèvre d'Etaples, un prêtre, réalise la première traduction en français de la Bible complète, à partir de la version latine de Jérôme. Le diocèse de Meaux auquel il appartient est à cette Èpoque un lieu de rencontre pour des chrétiens catholiques progressistes. Ils sont soucieux d'une plus grande fidélité à l'Evangile, mais l'opposition avec l'Eglise de Paris, plus conservatrice, est latente.

1535: une Bible protestante

Avec l'aide financière des Eglises protestantes de Suisse, d'Italie et de France, Robert Olivétan publie la première traduction protestante de la Bible en français. Contrairement à l'attitude de l'Eglise catholique, la Réforme encourage l'accès de tous à l'Ecriture comme norme pour la foi et pour la vie. Mais dès le XVI ème siècle, les protestants se divisent sur la façon de lire et d'interpréter la Bible, ce qui donne naissance ý de nouveaux mouvements quelquefois rivaux.

1545-1563: le Concile de Trente

Les Réformateurs font figurer les livres apocryphes dans leurs traductions de la Bible, mais en général, ils les regroupent ý la fin de l'Ancien Testament. Ils avertissent que ces livres sont intéressants du point de vue de l'Èvolution de la pensée religieuse, mais qu'on ne peut pas y fonder la foi puisque le judaïsme ne reconnaît pas leur inspiration.

Lors du Concile de Trente, l'Eglise catholique réaffirme la pleine inspiration de ces livres et les qualifie ý cette occasion de "Deutérocanoniques". Elle décide de plus que la version latine de la Bible "doit être tenue pour la seule authentique pour les leçons publiques, les prédications et les explications". Elle rappelle que "la lecture de la Bible en langue vulgaire, Si elle est permise a tous sans discernement, cause plus de dommage qu'elle ne procure d'utilité".

1685: la Bible interdite

A partir de la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV en 1685, la religion réformée est interdite dans le Royaume de France : les pasteurs doivent quitter le pays, les temples sont rasés, les protestants deviennent hors-la-loi.

Impossible d'imprimer des bibles en France. La ville de Genève prend le relais et devient la plaque tournante d'un important trafic clandestin. Posséder une bible devient très compromettant. Il faut pouvoir la cacher, aussi les livres deviennent-ils beaucoup plus petits. Pour permettre à ces Èglises clandestines de fonctionner sans pasteur, les Èditeurs ajoutent dans les Bibles les Psaumes mis en musique, les confessions de foi, la liturgie pour le baptême ou la Sainte Cène, le catéchisme, etc.

1898: premières indulgences

Après 50 ans de conflit ouvert entre les protestants qui ont créé les Sociétés bibliques pour diffuser plus largement la Bible, et l'Eglise catholique qui campe sur ses positions depuis le Concile de Trente, le Pape Léon XIII accorde en 1898 des indulgences aux fidèles qui font des lectures pieuses de la Bible. tin premier signe modeste pour encourager les chrétiens catholiques à lire la Bible.

1956: la Bible de Jérusalem

L'excellente traduction réalisée par les Dominicains de l'Ècole biblique de Jérusalem marque le début d'un renouveau biblique sans précédent dans l'Eglise catholique. Elle inaugure Ègalement une nouvelle attitude des traducteurs de la Bible qui font passer la rigueur scientifique avant toute préoccupation doctrinale.

1965: lire la Bible ensemble

Dans la logique du concile Vatican II, le Pape Paul VI déclare en 1965 que "des traductions de la Bible pourraient être Ètablies avec les frères séparés de nous et pourront servir ý tous les chrétiens" (Constitution Dei Verbum.).

La Traduction oecuménique de la Bible (TOB) qui paraît en 1972 et 1975 est une première mondiale : pour la première fois, catholiques, protestants et orthodoxes sont capables de traduire la Bible ensemble et mÍme de proposer des notes d'accompagnement Cette nouvelle version a joué un rôle déterminant de rapprochement entre les chrétiens de toutes confessions, qui redécouvrent aujourd'hui la Bible comme la source commune de leur foi, de leurs pratiques, et comme la Parole de Dieu qui les interpelle tous.

 

Christian Bonnet, Alliance Biblique Française

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