Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

BABYLONE

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L'AUTEUR DE CE PONT DE VUE, ISMAEL SADOK, EST ENSEIGNANT ET CONFÉRENCIER. ORIGINAIRE D'AFRIQUE DU NORD, IL ÉTAIT MUSULMAN AVANT DE DÉCOUVRIR JÉSUS-CHRIST ET DE SUIVRE UNE FORMATION DE THÉOLOGIE CHRÉTIENNE. ISMAEL SADOK EST L'AUTEUR D'UN GUIDE PRATIQUE POUR ÉVANGÉLISER LES MUSULMANS(ÉDITIONS EMPREINTE).

 

Le fondamentalisme musulman, la modération des pouvoirs politiques en Arabie Séoudite, l'alliance sans réserve avec l'Occident, le compromis moral de la dynastie régnante, le conflit spirituel entre les Chiites et les Sunnites (l'Iran - Arabie Séoudite), l'intégrisme musulman prônant les principes et les procédés du Chiisme: tous ces éléments amènent les peuples arabo-musulmans à la conclusion que Riyad n'est plus apte à défendre les intérêts et l'honneur du monde musulman.

Le Caire, sous le gouvernement de Gamal Abdel-Nasser, était devenu la capitale de la science, de l'art et le symbole de la renaissance d'une conscience arabe. Dès la guerre de 1967 et l'échec subi par Nasser, le monde arabo-musulman commença à détourner son regard du Caire.

Aujourd'hui, Bagdad exerce une puissante attraction sur les peuples arabo-musulmans étant donné l'audace de Saddam et la puissance militaire de l'Irak.

Bagdad est soumise aux bombardements des Américains et de la coalition occidentale. La pluie de bombes, la destruction des ministères et administrations demandera probablement un gigantesque effort de reconstruction.

Il est possible que, pour redorer son blason et recouvrer une dimension historique, l'Irak reconstruise sa capitale sur l'ancien site de Babylone. Ce ne sera pas seulement une ville qui attirera la curiosité de tous les amateurs d'histoire mais ce sera probablement une cité somptueuse, édifiée à la gloire de la civilisation arabo-musulmane comme au temps de son apogée à l'époque d'Haroun Rachid, qui ordonna la construction de Grenade avec 500 somptueux palais.

La nouvelle capitale de l'Irak inclura des services administratifs, des mosquées, des édifices dédiés aux grands personnages arabo-islamiques comme le rêve le chef actuel de l'Irak. Ce sera une ville d'une grande richesse et d'un grand luxe.

Si Saddam Hussein entend construire Babylone comme le désire l'UNESCO et d'autres grandes organisations internationales, pourquoi Satan, qui est derrière toutes ces manoeuvres, choisira-t-il les rives de l'Euphrate comme site idéal pour sa capitale?

Babylone se trouve à environ 50 km de Bagdad et, si l'on trace autour de cette zone un cercle de 1000 km de rayon, ce cercle englobe au nord Téhéran, au sud le Koweït, Bahrein, Qatar et les Emirats du golfe persique, et plus au sud Riyad et tous les puits de pétrole de ce pays. Or chacun sait que les gisements pétrolifères de cette région, les plus riches du globe, contiennent deux siècles de réserve.

Au début de cette guerre du golfe, nous avons pu constater que les opérations monétaires ne s'effectuaient plus, en réalité, dans les places boursières traditionnelles telles que New York, Londres, Tokyo ou Paris, mais plutôt dans le golfe: autrement dit, l'activité des centres boursiers et la spéculation monétaire sont liées à l'équilibre de cette région.

Les gouvernements occidentaux parlent clairement en disant qu'ils sont dans la région pour défendre leurs intérêts: la Banque Mondiale et la haute finance sont conscientes de l'enjeu de cette guerre.

L'avenir économique et financier du monde dépend de la paix dans le golfe. Mammon, ainsi que tous les princes de ce monde, et Satan lui-même veulent assujettir cette région. D'où la parole prophétique selon laquelle Babylone sera un refuge et une demeure de démons. L'Antichrist lui-même établira son règne dans cette région du monde. La prospérité liée au pétrole du monde arabo-musulman est le signe d'un déplacement stratégique des valeurs mondiales vers le Proche-Orient et, plus tard, vers Babylone.

Le Canada, le Vénézuela, les Etats-Unis et d'autres pays non arabes producteurs de pétrole voient leurs réserves diminuer alors que, dans le golfe, l'or noir est inépuisable. Cela va contribuer, avec les fortunes déjà accumulées, à reconstruire la ville. De plus, dans un souci de pérenniser la paix dans cette région et dans le monde, les nations de la coalition actuelle contribueront de leurs deniers à la réalisation de ce projet dans le cadre d'une économie stable et prospère.

Babylone, selon Apocalypse 18, 9-17, va attirer les rois de la terre, les marchands ainsi que ceux qui exploitent la mer, car rien ne prospérera dans le monde en dehors des multinationales et des banques régies par ces dernières.

L'Occident est aujourd'hui obligé de faire la guerre pour assurer son avenir. L'effondrement du communisme, la dépendance du monde occidental vis-à-vis des sources d'énergie dans les domaines industriels ou financiers: toutes ces nouvelles données orientent le centre d'intérêt général vers cette région du monde où l'Islam règne depuis quinze siècles, où le contentieux entre Israël et ses voisins perdure depuis un demi-siècle, où le conflit israélo-arabe est inévitable: tout cela afin que Dieu puisse dire Son dernier mot.

Selon la Providence, le mystère de Babylone réapparaîtra pour conquérir les coeurs des musulmans, des peuples christianisés, des idolâtres, des adeptes de l'occultisme ainsi que des gens avides et cupides attirés par le luxe et l'argent facilement acquis par la spéculation.

L'audace de Saddam Hussein a redonné au peuple arabe le sentiment de sa dignité. Les Pakistanais, les Afghans, les Iraniens, qui sont des musulmans non arabes, ont toujours désiré un leader musulman moderne, puissant et capable d'accomplir ce qu'il a promis au monde arabe. L'envoi de missiles en Israël constitue déjà une victoire même si Bagdad subit un déluge de feu et de soufre. Il est important que l'homme qui dirigera ce monde soit aussi rusé et dénué de complexes que n'importe quel dirigeant de l'Occident. Saddam Hussein correspond à ce portrait, ses diplomates ont fait preuve, à travers le monde, d'une grande habileté politique et sont rompus à toutes les subtilités du langage diplomatique.

La diplomatie américaine a dû adopter un profil bas et renoncer à tout triomphalisme face à une stratégie totalement imprévisible, où les effets sont ménagés et bien dosés, où l'on fait alterner le chaud et le froid et où l'on remet au goût du jour le vieil adage «diviser pour régner».

Du mois d'août 1990 à la mi-janvier 1991, Saddam Hussein fut imprévisible et, ni l'Occident ni les experts, n'ont pu se prononcer à son sujet. Ceci fait de lui un leader incontesté pour les masses arabes autant que pour les intégristes musulmans.

Khomeiny, lui, avait terni l'image de l'Islam à cause des persécutions massives contre son peuple, du retour au Moyen-Age et de la guerre contre l'Irak - pays arabe - qui a exacerbé le sentiment arabe de solidarité. Khomeiny, malgré les résultats et les conséquences de sa révolution islamique au sein du monde musulman et du monde en général, n'a donc pas réveillé de sentiment national arabe, comme Saddam Hussein a su le faire.

Il ne faut pas oublier que l'Islam est la seule religion qui s'oppose à l'oeuvre et à la personne de Jésus-Christ. L'Islam nie le plan de rédemption accompli par la mort de Jésus-Christ et il rejette la filiation divine de Jésus-Christ. Ayant compris que le temps des valeurs idéologiques ou laïques était révolu, Saddam et ses conseillers ont saisi un puissant levier pour enflammer les peuples arabo-musulmans: l'Islam, leur cheval de bataille.

Jésus lui-même a dit: «celui qui n'est pas avec moi est contre moi», «vous ne pouvez connaître le Père que par le Fils» et «celui qui renie le fils renie aussi le Père»: c'est l'esprit de l'Antichrist, selon le deuxième chapitre de la première épître de Jean.

Le premier jour de la guerre, Saddam a prié publiquement, par mondovision et il a commandé que soit brodée sur son drapeau la devise «Allah est grand». Consciemment ou non, Saddam s'est placé sous la bannière du prince de l'Islam.

De ce fait, l'Irak devient automatiquement l'enjeu de conflits spirituels et l'Apocalypse, au chapitre 18, annonce qu'il deviendra une habitation de démons, de tous esprits impurs et de tous oiseaux impurs et odieux.

Jérémie a prophétisé que Babylone deviendrait le repère des chacals et Esaïe voyait les chacals hurler dans ses palais. Les démons feront de Babylone un centre de l'Islam et un haut-lieu d'occultisme et de fausses religions.

Apoc. 18, 2,3 nous explique que Babylone, devenue une habitation de démons, a attiré les nations avec elle dans la débauche car les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.

Satan sait récompenser ceux qui se livrent à son pouvoir; les puissants de ce monde, les magnats de la finance internationale et les franc-maçons auront leur mot à dire au sein des Nations Unies et ils siégeront à Babylone la Grande. Ils s'enrichiront encore grâce au pétrole ou à l'armement et ils se livreront aux plus infâmes turpitudes et aux oeuvres lucifériennes les plus réprouvées.

L'Ancien Testament engage les Israélites installés à Babylone à en sortir au plus vite car rejeter Babylone et ses dieux, c'est aussi renoncer à tout ce qui en émane.

L'apôtre Jean a reçu le même appel du ciel, lui enjoignant de sortir de Babylone et de ne pas participer à ses péchés.

La construction probable de cette cité et la mise en place de ce nouvel ordre économique où le dollar, le pétrole et le génie militaire prennent une place prépondérante doivent nous inciter à ne point participer à ces péchés, afin que l'Eglise soit préservée. Dieu a toujours demandé à Ses hommes, à Son peuple, de sortir et de ne pas prendre part à de telles oeuvres, que ce soit sentimentalement ou matériellement; de la même façon, Il convie les croyants à quitter Jérusalem lorsqu'ils verront s'établir l'abomination de la désolation.

Du temps de Nemrod, Babylone s'appelait «Bal-Al», c'est-à-dire «confusion»: il faut que les enfants de Dieu fuient la confusion et se désolidarisent du plan inique conçu par Satan et mis en oeuvre par l'Antichrist. En se laissant circonvenir par le système de Babylone, par la guerre des pétro-dollars, le chrétien d'aujourd'hui participe inconsciemment à son péché et prépare, avec lui, l'établissement du système de l'Antichrist.

«Ne prenez point part aux oeuvres infructueuses des ténèbres mais plutôt condamnez-les! » (Ephésiens 5, 11).

Faut-il rappeler aux enfants de Dieu, qui ne sont pas de ce monde, l'urgence de cet appel et la nécessité de laisser Dieu les enseigner car Il est le Maître de l'Histoire.

Babylone sera brisée, vaincue, consumée par le feu, et pleurée par les marchands, par les rois de la terre et par les pilotes de la mer, mais nous devons nous réjouir car Babylone détruite est un sujet de joie pour les saints au ciel, un souvenir que Dieu va effacer et un territoire que Christ va soumettre.

Ismaël Sadok

AVENEMENT FEVRIER 1991 No 23

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