Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'armement des "vaillants" de jadis

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Il est assurément difficile de se faire une idée exacte de l'armement de ceux que les textes bibliques appellent volontiers les « vaillants », les guerriers d'Israël. D'abord parce que les temps où les descendants d'Abraham durent prendre les armes contre leurs ennemis s'étendent sur plusieurs millénaires; ensuite parce que les indications fournies par les auteurs du Livre sont sommaires et qu'aucun monument israélite, en raison des interdits de la Loi, n'a jamais montré d'images de combattants pas plus que d'autres hommes, méritants ou non.

Si l'on découvre des Sémites qui pourraient être d'Israël dans les reliefs ou peintures des autres peuples, il s'agit généralement de simples visiteurs, de suppliants ou de captifs. Il faut donc recourir aux analogies avec ce qu'on connaît des voisins dans le temps ou l'espace, procédé qui n'est certes pas absolument sûr, mais pas non plus sans valeur; on « emprunte » volontiers ses armes quand on en a besoin ; même, et surtout, à ses adversaires.

L'arme offensive par excellence pendant la plus grande partie de ce qu'il est convenu d'appeler « les temps bibliques » était la hèrèb, poignard ou courte épée (JUGES, chap. 3, vers. 16). Elle était portée dans un fourreau (1er SAMUEL, chap. 1 7, vers. 51 ; 1er CHRONIQUES, chap. 22, vers. 27) que l'on attachait à la ceinture (2e SAMUEL, chap. 20, vers. 8).

Une autre arme est souvent mentionnée : la pique ou la lance (romah), de la taille d'un homme environ. A l'origine c'était une simple hampe pointue à laquelle on adapta une tête de métal maintenue par une sorte de douille. Elle figure dans l'arsenal que mentionnent le 2e livre des CHRONIQUES (chap. 1 1, vers. 1 2; chap. 14, vers. 7; chap. 25, vers. 5) et celui de NÉHÉMIE (chap. 4, vers. 10).

De cette arme de corps à corps, il faut distinguer la hanit, plus légère, qui pouvait servir d'arme de jet et dont l'extrémité inférieure était chaussée d'un talon de fer permettant de la ficher en terre. C'était l'arme favorite de Saül (1er SAMUEL, chap. 1 9, vers. 9 ; chap. 26, vers. 7). D'après le 2e livre des CHRONIQUES (chap.23, vers. 9) la garde du Temple était équipée de javelots de ce genre.

Dans toutes les civilisations, l'arc (qeset) est apparu très tôt, assorti ou non du carquois. D'abord arme de chasse, il fut hélas vite utilisé aussi pour la guerre. Jonathas, l'ami de David, le manie avec adresse (le" SAMUEL, chap. 20, vers. 20). Le premier livre des CHRONIQUES cite des archers benjaminites parmi les preux de David.

L'emploi de cet engin à longue portée s'est vraisemblablement généralisé après l'adoption des chars de combat dont l'emploi rendait le corps à corps plus difficile (1er SAMUEL, chap. 31, vers. 3; 1er ROIS, chap. 22, vers. 32-34; 2e ROIS, chap. 9, vers. 24).

Il faut naturellement mentionner la fronde (qèlà), bien connue sur les champs de bataille de l'Antiquité, et pas seulement entre les mains de David devant Goliath (1er SAMUEL, chap. 17, vers. 40; 2e ROIS, chap. 3, vers. 25). Les projectiles qu'elle lançait étaient généralement des cailloux choisis ou spécialement préparés, de la taille de grosses olives (2e CHRONIQUES, chap. 26, vers. 14).

Les armes défensives

A ces armes offensives s'ajoute l'armement défensif essentiellement constitué par diverses sortes de boucliers, casques et cuirasses.

Le grand bouclier enveloppant (sinnah) est le plus souvent réservé aux porteurs de lance (1er CHRONIQUES, chap. 12, vers. 9) et un plus petit (mâgen) aux porteurs d'épée et d'arc (1er CHRONIQUES, chap. 5, vers. 18).Un texte du 2e livre des CHRONIQUES (chap. 14, vers. 8) est significatif à cet égard: les hommes de Juda sont, d'après le texte hébreu, dotés du sinnah et de la lance, et les hommes de Benjamin du mâgen et de l'arc.

On avait ainsi en quelque sorte une infanterie lourde et une infanterie légère.

Le petit bouclier était de forme ronde, d'où le nom de « rondache » qu'on lui donna, dans notre langue bien sûr. Les boucliers de parade étaient en bronze et souvent plaqués de métal précieux; mais au combat on utilisait plutôt des boucliers en cuir.

Le casque, de cuir lui aussi, ou de bronze, est d'origine étrangère. Cependant Ozias en équipe ses troupes (2e CHRONIQUES, chap. 24, vers. 14). Et la cuirasse enfin vient elle aussi de loin, introduite sans doute dans le Proche-Orient par les Hittites. Sous Néhémie, les défenseurs de Jérusalem sont pourvus de l'un et de l'autre (NÉHÉMIE,chap.4,vers.10).

Georges DAIX

En ce temps-là, la Bible No 37 pages II-III.

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