"Droit canonique contre droit divin", Grégor Daliard, ancien prêtre, raconte... -
Le dessein de Dieu, sa volonté, nous est révélé dans la Bible. Qui est donc chrétien, c'est-à-dire disciple de Jésus? C'est bien celui qui se soumet à Jésus Christ et à sa Parole, et qui accomplit sa volonté! Nous lisons effectivement en Jean 8.31, 32:
«Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres.»
En Matthieu 24.35, Jésus nous rappelle avec insistance, en rapport avec la fin du monde et le jugement dernier:
«Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.»
Jésus déclare à l'Église de Philadelphie:
«[... ] tu as gardé ma parole et tu n'as pas renié mon nom» (Apocalypse 3.8).
L'incrédulité des Juifs religieux donna bien du fil à retordre à Jésus. Ils rejetèrent Jésus à cause de ses paroles, de ce qu'il enseignait: «Ce n'est pas pour une belle Ïuvre que nous voulons te lapider!; mais pour un blasphème, parce que toi qui es un homme tu te fais Dieu» (Jean 10.33).
Ils contestaient à la fois son autorité divine et sa parole, car Jésus et sa parole (son enseignement) sont indissolubles. En Jean 1.1, nous lisons:
«Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu» (Segond).
Cette unité est clairement formulée en Jean 1.14:
«Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père» (Segond).
Le respect à l'égard de Jésus Christ et de sa parole, tout comme les témoins chrétiens de l'histoire de l'Église, m'ont poussé à placer la Bible au-dessus de toutes les opinions et affirmations religieuses des hommes. Jésus déclare, lors de sa première confrontation avec les Juifs religieux:
«Qui me rejette et ne reçoit pas mes paroles a son juge: la parole que j'ai dite le jugera au dernier jour» (Jean 12.48).
La vieille Bible d'écolier
Quand on discute avec des catholiques qui ont reçu leur enseignement religieux avant le concile Vatican II, ils parlent souvent de «notre Bible». Lorsque j'étais prêtre, et aujourd'hui encore, on n'arrête pas de me dire:
«Notre Bible était tout à fait autre chose que votre Bible moderne. La Bible que vous lisez et diffusez aujourd'hui, c'est sûrement la Bible protestante. Il faut donc faire attention, car elle contient tant de choses qui ne figuraient pas dans notre vieille Bible catholique et qui sont en contradiction avec ce que Jésus et les apôtres enseignent dans le catéchisme.»
Ou encore:
«Toute la vérité de Dieu nous a été enseignée dans le catéchisme. Nous n'avons pas besoin d'autre chose. Malheur à celui qui était incapable de répondre par cÏur à une question du catéchisme: il recevait du curé ou de l'abbé une sévère punition - souvent corporelle. Alors, ça suffit! Laissez-nous tranquilles avec la Bible, nous avons appris le catéchisme littéralement par cÏur!»
Que veulent dire par là de nombreux catholiques?
Ils se réfèrent à leur vieille Bible d'écolier. Ces bibles contenaient à peine le quart du texte intégral de la Bible, tiré à la fois de l'Ancien et du Nouveau Testament. Ils croient véritablement que leur vieille Bible d'écolier était la seule Bible correcte et complète.
Bien que l'Église catholique insiste aujourd'hui plus que jamais sur l'importance de la Bible, ce sont les traditions religieuses humaines qui comptent avant tout pour elle. Celles-ci occupent une place importante dans la vie d'un catholique romain. Cela est attesté aussi bien par l'enseignement que par la pratique.
Pour le catholique, Dieu a parlé une fois par Jésus Christ, mais il n'a cessé ensuite de s'exprimer au travers des papes successifs. Pour lui, le pape est le porte-parole de Dieu, chargé de révéler les dernières nouveautés en matière d'enseignements et de dogmes, celles-ci passant alors pour être la volonté directe de Dieu à son degré de révélation le plus récent. Comme, du point de vue des papes, chacun d'eux est infaillible en matière de foi et de mÏurs en vertu d'un privilège divin - étant donné que Dieu s'exprime par son intermédiaire -, jamais aucun pape n'a pu et ne pourra se tromper. En effet, si tel était le cas, cela voudrait dire que Dieu s'est trompé! C'est ce que croient la plupart des membres de l'Église catholique, et ils sont aussi tenus de considérer chaque dogme et chaque doctrine comme ayant un caractère obligatoire, et même comme étant nécessaire au salut. Par conséquent, la tradition catholique interdit absolument de se convertir à Jésus et à sa Parole. Ainsi l'Ïcuménisme signifie-t-il: vous devez apprendre à croire ce que nous enseignons. Il y a tant de dogmes et de doctrines qu'il faudrait supprimer pour pouvoir se convertir à Jésus! Mais cela impliquerait que le Dieu de l'Église catholique n'a pas arrêté de se tromper et qu'il est d'une inconstance sans limites. D'ailleurs, au vu des nombreuses doctrines contradictoires des papes, cela saute aujourd'hui aux yeux de la plupart des gens à la lumière de la Bible.
La Bible, Parole de Dieu, reste donc dans l'ombre à côté du géant qui a pour nom «Loi de l'Église» ou «Droit canonique», tant en matière de doctrine que dans la pratique. Dans l'Église catholique, ce n'est pas la Bible, le droit révélé de Dieu, qui est le principe unique et suprême. La doctrine et la pratique prouvent que le droit de Dieu doit être au service du droit canonique. Il ne s'agit pas là de l'interprétation de la Bible. C'est du droit canonique, et non de la Bible, que Rome tire son catéchisme. Tout élément biblique qui peut être utilisé pour étayer les préceptes humains est le plus souvent détourné de son sens de manière irrespectueuse et blasphématoire; tout le reste est laissé de côté. C'est bien pour cela que les fidèles n'ont pas le droit d'avoir accès à la Bible dans son intégralité, car l'essentiel de l'enseignement biblique est vidé de son contenu par des explications théologiques et interprété de travers.
La Bible d'écolier ne présentait que certains textes, pour que personne ne tombe sur les contradictions permanentes de cette doctrine. On comprend aisément que d'innombrables catholiques aient aujourd'hui du mal à accepter la Bible comme norme suprême et unique, comme la Parole de Dieu.
Au cours des siècles, le contact entre le peuple et la Parole de Dieu a été continuellement interrompu par la hiérarchie romaine, tantôt par une interprétation très partiale, tantôt par l'interdiction pure et simple de la Bible et de cruelles et sanglantes persécutions. L'extermination impitoyable de ceux qui proclamaient la Parole de Dieu, l'interdiction systématique de la lecture de la Bible et les calomnies répandues contre ceux qui la défendaient, qui étaient traités d'hérétiques, portent aujourd'hui leurs fruits d'une manière effrayante. Aussi peut-on dire que l'intérêt pour la Parole de Dieu qui aurait pu être fructueux - est pratiquement mort parmi les catholiques. En conséquence, des millions de catholiques cherchent aujourd'hui refuge dans les sectes occultes les plus diverses. C'est parce qu'ils ne connaissent pas le Dieu de la Bible et que l'Église catholique les en empêche par ses doctrines, qu'ils cherchent à établir leurs racines dans toutes sortes de communautés. Les effets de ce phénomène sont dévastateurs. En revanche, bien des gens en recherche qui entreprennent de découvrir la Parole de Dieu la trouvent dans des communautés chrétiennes, et trouvent ainsi un sens et un but à leur vie et pour l'éternité.
Qu'est-ce donc que la Bible?
Le mot «Bible» provient du mot grec «biblos», ou bibiion, qui signifie tout simplement «livre». La Bible est composée de 39 écrits qui constituent l'Ancien Testament et de 27 qui constituent le Nouveau Testament. Les 39 écrits de l'Ancien Testament sont ceux qui, avant la naissance du Christ, avaient été donnés par Dieu aux Juifs en tant que canon ou norme sacrée de la foi. Ce canon juif hébraïque a été fixé 400 ans avant la naissance du Christ. C'est en se basant sur ces écrits hébraïques de l'Ancien Testament (AT) que Marie, Joseph, Jean-Baptiste, les apôtres et les disciples, les femmes et les hommes qui ont suivi Jésus, ont appris à connaître Dieu et à attendre, accepter et recevoir Jésus.
Plus tard, l'Église catholique romaine a rajouté au canon hébraïque sept autres livres provenant du judaïsme hellénique, les livres dits «apocryphes». Le mot grec «apokryphos» signifie «caché». Dans l'usage que nous en faisons, ce mot désigne des écrits légendaires qui donnent l'impression d'appartenir à l'Écriture sainte parce qu'ils imitent celle-ci. Ces livres apocryphes ne sont pas inspirés, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas été donnés par le Saint Esprit comme faisant autorité et étant nécessaires au salut des hommes. Il n'empêche que ces écrits sont édifiants et réconfortants.
Il s'agit des livres suivants: Judith, Tobit, le Livre de la Sagesse, le Siracide, Baruch et les deux livres des Maccabées. Ni Jésus ni les apôtres ne citent les écrits apocryphes dans le Nouveau Testament.
Au XVIème siècle, les prêtres catholiques qui, en tant que Réformateurs, ouvrirent la voie au retour à la Bible, retirèrent ces sept livres du canon. l'Église romaine a besoin de ces livres légendaires pour justifier la prière pour les morts; en effet, elle ne peut s'appuyer que sur un seul passage apocryphe, à savoir 2 Maccabées 12.45.
Le canon (norme) du Nouveau Testament compte 27 livres qui se trouvent dans toutes les Bibles.
«Vers 180, naissance du canon du N. T. Compilation des écrits néo-testamentaires pratiquement achevée.»1
Vers la fin du 1er siècle, nous constatons la situation suivante: «A côté des ouvrages compilés - ultérieurement - pour former le N. T., naissance et propagation d'innombrables Évangiles, Actes des Apôtres et Apocalypses apocryphes, par exemple: l'Évangile égyptien, l'Évangile selon Pierre, l'Évangile selon Thomas; les Actes de Pierre, les Actes de Paul, les Actes de Jean, les Actes de Thomas; l'Apocalypse de Pierre, l'Apocalypse de Paul.»2
La distinction a été nettement établie entre, d'une part, les écrits authentiques qui font actuellement partie du Nouveau Testament et, d'autre part, les apocryphes (livres non authentiques) ou les écrits des Pères apostoliques (des auteurs qui ont écrit immédiatement après les apôtres). Ces écrits authentiques, les chrétiens les appellent «canon» (norme). Les premiers chrétiens ne possédaient pas de compilation écrite du Nouveau Testament semblable à celui dont nous disposons de nos jours. Ils n'en avaient d'ailleurs pas besoin. Ils avaient connu Jésus personnellement et avaient été touchés corps et âme par son salut. Après la mort et la résurrection de Jésus, une fois arrivé le jour de la Pentecôte, ils avaient été remplis du Saint Esprit et avaient fait des disciples, «leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit» (Matthieu 28.20).
L'inspiration divine!
Le terme d'inspiration est tiré du mot latin «inspirare», c'est-à-dire «souffler sur»; il s'agit donc de «ce qui est révélé par Dieu». Tout ce que contient l'Écriture sainte a été écrit sous l'action de l'Esprit de Dieu et sous la direction de Dieu. C'est en elle que la vérité est pleinement et intégralement révélée aux hommes. La Bible est donc la Parole infaillible de Dieu pour nous - je dis bien infaillible! Elle constitue le canon (la norme divine) pour les hommes. Il n'y a pas de vérité nouvelle ni de nouvelles vérités à ajouter, donc pas non plus de nouvelles doctrines à enseigner.
Quiconque proclame de nouvelles vérités et de nouvelles doctrines se place au-dessus de Dieu. C'est pourquoi les sectes ajoutent à la Bible leurs propres doctrines particulières et erronées, qu'elles présentent comme des vérités nécessaires au salut.
Les prophètes de Dieu n'ont rien à voir avec la divination. Un esprit de divination prédit lui aussi des choses vraies, mais il n'est pas au service de Dieu et ne lui obéit pas: il est au service du diable et de son royaume. Nous en avons un exemple typique dans l'expérience que firent Paul et Silas dans la ville de Philippes. Ecoutons le récit de Luc:
«Un jour que nous nous rendions au lieu de la prière, une jeune servante qui avait un esprit de divination est venue à notre rencontre - ses oracles procuraient de gros gains à ses maîtres. Elle nous talonnait, Paul et nous, en criant: 'Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut,' ils vous annoncent la voie du salut.' Et elle recommença pendant plusieurs jours. Excédé, Paul finit par se retourner et dit à l'esprit: 'Au nom de Jésus Christ, je te l'ordonne: Sors de cette femme!', Et, à l'instant même, l'esprit sortit. Ses maîtres, qui voyaient s'enfuir l'espoir de leurs gains, mirent alors la main sur Paul et Silas et les traînèrent jusqu'à la place publique devant les magistrats» (Actes 16.16-19).
Cette femme était inspirée, elle disait vrai, mais l'esprit qui l'habitait n'était pas l'Esprit de Dieu. Or, là où l'Esprit de Dieu n'est pas présent ni recherché, c'est l'esprit de Satan qui est à l'Ïuvre, liant à lui les hommes par des manifestations qui imitent la vérité. Cela étonne nombre de catholiques. En effet, parmi les prêtres catholiques, et même au plus haut niveau, on est souvent convaincu que tout ce qui fait du bien vient forcément de Dieu. Aussi de très nombreux fidèles catholiques vont-ils consulter des gens qui possèdent un esprit de divination. Ils n'ont aucun scrupule à se rendre chez des devins, des voyants, des cartomanciens, des astrologues, des spirites, des chiromanciens, etc. Ce faisant, ils se plongent, eux et leurs proches, dans une existence funeste, livrant souvent inconsciemment leur vie et celle des leurs au monde de Satan, qui peut les pousser jusqu'au suicide. Lorsque ces pratiques reçoivent, en plus, la bénédiction de la hiérarchie ecclésiastique, comment veut-on qu'un catholique ordinaire songe aux conséquences néfastes de tels actes? Les monastères et les lieux de pèlerinage catholiques en sont la manifestation la plus flagrante.
Nous parlons également d'inspiration divine lorsque des hommes s'expriment sous l'action du don de prophétie. Ils ne prêchent pas alors de nouvelles doctrines, mais annoncent des événements futurs, ou exhortent, réconfortent, encouragent, etc. Si la prophétie s'accomplit ultérieurement, ou si, au cours de la réunion de prière, quelqu'un est directement interpellé par elle, on parle également d'inspiration, pour autant que cette déclaration ne soit pas en contradiction avec la Parole de Dieu et qu'elle édifie l'Église.
Moïse nous rapporte ce que Dieu lui a révélé à ce propos en Deutéronome 18.20-22. Pour commencer, il met en garde contre la magie et la divination, puis il explique comment nous pouvons savoir si un prophète parle vraiment au nom de Dieu. Il déclare entre autres:
«Alors le Seigneur me dit: '[...] Mais si le prophète, lui, a la présomption de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai pas ordonné de dire, ou s'il parle au nom d'autres dieux, alors c'est le prophète qui mourra.' Peut-être te demanderas-tu: 'Comment reconnaîtrons-nous que ce n'est pas une parole dite par le Seigneur?' Si ce que le prophète a dit au nom du Seigneur ne se produit pas, si cela n'arrive pas, alors ce n'est pas une parole dite par le Seigneur; c'est par présomption que le prophète l'a dite. Tu ne dois pas en avoir peur!»
C'est pourquoi on distingue de la divination aussi bien la Parole de Dieu contenue dans la Bible comme Parole fondamentale et définitive pour le passé, le présent et l'éternité, que la parole de prophétie prononcée dans les réunions de prière. La divination fait appel à d'autres esprits. Même lorsqu'au cours de leur cérémonie, ces personnes exhibent une Bible, dressent une croix, utilisent de l'eau bénite et serrent le rosaire entre leurs mains, leurs paroles n'en sont pas moins de la magie, même si elles disent des choses vraies. L'Esprit de Dieu n'a besoin ni d'objets ni d'éléments bénis, ni de personnes consacrées, pour faire connaître sa prophétie. La seule chose déterminante pour Dieu, c'est que le «prophète» soit fidèle à la Parole de Dieu et ouvert à son action.
C'est pourquoi Dieu déclare dans sa Parole:
«C'est moi, le Seigneur [...]. Je neutralise les signes des augures, les devins, je les fais divaguer; je renverse les sages en arrière et leur science, je la fais délirer: J'accomplis la parole de mon serviteur; je fais réussir le dessein de mes messagers» (Esaïe 44.24-26).
Les nombreuses éditions de la Bible
Le grand nombre d'éditions différentes de la Bible est souvent une pierre d'achoppement pour le catholique. Il soupçonne immédiatement que c'est là l'Ïuvre de sectes. Cela suffit parfois pour qu'il se détourne de la Parole de Dieu. Il est même étonné de découvrir qu'il existe différents formats de Bible, plus ou moins épais, etc., ce qui peut susciter en lui de la méfiance. Le plus souvent, il ignore au départ que les différentes éditions de la Bible sont en réalité une seule et même Bible. La Bible dite «en français courant» et la «Bonne nouvelle aujourd'hui», par exemple, paraphrasent certains passages de la Bible, si bien qu'il arrive qu'elle s'écartent un peu du sens original. Les théologiens catholiques sont contraints de présenter des interprétations en fonction de leurs dogmes, afin de ne pas se retrouver en contradiction avec la tradition et leurs supérieurs hiérarchiques en matière d'enseignement. En revanche, les éditions protestantes de la Bible peuvent s'en tenir à expliquer l'Écriture elle-même, car celle-ci s'interprète par elle-même.
La tradition orale
Dans l'Église catholique, on donne plus d'autorité et de valeur à la tradition orale qu'à la Bible. La tradition orale est faite de l'ensemble des révélations, doctrines et dogmes nouveaux qui sont venus s'ajouter progressivement, au cours des siècles, à la doctrine de Jésus et des apôtres. Quand on parle de tradition orale, il ne s'agit donc pas d'une exégèse ou d'un commentaire de la Bible, mais de doctrines particulières ajoutées à la Bible.
On appelle doctrines particulières ou hérésies tout ce qui est prescrit et qui doit être cru en plus de la Parole inspirée de Dieu, la Bible (le canon). Pour l'Église catholique, les Témoins de Jéhovah, les Mormons (Saints des Derniers Jours), l'Église néo-apostolique et bien d'autres groupes, ces doctrines particulières et hérésies sont aussi, pour la plupart, nécessaires au salut, c'est-à-dire que tous les membres doivent les croire et les mettre en pratique pour être sauvés.
Ces Églises revendiquent l'exclusivité, c'est-à-dire qu'elles enseignent qu'on ne peut être sauvé que sur la base de leurs doctrines. Certes, elles utilisent la Bible et la citent volontiers, mais c'est à leurs doctrines qu'elles donnent le plus d'importance. Elles vont jusqu'à affirmer que la Bible occupe la première place chez elles; mais quiconque compare la Bible aux enseignements de ces communautés et Églises ne tarde pas à constater que ce sont leurs propres doctrines qui les intéressent avant tout.
Le code de lois de l'Église catholique
l'Église catholique expose à ses membres tout ce qui a caractère de loi et qui est nécessaire à leur salut dans son code de lois appelé «Droit canonique» ou, en latin, «Codex Iuris Canonici». Voici ce qu'écrit le cardinal Höffner dans la préface de l'édition allemande de ce code:
«Le Codex Iuris Canonici, code de lois de l'Église latine qui entre en vigueur le premier dimanche de l'Avent de l'année 1983, met en acte, tant par la manière dont il a été élaboré qu'en vertu de son contenu, l'esprit du concile Vatican II. C'est ce que souligne le Pape Jean-Paul II dans la Constitution apostolique «Sacrae Disciplinae Leges», qui sert d'introduction à ce Code de lois.»3
Le vieux code de lois de 1917 a été remanié en vue de la nouvelle édition de 1983. En matière de doctrine et de pratique, ce code de lois a plus d'importance dans l'Église romaine que la Parole de Dieu, la Bible. Il contient 1 752 lois, ordonnances, interdictions et dispositions, toutes présentant de nombreux alinéas. L'essentiel de son contenu est constitué d'éléments transmis par voie orale et de règlements édictés par des papes, des philosophes et des théologiens. Ces doctrines ne sont en général pas en accord avec la Bible ou sont carrément en contradiction avec elle - et ce bien que la Bible soit souvent citée pour justifier certains enseignements.
Le pape Jean-Paul II écrit à propos de ce code de lois:
«Nous exhortons donc tous les fidèles à bien vouloir observer les normes proposées, d'un cÏur sincère et avec bonne volonté, dans l'espérance que refleurisse dans l'Église une discipline renouvelée, afin de promouvoir de plus en plus, avec l'aide de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Église, le salut des âmes.»4
La Bible d'écolier abrégée et le vieux catéchisme étaient un produit de l'ancien code de lois.
Le catéchisme
Le véritable manuel catholique à l'intention des écoliers et des adultes était le catéchisme catholique. Dans notre enfance, on nous avait remis ce catéchisme en main propre. Son contenu démontre sans équivoque à quel point la doctrine de Jésus et des apôtres avait été entremêlée d'ajouts et de règlements humains, perdant ainsi de sa force. On est déjà troublé rien qu'en lisant l'introduction qu'avait rédigée un évêque pour l'édition de 1955 de ce catéchisme.
Voici ce qu'écrit cet évêque:
«Chers enfants! Votre Evêque, que Dieu a établi pour enseigner la vérité, vous remet ce livre en main propre. Vous y trouverez la doctrine que notre sainte Église catholique proclame dans le monde entier sur l'ordre de Dieu. Le catéchisme est un ouvrage extrêmement important, car il vous indique la voie qui mène vers Dieu, votre Père céleste.
Grâce à ce livre, vous ferez la connaissance du Christ, le Fils de Dieu, notre Sauveur et Rédempteur, notre Seigneur et Maître. Voici ce qu'il dit de lui: 'Je suis le chemin et la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n'est par moi' {Jean 14.6). - 'Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres; il aura la lumière qui conduit à la vie' {Jean 8.12).
«C'est en son Nom que je vous remets le catéchisme. N'hésitez pas à le consulter. Lisez-le attentivement, instruisez-vous avec ferveur, méditez-le tout entier et conservez-le dans votre cÏur. Mais surtout, vivez selon ses préceptes. Alors Jésus Christ, le Seigneur, vivra toujours en vous, et vous marcherez avec lui dans la joie sur le chemin qui conduit au Père. VOTRE ÉVÊQUE.»5
Ce catéchisme s'inspirait de l'ancien code de lois (droit canonique) de 1917, et non de la Bible; certes, il cite constamment des passages bibliques, mais uniquement lorsque ceux-ci s'avèrent utiles pour rendre crédible telle ou telle doctrine. Il vient de sortir, fin 1992, un nouveau catéchisme catholique, qui fait foi pour tous les membres de l'Église romaine. Ce nouveau catéchisme a dû lui aussi s'inspirer principalement du droit canonique, et non de la seule Parole de Dieu. Cet enchevêtrement de commandements humains et divins contribuera malheureusement à cacher le chemin du salut de Jésus à un grand nombre de catholiques romains. Des millions de chrétiens de par le monde ne peuvent que le regretter.
Les Pères de l'Église face à la Bible
Certains Pères de l'Église qui avaient été en contact avec les disciples directs de Jésus, ainsi que quelques autres après eux, savaient que les écrits canoniques qui constituent le Nouveau Testament actuel, avaient une autorité divine et que leurs propres écrits n'étaient pas à mettre sur un pied d'égalité. Cette distinction existait déjà au IIème siècle. Cette transmission sainte et divine était essentielle à leurs yeux par rapport à d'autres écrits et traditions religieux. Puissiez-vous lire d'un cÏur humble et ouvert ce qu'écrivent ces Pères de l'Église à propos de la Bible. Il va de soi qu'ils recommandaient à tous la lecture et l'étude approfondie des Saintes Écritures, conformément à la doctrine des apôtres! En voici quelques témoins:
Clément (vers 96), évêque (ancien) de Rome écrit aux chrétiens de Corinthe:
«Souvenons-nous surtout des paroles du Seigneur Jésus, lorsqu'il nous enseignait la bienveillance et la longanimité.»6 «Les apôtres ont reçu pour nous la bonne nouvelle par le Seigneur Jésus Christ [...].»7
«Vous vous êtes plongés dans les saintes Écritures, ces vraies Écritures données par l'Esprit Saint. Vous savez que rien de ce qui y est écrit n'est injuste ni falsifié.»8
«Vous connaissez, oui, vous connaissez fort bien les Écritures sacrées, bien-aimés, et vous vous êtes penchés sur les paroles de Dieu. C'est donc pour mémoire que nous vous écrivons ceci.»9
Ignace, évêque d'Antioche (Ý 110):
«Si donc ceux qui faisaient cela selon la chair ont été mis à mort, combien plus celui qui corromprait par sa mauvaise doctrine la foi de Dieu, pour laquelle Jésus-Christ a été crucifié? Celui qui s'est ainsi souillé ira au feu inextinguible, et de même celui qui l'écoute.»10
«Si quelqu'un marche selon une pensée étrangère, celui-là ne s'accorde pas avec la passion du Christ.»11
Polycarpe, évêque de Smyrne (Ý 156):
Irénée a écrit au sujet de Polycarpe qu'il avait été en communion avec l'apôtre Jean et avec les autres disciples qui avaient vécu aux côtés du Seigneur. Irénée souligne que les enseignements de Polycarpe concordaient en toutes choses avec les Écritures. Polycarpe écrit aux Chrétiens de Philippes:
«C'est pourquoi abandonnons les vains discours de la foule et les fausses doctrines, et revenons à l'enseignement qui nous a été transmis dès le commencement [...].»12
«Je suis assuré que vous êtes très versés dans les Saintes Lettres et que rien ne vous en est ignoré [...].»13
Tertullien de Carthage, célèbre docteur de l'Église (Ý 220):
«En compagnie de plusieurs disciples, il passa quarante jours en Galilée, contrée de Judée, et il leur enseigna ce qu'ils devaient enseigner.»14
«Dieu nous a donné l'Écriture afin que nous parvenions à une connaissance plus parfaite et plus pénétrante, tant de lui-même que de sa volonté.»15
Origène, l'érudit le plus prolifique de l'Antiquité chrétienne (Ý 253/54):
«Dieu veuille que nous accomplissions tout ce qui est écrit. 'Sondez les Écritures'- Nous souhaitons que vous vous appliquiez sérieusement à écouter la Parole de Dieu non pas seulement à l'église, mais que vous vous y exerciez également dans vos maisons et que vous méditiez la Loi de Dieu jour et nuit; le Christ s'y trouve en effet, et il est proche en tous lieux de celui qui le cherche.»16
Cyprien, rhéteur et évêque (ancien) de Carthage (Ý 258):
«Dieu lui-même atteste que l'on se doit de mettre en pratique ce qui est écrit. Si nous trouvons ce précepte énoncé dans l'Évangile, ou contenu dans les épîtres ou dans les Actes des Apôtres, il convient de le considérer comme une tradition sainte et divine.»17
Athanase, le grand évêque d'Alexandrie (Ý 373):
«L'Écriture 'est l'unique source du salut; elle seule nous enseigne la discipline de la piété évangélique. Que personne n'y ajoute quoi que ce soit, et que nul n'en retire quoi que ce soit.' 'L'Écriture sainte et inspirée de Dieu nous suffit pleinement pour nous faire connaître la vérité.' 'S'ils veulent une nouvelle citation, s'ils veulent affirmer quelque chose qui va au-delà de ce qui est écrit, pourquoi se disputent-ils avez nous, qui sommes déterminés à ne rien écouter ni dire qui aille au-delà de ce qui est écrit?' »18
Cyrille, évêque de Jérusalem (Ý 386):
«La certitude de notre foi ne dépend pas du raffinement de notre langage, mais du témoignage des Écritures divines.»19
Chrysostome, célèbre prédicateur et évêque de Constantinople (Ý 407):
«Vous croyez que la lecture de l'Écriture sainte est réservée aux moines; or, elle vous est bien plus nécessaire encore qu'à eux. En effet, ceux qui vivent dans le monde et auxquels les blessures quotidiennes ne manquent pas d'infliger des blessures sont ceux qui ont le plus besoin de la guérison; il est d'autant plus grave et irresponsable de croire que les Saintes Écritures sont inutiles [...] car de telles idées ne peuvent être que l'invention du Malin. N'entends-tu pas parler Paul: Tout est écrit pour notre instruction - et tu refuses même de toucher l'Évangile lorsqu'il est remis entre tes mains impures! [...] Pourquoi méprises-tu donc les Saintes Écritures? Ce sont là des sentiments inspirés par le diable, qui veut nous empêcher de plonger les regards dans le trésor et d'en tirer abondamment profit»20
«Je vous adjure d'interroger l'Écriture, sans vous appuyer de quelque manière que ce soit sur le jugement d'autrui.»21
Jérôme, le très érudit Père de l'Église latine, doyen (Ý 419/420):
«Tu dois lire les Saintes Écritures avec une grande assiduité, oui, elles ne doivent presque jamais quitter tes mains.»22
«Les livres canoniques nous transmettent la doctrine de l'Esprit; lorsque les conciles prennent des dispositions contraires, je considère ce comportement comme sacrilège.»23
Augustin
le plus grand philosophe parmi les Pères de l'Église et sans doute le plus important des théologiens de l'Église romaine (Ý 430):
«Il serait impie de notre part de ne pas vouloir lire ce qui a été écrit par amour pour nous.» - «Tendez, avec le soutien de Dieu et de toutes vos forces, à ce que l'Écriture sainte soit lue avec assiduité dans vos foyers.»24
«Lorsque les évêques catholiques émettent une opinion qui va à l'encontre des écrits canoniques de Dieu, il n'est pas nécessaire de penser comme eux.»25
Le pape Grégoire le Grand, préfet et évêque de Rome (Ý 604):
«Qu'est-ce que l'Écriture sainte, sinon une lettre ouverte du Dieu tout-puissant à ses créatures? Lorsqu'un roi terrestre vous écrit, vous ne vous accorderiez ni repos ni sommeil avant d'avoir lu sa lettre. Or voici que le Seigneur des cieux et de la terre t'a écrit une lettre importante pour ta vie, et tu ne mourrais pas d'envie de la lire?»26
Peut-être comprenons-nous mieux maintenant pourquoi des centaines de milliers de personnes, pour ne pas dire des millions, tournent chaque année le dos à l'autorité romaine. Les catholiques sincères ne peuvent effectivement plus concevoir comment on peut invoquer régulièrement ces Pères de l'Église en tant que saints - que ce soit au cours des offices, sur les lieux de pèlerinage ou le samedi saint dans la litanie de tous les saints -, alors qu'on fait et vit exactement le contraire de ce qu'ils disent et ordonnent à propos de l'Écriture sainte!
L'interdiction de la Bible - Le combat pour la Parole de Dieu
Le combat entre l'Écriture sainte, la Parole de Dieu inspirée et immuable (le canon), et les règlements humains a redoublé d'intensité au fil des siècles, à mesure que les autorités ecclésiastiques cherchaient à justifier leur vie et leurs doctrines impies par des doctrines ad hoc et des dogmes nouveaux, ce qui les obligeait à mettre la Bible à l'écart. C'est ainsi que, concernant la Bible, l'Église catholique n'a cessé de s'éloigner de la doctrine de Jésus et des apôtres, ainsi que de ce que les Pères de l'Église avaient affirmé. Le peuple a été systématiquement détourné du Christ et de son Evangile. La Bible, qui est le code de lois donné par Dieu aux hommes, a été largement remplacée par les ordonnances de l'Église. Au cours des siècles, les doctrines ecclésiastiques sont devenues sans cesse plus nombreuses, si bien qu'il existe actuellement 1752 règlements. La Bible est uniquement citée lorsqu'elle peut étayer telle ou telle disposition. Quand la Parole de Dieu enseigne le contraire, elle est purement et simplement passée sous silence ou accompagnée d'une interprétation particulière. On préfère essayer, en usant de belles et augustes explications humaines, d'inculquer les idées traditionnelles aux fidèles en les faisant passer pour des préceptes divins nécessaires au salut.
Dans le but de soumettre le monde à leur domination, les papes avaient séparé systématiquement l'humanité en deux classes. La première classe, supérieure, était devenue ce qu'on appelait l'état ecclésiastique, autrement dit le clergé, celle des consacrés ou initiés. La seconde classe était formée par les non-consacrés, les laïcs, ceux qui devaient apprendre à exécuter, dans une obéissance aveugle, tout ce que leur ordonnait l'autorité pontificale pseudo-divine. Eux n'avaient pas à poser de questions - et encore moins à s'en poser!
Au cours de l'histoire, les fonctions ecclésiastiques elles-mêmes ont été de plus en plus limitées, centralisées, pour être finalement concentrées, par le pape Pie IX en 1870, sur une personne: le pape et lui seul.
Pour renforcer le pouvoir religieux du clergé, et en particulier du pape, et pour accroître l'uniformité des fidèles, on a - toujours «au nom de Dieu» - procédé de manière systématique. Un des principes consistait à lier à soi les fidèles en instaurant des doctrines spéciales. Parallèlement, il fallait mettre hors de portée l'Écriture sainte, et finalement l'interdire. Au lieu de rester fidèle à la Bible et d'employer toutes ses forces à diffuser l'Écriture sainte et à en approfondir la compréhension, on a interdit de célébrer les offices dans la langue maternelle des fidèles. Le latin est ainsi devenu la langue obligatoire de la célébration liturgique. C'est ainsi qu'on a dissimulé les sources du salut aux fidèles, dont la vie spirituelle s'est tarie littéralement et qui ont été livrés à la merci des princes despotiques de l'Église.
C'est le pape Grégoire Ier le Grand (590-604) qui instaura le latin comme langue liturgique.
En 879, le pape Jean VIII (872-882) interdit à l'évêque Méthode de célébrer les offices en langue slave.
Le pape Grégoire VII (1073-1085) rejeta la requête du duc de Bohème, qui sollicitait l'autorisation de faire célébrer les offices dans la langue du pays, en alléguant qu'il avait plu au Dieu tout puissant que l'Écriture sainte ne soit pas connue dans certains pays.
Comme nous le voyons, les papes enseignent exactement le contraire de ce qu'ont enseigné Jésus, les apôtres et certains Pères de l'Église.
En 1209, le pape Innocent III (1198-1216), appâtant les masses catholiques romaines avec des indulgences, les lança à l'assaut des chrétiens du sud de la France pour les exterminer et réduire le pays en cendres. Il fut responsable de la mort de milliers de chrétiens - hommes, femmes et enfants. Ceux qui parvinrent à lui échapper plongèrent dans la clandestinité ou fuirent à l'étranger.
Les chrétiens diffusèrent la Bible dans leur langue maternelle. La conduite et les doctrines épouvantables des papes et du clergé étaient en désaccord total avec la doctrine de Jésus et des apôtres.
Grâce à l'action de quelques prêtres et érudits, le peuple eut la possibilité de lire la Bible ou des extraits de celle-ci dans sa langue maternelle et il se mit à dénoncer la vie impie du clergé. Beaucoup de gens devenus croyants commencèrent à mener une vie conforme à l'Évangile. Mais tout cela attisa la colère du pape et du clergé. Ils cherchèrent alors, par tous les moyens, à persécuter et à exterminer les chrétiens, car de plus en plus de pays embrassaient la foi chrétienne grâce à la lecture de l'Écriture sainte. Les papes et le clergé voyaient leur pouvoir s'affaiblir.
Le pape Grégoire IX (1227-1241) retira complètement la Bible aux fidèles et en interdit la lecture au concile de Toulouse (1229). C'est lui qui éleva la terrible Inquisition (ces tribunaux ecclésiastiques sanguinaires qui pratiquaient la torture) au rang d'institution officielle de l'Église. Sous la menace des peines de l'enfer, par la torture et l'épée, on persécutait ceux qui possédaient une Bible dans leur langue maternelle ou des extraits de celle-ci.
«Nous interdisons également qu'on autorise les laïcs à posséder les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. [...] Nous leur défendons avec la plus grande vigueur de posséder les livres précités dans la langue populaire. - Les habitations, les chaumières les plus misérables et même les refuges les mieux cachés de ceux chez qui l'on trouvera de tels écrits doivent être totalement détruits. Ces gens doivent être poursuivis jusque dans les bois et les cavernes, et quiconque les abrite doit s'attendre à être sévèrement châtié.»27
Les seuls textes qu'on avait encore le droit de lire étaient les Psaumes, et ce uniquement en latin; en effet, le peuple ne comprenait pas cette langue, pas plus que la plupart des prêtres!
Le concile de Tarragone (1234) décréta également:
«Personne n'a le droit de lire ou de diffuser l'Ancien ou le Nouveau Testament [...] faute de quoi [...] il sera accusé d'hérésie.»28
Concile de Constance (1415). Le très érudit prêtre catholique Wycliffe comprit que les papes et les dignitaires de tous les rangs, ainsi que le peuple induit en erreur, ne pouvaient être amenés à abandonner la «pieuse» hypocrisie de leur vie dissolue pour se repentir et se convertir, autrement qu'en se tournant vers l'Écriture sainte. Il publia donc une Bible dans sa langue maternelle, l'anglais. Au cours des années qui suivirent, trois papes régnèrent simultanément: Benoît XIII (1394-1423), Grégoire XII (1406-1415), et Alexandre V (1409-1410), puis Jean XXIII (1410-1415), le premier du nom, qui succéda à Alexandre.
Livrés à eux-mêmes, mais affamés de la Parole de Dieu, les fidèles se détournaient de plus en plus du Vatican et cherchaient ardemment à se procurer la Bible dans leur langue maternelle ou des extraits de celle-ci. Partout dans le monde se déroulaient les mêmes scènes - comme encore récemment en Union soviétique et dans les autres pays communistes: en secret, on recopiait à la main les Saintes Écritures dans la langue du pays - plus tard, on utilisa également les imprimeries - et on se passait les textes interdits. Quiconque se faisait prendre était passible, ainsi que ses proches, de prison, de torture, de bannissement, voire de la peine capitale, car les escadrons de la mort envoyés par le pape étaient omniprésents!
C'est pourquoi, au concile de Constance, l'archevêque de Cantorbéry Arundel fut contraint de condamner publiquement, à titre posthume, l'influent érudit et prêtre Wycliffe. Voici les termes qu'il employa:
«ce fripon vénéneux, propagateur d'une hérésie damnable, qui a introduit une nouvelle traduction de l'Écriture sainte dans sa langue maternelle.»29
La façon dont le Vatican procéda à l'égard de la dépouille mortelle de John Wycliffe nous montre la profondeur de la haine qu'il avait contre les chrétiens qui, à la place des doctrines de Rome, annoncèrent la Parole de Dieu et la rendirent accessible au peuple.
Dans son manuel de l'histoire de l'Église, le théologien catholique Jedin écrit:
«[...] une ordonnance fut alors publiée, demandant que les ossements de Wycliffe soient retirés du sol consacré. [...] Finalement, en décembre 1427, l'évêque de Lincoln reçut l'ordre d'exhumer les ossements de Wycliffe et de les brûler, ordre qui fut exécuté.»30
Il fallait extirper la Parole de Dieu du cÏur des hommes en condamnant publiquement, «au nom de Dieu», ces hommes qui avaient l'audace de braver les interdits du Vatican. Au jour du Jugement dernier, nous retrouverons un grand nombre de chrétiens morts en saints martyrs, dont le nom a été effacé par les papes. Les membres de cette Église seront alors saisis d'effroi. Quant aux papes, ils ont canonisé des criminels, que des millions de fidèles de l'Église romaine doivent implorer et adorer pour obtenir le salut. C'est absolument pitoyable!
.. Au XVIème siècle, le Vatican a persécuté avec une violence et une brutalité extrêmes les prêtres qui traduisaient la Bible pour permettre aux peuples de la lire dans leur langue nationale respective. . Pour n'en donner qu'un exemple, le prêtre Luigi Giovan Paschale édita, en 1555, une Bible bilingue italien-français. Cinq ans plus tard, il fut cruellement torturé à Rome par la garde pontificale, qui lui fit subir le supplice de la roue avant de l'exécuter. Il mourut en martyr, victime de la cruelle persécution perpétrée, au nom de la «piété», par la papauté. Même si, «entre 1567 et 1773, pas une seule Bible ne put être publiée en Italie - du moins officiellement - dans la langue du peuple»,31
On a vu se multiplier le nombre des prêtres qui traduisaient la Bible dans les différentes langues pour permettre au peuple d'y découvrir la seule Parole de Dieu qui fasse autorité, obéissant ainsi à l'ordre de Jésus:
«[...] faites des disciples, [...] leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit» (Matthieu , 28.19).
C'est ainsi que le combat mené par les papes et le clergé pour " étouffer et anéantir la Parole de Dieu s'étend tout au long des siècles. l'Église catholique doit constamment imaginer de nouveaux subterfuges diplomatiques et à la philosophie subtile - toujours sous le couvert de la «piété» -, afin de tenir les fidèles à l'écart de la Parole de Dieu. Bien entendu, tout se fait toujours «au nom de Dieu».
Percée de la vérité divine - les chrétiens respirent
A l'époque de la Réforme, une vague de catholiques réussit à faire une percée dans le rempart de la tradition que le Vatican avait érigé à partir de la fange de ses propres doctrines et de la vie impie des princes de l'Église. Dieu aida ces croyants à opérer cette percée grâce à sa Parole.
Les Réformateurs firent un pas considérable en direction de la Parole de Dieu et de sa volonté - même si, en vertu de considérations politiques, ils durent conserver certains éléments de la tradition catholique, comme par exemple le baptême des enfants. La domination des papes, qui durait depuis trop longtemps, était désormais ébranlée, et même brisée. Ceux qui prêchaient la Bible au peuple ne pouvaient plus être emprisonnés, torturés et brûlés publiquement «au nom de Dieu», dans une débauche de pompe, d'honneurs, de titres et d'encens. Evidemment, des millions de catholiques emboîtèrent le pas aux Réformateurs, sans pour autant se convertir réellement. Ce qui leur importait avant tout, c'était d'être libérés du joug spirituel et politique du Vatican; par contre, beaucoup étaient incapables de rechercher Jésus et de le confesser conformément à l'Écriture. Toujours est-il que, depuis cette époque, la Bible gagne à chaque décennie un peu plus de terrain. Jésus dit:
«Car il faut d'abord que l'Évangile soit proclamé à toutes les nations» (Marc 13.10).
Grâce aux Réformateurs, les hommes pouvaient désormais lire la Bible, et, qui plus est, dans leur langue maternelle - quelle joie! Grâce en soit rendue à Dieu! Or ce qu'ils y découvraient était en contradiction flagrante avec la doctrine et la vie des hommes d'Église.
Dans l'une de ses bulles, le pape Grégoire XVI (1831-1846) invita le clergé à arracher la Bible des mains des fidèles!
Il convenait de prendre de nouvelles mesures pour préserver le pouvoir des papes. En 1870, le pape promulgua le dogme de l'infaillibilité pontificale et s'érigea ainsi en Dieu. Il s'agissait de faire, pression sur les chrétiens protestants et de lier encore plus étroitement les membres de l'Église romaine à l'autorité pontificale et au pouvoir d'enseignement du clergé, ce pour empêcher que l'institution de Rome ne continue à se désagréger.
En 1864, le pape Pie IX (1846-1878) publia l'encyclique
«Qui pluribus». Il y parlait des «sociétés bibliques infiniment rusées, qui font appel aux anciens stratagèmes des hérétiques et qui, contrairement aux prescriptions très saintes de l'Église, traduisent les livres des Écritures divines dans toutes les langues nationales et leur donnent des explications souvent tendancieuses.»32
Le plus grotesque, dans l'histoire, c'est que ce sont précisément les papes qui «donnent des explications tendancieuses» à la Bible pour servir leurs propres intérêts!
Le 8 décembre 1866, le même pape publia l'encyclique «Quanta Cura», à laquelle était annexée une liste de huit hérésies (le Syllabus). Les qualifiant de «peste», le pape y condamnait le communisme,le socialisme, les organisations d'ecclésiastiques libéraux et - incroyable, mais vrai - les sociétés bibliques!
Les condamnations portées par Pie IX le font apparaître comme un défenseur des «vérités immémoriales», alors qu'en réalité, il s'est opposé avec la plus grande véhémence à la Parole de Dieu. Quiconque lit la Bible et examine attentivement tous les décrets et les condamnations prononcés par ce pape, trouve dans la Bible elle-même l'explication de cette opposition des papes à toute critique. Tout était taxé de modernisme: même Dieu tel qu'il s'était révélé devait être condamné et extirpé - «au nom de Dieu» -, car il n'était pas en accord avec la religion des papes!
Ce n'est que depuis le règne de Léon XIII (1878-1903) qu'on parle enfin, dans l'Église catholique, de recherche biblique et de sociétés bibliques.
Dans l'encyclique «Providentissimus Deus» de 1893, nous constatons une certaine ouverture à la recherche biblique. Le pape Léon XIII
«reconnaît sans réserve la valeur des services rendus à la science biblique par les nouvelles méthodes de recherche; il entend mettre à profit tous les moyens offerts par la science moderne pour mieux faire comprendre les livres saints. - Mais l'Écriture sainte est la Parole de Dieu, elle est donc infaillible.»33
Le problème, c'est que le sens de cette dernière phrase est aussitôt explicité.
L'encyclique souligne en effet:
«Toute explication catholique des Écritures doit être puisée dans la richesse de la tradition ecclésiastique.»34
Cette déclaration rend impossible tout retour au mot d'ordre des Réformateurs, le fameux «sola scriptura» (l'Écriture seule), car, au bout du compte, on ne peut revenir sur les dogmes traditionnels: cela voudrait dire que Dieu s'est trompé par la bouche des papes! Pas plus aujourd'hui qu'à l'époque, l'Église catholique n'est prête à se repentir et se convertir de tous les dogmes mensongers dont la Bible elle-même fait officiellement les frais. Tous les efforts de renouveau et les délibérations des commissions bibliques au sein de l'Église romaine restent donc lettre morte.
Le 30 octobre 1902, le pape Léon XIII mit en place une commission biblique
«Pour la promotion des sciences bibliques et pour le règlement des questions en suspens.»35
En effet, malgré le dogme de l'infaillibilité pontificale, promulgué en 1870, et toutes les campagnes de diffamation menées contre les Réformateurs, la Bible était de plus en plus lue parmi les érudits. Comme beaucoup de gens se détournaient de l'Église suite à la lecture de l'Écriture, le Vatican dut se résigner. Cependant, au lieu de se placer avec humilité devant la Parole de Dieu et de se repentir, le Vatican imagina de nouveaux moyens pour donner aux fidèles l'impression que la Bible était inutile. C'est ainsi que furent élaborées des méthodes ingénieuses, destinées à entretenir chez les fidèles l'idée que la Bible étayait les dogmes édictés par Rome!
Notre cÏur pourrait exulter de joie en lisant ce qu'écrit le pape Benoît XV (1914-1922). Mais il convient de considérer son encyclique dans la perspective de la dogmatique catholique. Le Dr Rosch, théologien, écrit dans l'introduction à son Nouveau Testament:
«Voici ce qu'écrit le pape Benoît XV dans la célèbre encyclique sur Jérôme, 'Spiritus Paraclitus': 'Nous exhortons continuellement tous les chrétiens fidèles à ne cesser d'examiner par une lecture quotidienne les saints Évangiles, les Actes des Apôtres et les Epîtres apostoliques. [...] Il ne doit plus y avoir de famille chrétienne qui ne possède ces Écritures.»36
Dans le décret «Lamentabili» et l'encyclique «Pascendi», le pape Pie X (1903-1914) réfute tout ce qui pourrait constituer une critique de l'Église catholique. Nous ne devons jamais oublier que la plupart des catholiques mettent la fonction et l'enseignement du pape sur un pied d'égalité avec la Bible. Depuis des siècles, les papes expriment, dans la même phrase, la doctrine de Jésus et des apôtres et leurs propres doctrines particulières et erronées, si bien que cette façon d'entremêler les deux est profondément ancrée dans la mentalité des catholiques. Les autres croyants l'oublient souvent lorsqu'ils parlent avec enthousiasme de la Bible avec des catholiques. C'est seulement dans la pratique de la foi que les divergences deviennent flagrantes.
«Trois ans après le décret Lamentabili et l'encyclique Pascendi, Pie X exigea de tout le clergé appliqué au ministère pastoral ou à l'enseignement la prestation d'un serment qui comporte le rejet de toutes les affirmations importantes du modernisme sur la révélation et la tradition.»37
Même si ce «Serment contre les modernistes» a été abrogé en 1967, la formule du serment est significative dans la mesure où elle fournit un résumé concis des hérésies modernistes.
Voici l'introduction à cette formule:
«Moi, N..., j'embrasse et reçois fermement toutes et chacune des vérités qui ont été définies, affirmées et déclarées par le magistère infaillible de l'Église, principalement les chefs de doctrine qui sont directement opposés aux erreurs de ce temps.»38
A la suite de cette formule, le serment déclare:
«Je me soumets aussi, avec la révérence voulue, et j'adhère de tout mon cÏur à toutes les condamnations, déclarations, prescriptions qui se trouvent dans l'encyclique Pascendi et dans le décret Lamentabili, notamment sur ce qu'on appelle l'histoire des dogmes.
De même, je réprouve l'erreur de ceux qui affirment que la foi proposée par l'Église peut être en contradiction avec l'histoire, et que les dogmes catholiques, au sens où on les comprend aujourd'hui, ne peuvent être mis d'accord avec une connaissance plus exacte des origines de la religion chrétienne.»39
En 1977, lors de notre ordination, nous n'étions plus obligés de prêter ce serment. Pour ma part, je me suis engagé intérieurement à obéir au pape et à l'évêque, dans la mesure où ils ne m'obligeraient pas à croire et à enseigner ce qui est contraire à la doctrine de Jésus et des apôtres. En lisant l'Écriture sainte, je me suis peu à peu rendu compte des contradictions qui existaient entre les deux. Nul ne peut servir deux maîtres: à la longue, le tiraillement devient insupportable.
Jésus dit en Matthieu 6.24:
«Nul ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre.»
En 1950, le pape Pie XII (1933-1958) publia sa grande encyclique
«Humani Generis», «sur quelques opinions fausses, qui risquent de saper les fondements de l'Église catholique.»40
Aux termes de cette encyclique, il repousse l'une des conditions nécessaires pour que Dieu puisse à nouveau s'exprimer aux hommes au travers de sa Parole:
«En ce qui regarde la théologie, certains entendent réduire le plus possible la signification des dogmes, libérer le dogme lui-même de la manière de l'exprimer en usage dans l'Église depuis longtemps et des concepts philosophiques en vigueur chez les Docteurs catholiques, pour retourner dans l'exposition de la doctrine catholique aux expressions employées par la sainte Écriture et par les Pères.»41
S'enfonçant avec obstination dans leur morgue traditionnelle, les papes passent à côté de la grâce que Dieu offre actuellement, à savoir le retour à la Parole de Dieu pour y trouver une réponse aux questions des hommes d'aujourd'hui. Le pape Pie XII le démontre clairement dans l'extrait suivant:
«Aussi est-il de la plus grande imprudence de négliger ou de rejeter ou de priver de leur valeur tant de notions importantes que des hommes d'un génie et d'une sainteté non communs, sous la vigilance du magistère et non sous l'illumination et la conduite du Saint Esprit, ont conçues, exprimées et précisées dans un travail plusieurs fois séculaire pour formuler toujours plus exactement les vérités de la foi, et de leur substituer des notions et des expressions flottantes et vagues d'une philosophie nouvelle, qui existent, aujourd'hui et disparaîtront demain comme la fleur des champs; c'est faire du dogme lui-même comme un roseau agité par le vent. Le mépris des vocables et des notions dont se servent habituellement les théologiens scolastiques conduit spontanément certains à énerver la théologie dite spéculative, laquelle, s'appuyant sur la raison théologique, manque, estiment-ils, de véritable certitude. Pour ce motif, il faut extrêmement déplorer que cette philosophie, reçue et reconnue dans l'Église, soit aujourd'hui méprisée de certains qui osent imprudemment la déclarer vieillie en sa forme, rationaliste en son procédé de pensée.»42
L'apôtre Paul avait en horreur toute philosophie cherchant à récupérer ou à supplanter la doctrine de Jésus, comme lui répugnait toute idée de justification par les Ïuvres. De tout temps, la philosophie grecque avait cherché à acquérir de l'influence sur le judaïsme, et plus tard sur le christianisme. Mais la philosophie grecque est contraire à l'action salvatrice de Dieu. C'est pourquoi les apôtres ont toujours mis en garde contre cette influence.
Au moyen âge, les théologiens ont largement mêlé la foi chrétienne à ce formidable système philosophique néo-platonicien, avec toutes ses ramifications. Paul avait averti les chrétiens:
«Veillez à ce que nul ne vous prenne au piège de la philosophie, cette creuse duperie à l'enseigne de la tradition des hommes [...]» (Colossiens : 2.8).
En 1962, le pape Jean XXIII (1958-1963) (il y avait déjà eu un pape Jean XXIII, qui avait régné de 1410 à 1415, en même temps que d'autres papes) ouvrit le concile Vatican II. Ce pape semblait favorable à un retour à la Parole de Dieu. Malheureusement, il mourut en 1963, avant la fin du concile.
Le pape Paul VI (1963-1978) lui succéda. Plus timoré, il redonna de nouveau plus de poids aux doctrines et aux certitudes traditionnelles de l'Église. Il clôtura le concile Vatican II en 1965.
L'avènement du pape Jean-Paul 1er suscita chez de nombreux chrétiens l'espoir de le voir ramener les catholiques à la Parole de Dieu. Mais il mourut 33 jours après son entrée en fonction.
La Bible dans l'Église catholique aujourd'hui
Ce doit être véritablement une rude tâche que d'essayer de combiner la Parole de Dieu avec les institutions humaines, pour arriver à faire croire à nos contemporains en recherche qu'il s'agit de la vérité de Dieu. Le concile Vatican II reste, lui aussi, obstinément attaché à la tradition pontificale, tout comme le nouveau droit canonique.
Le concile Vatican II (1962-1965): Le théologien catholique Karl Rahner écrit, en introduction à la doctrine du concile concernant la Parole de Dieu:
«Conformément à ses objectifs pastoraux, le deuxième concile du Vatican (1962-1965) n'a pas voulu définir de nouveaux dogmes. [...] La Constitution dogmatique sur la révélation divine' Dei verbum'fait partie des textes du concile dont l'élaboration a été la plus laborieuse, étant donné que cette constitution avait pour objet le rapport entre la tradition et l'Écriture, ainsi que les problèmes liés à la bonne compréhension des Écritures.»43
Si l'on entendait par «tradition de l'Église catholique» une exégèse fidèle de la Bible, les Églises et les communautés chrétiennes pourraient certainement collaborer avec l'Église catholique.
Cependant, par «problèmes liés à la bonne compréhension des Écritures», l'Église catholique continue d'entendre la stricte conservation des opinions et des doctrines non chrétiennes des papes.
Dans la «Constitution dogmatique sur la révélation divine», le concile enseigne au chapitre 2.9:
«Il en résulte que l'Église ne tire pas de la seule Écriture sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C'est pourquoi l'une et l'autre [la Sainte Écriture et la sainte Tradition] doivent être conçues et vénérées avec un égal sentiment d'amour et de respect.»44
Par conséquent, la Bible ne suffit pas comme unique source de la révélation divine! Continuant de s'endurcir et de s'obstiner, l'Église catholique rejette donc clairement l'offre de la grâce que Dieu renouvelle à notre époque. On ne parle ni de conversion ni de repentance. Loin de là, on essaie de séduire les Églises et les communautés séparées, à coups de belles paroles et de nombreuses réunions où l'on ne fait que tourner autour du pot, ce afin de les attirer dans le giron du Vatican.
Dans l'introduction à la «Constitution dogmatique sur la révélation divine», c'est-à-dire sur la Bible, l'Église de Rome enseigne:
«En écoutant religieusement et proclamant avec assurance la parole de Dieu, le saint Concile fait sienne cette parole de saint Jean: 'Nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous est apparue: ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous soyez en communion avec nous et que votre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ' (1 Jean 1,2-3). C'est pourquoi, suivant la trace des conciles de Trente et du Vatican, il entend proposer la doctrine véritable sur la Révélation divine et sur sa transmission, afin que, en entendant l'annonce du salut, le monde entier y croie, qu'en croyant il espère, qu'en espérant il aime.»45
C'est là faire preuve de dérision, et même de mépris, à l'égard de la Parole de Dieu et de Dieu lui-même, car tout le monde sait aujourd'hui que le concile de Trente et le premier concile du Vatican ont énoncé des hérésies et des doctrines étrangères à la Bible.
Les papes, les évêques et les théologiens ont beau être brillamment fidèles à la tradition des hommes, ils sont en opposition radicale avec Jésus Christ et la doctrine des apôtres. Que chacun vérifie par lui-même ce qu'enseignent ces conciles et ce qu'enseigne l'Écriture sainte.
Aucune institution religieuse n'a su, comme l'Église de Rome, entremêler avec autant de subtilité et de portée scientifique, la Parole de Dieu et ses propres desseins et doctrines. Au premier abord, le catholique - tout comme l'observateur extérieur enthousiasmé par les changements superficiels intervenus dans l'Église - pourrait croire que Dieu et sa Parole y occupent en tout la première place. On y cite partout des versets bibliques, on parle de Jésus Christ et de chrétienté, on affirme que la Bible est l'unique révélation définitive et infaillible (le canon)! C'est ainsi qu'on enseigne:
«La vérité divinement révélée, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Écriture, y a été consignée sous l'inspiration de l'Esprit-Saint. Notre sainte Mère l'Église, de par sa foi apostolique, juge sacrés et canoniques tous les livres tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint (cf. Jean 20,31; 2 Tim. 3,16; 2 Pierre 1,19-21; 3,15-16), ils ont Dieu pour auteur et qu'ils ont été transmis comme tels à l'Église elle-même. En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement.
Dès lors, puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l'Esprit-Saint, il faut déclarer que les livres de l'Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu pour notre salut a voulu voir consignée dans les Lettres sacrées. C'est pourquoi 'toute Écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice, afin que l'homme de Dieu se trouve accompli, équipé, pour toute Ïuvre bonne' (2 Tim. 3,16-17 grec).»46
Ce que déclare ici le concile Vatican II, dans sa Constitution dogmatique sur la révélation divine «Dei verbum», nous est confirmé par le canon de la Bible, c'est-à-dire par la Parole de Dieu elle-même. Par contre, certaines affirmations de ce texte sont totalement contraires à la Parole de Dieu et constituent donc une tentative de mystification des fidèles, notamment:
«Notre sainte Mère l'Église, de par sa foi apostolique, juge sacrés et canoniques tous les livres tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint [...].»
La dogmatique catholique et sa pratique démontrent le contraire. Un autre point opposé à la Parole de Dieu est la déclaration suivante:
«[...] et qu'ils ont été transmis comme tels à l'Église elle-même.»
Le Seigneur Dieu n'a transmis sa Parole à aucune Église. Dieu sait combien l'homme est prompt à se laisser entraîner et à tout déformer dans son intérêt; aussi nous a-t-il fait connaître sa volonté en Jésus Christ dans la Bible. Dieu est souverain et il ne se laisse prendre en otage par personne.
Jésus a apporté l'Évangile, que les apôtres ont ensuite proclamé. Voici ce qu'écrit l'apôtre Paul à ce sujet aux chrétiens de Corinthe: «Ma parole et ma prédication n'avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, mais elles étaient une démonstration faite par la puissance de l'Esprit, afin que votre foi ne soit pas fondée sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu» (1 Corinthiens 2.4,5).
Jésus a confié à ses disciples la mission de proclamer et de prêcher cet Evangile, la Parole de Dieu, à toutes les nations:
«Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, [...] leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit» (Matthieu 28.20).
Paul écrit aux chrétiens de Colosses:
«Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse» (Colossiens 3.16).
De nos jours, l'autorité de Rome ne peut plus se permettre de s'opposer à ce que la Bible soit remise et diffusée dans la langue maternelle des fidèles. Elle a renoncé à cette forme de combat contre la Parole de Dieu et s'est ravisée, comme nous allons le voir.
C'est ainsi qu'à certaines occasions on offre des Bibles, comme par exemple lors des mariages, des confirmations, etc. Certains prêtres sont heureux de pouvoir rendre ce service à l'amour de Jésus. Pensons seulement aux «pays de l'Est», où des membres de toutes les Églises et communautés ont dû passer de nombreuses années dans des camps de concentration pour avoir possédé et recopié clandestinement la Bible ou des extraits de celle-ci.
La rapide diffusion de la Bible est une épine dans le pied de nombreux hauts dignitaires ecclésiastiques. En effet, le nombre de ceux qui quittent chaque année l'Église catholique précisément suite à la lecture et l'étude de la Parole de Dieu est énorme. Aussi de nombreux prêtres n'hésitent-ils pas, sous le couvert de leur savoir et de la science, à saper et à renier
(Bible-Only.org) ajouté le 11/2/2003