Selon des statistiques publiées aux États-Unis (David Barrett, Virginia)* le pourcentage des chrétiens dans le monde serait resté stable depuis 1970, soit 33,7 %. En 1970 on en comptait 1,25 milliard sur 3,7 milliards d'habitants, alors qu'actuellement il y en aurait 1,95 milliard sur 5,8 milliards d'habitants. Du point de vue biblique de telles statistiques sont évidemment sujettes à caution, puisque l'on y considère comme chrétiens aussi ceux qui ne le sont que de nom.

Dans ces mêmes statistiques on affirme qu'en l'an 2000 il ne resterait plus que 17 % de la population mondiale à évangéliser, ce qui nous semble également très aléatoire. Si la chrétienté devait continuer d'augmenter dans la même proportion qu'évoluera la population mondiale elle représenterait encore en l'an 2000 autour de 34 % et il resterait donc 66 % de la population mondiale à évangéliser et non 17 %. Mais comme parmi ces 34 % de « chrétiens» se trouverait sans doute encore une forte proportion de « chrétiens de nom », c'est-à-dire de «non-chrétiens», on peut estimer qu'il y aurait peut-être plutôt 80 à 90 % de la population mondiale qui resteraient à évangéliser. A moins qu'il ne se produise d'ici l'an 2000 un boum mondial que certains annoncent et qui produirait un retournement complet de situation dépassant les prévisions les plus optimistes.

Un tel phénomène n'est toutefois pas annoncé par les Ecritures. Jésus a même demandé s'il trouverait de la foi sur la terre lorsqu'il reviendra (Luc 18: 8). Il a déclaré par ailleurs que ce qui arriva du temps de Noé se reproduira lors de son avènement: les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche et que le déluge emporta tous ceux qui n'y avaient pas trouvé refuge (Mat. 24 : 36-39). Seul un petit nombre de personnes furent ainsi sauvées (1 Pierre 3 : 20). Les derniers temps seront plutôt marqués par l'apostasie (abandon de la foi). L'attachement à des esprits séducteurs et des doctrines de démons (1Tim. 4 : 1-3). « Les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux.... aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force... » (II Tim. 3 : 1-5). Et c'est justement cette apparence de la piété, cette religiosité à vernis chrétien qui trompe et fausse tous ces calculs et pronostics. Au lieu de croire que le monde deviendra de plus en plus chrétien - ce que bien sûr nous souhaiterions tous - il faut nous rendre à l'évidence et rectifier nos vues, nos désirs et nos espérances à la lumière de la Parole de Dieu qui annonce plutôt le contraire, « car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus» (Mat. 22:14). Mais Jésus a dit : « Ne crains pas, petit troupeau ; car le Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Luc 1 2 : 32).

Mais cela ne veut surtout pas dire que par une sorte de fatalisme il nous faudrait baisser les bras en attendant la fin du monde. L'apôtre Pierre déclare : « Puisque tout cela est en voie de dissolution combien votre conduite et votre piété doivent être saintes... » (II Pierre 3 : 11) et il précise: « Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse... mais il use de patience envers vous, ne voulant qu'aucun périsse, mais que tous parviennent à la repentance » (II Pierre 3 : 9). Aussi faudrait-il que chacun prenne au sérieux l'avertissement de l'apôtre Paul : « Méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? (Rom. 2 : 4). « Repentez-vous donc pour que vos péchés soient effacés.. . » (Actes 3 : 19) « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).

Peu nous importent finalement les statistiques et les pronostics. L'essentiel, c'est que cette Bonne Nouvelle soit encore publiée dans le monde entier et crue par beaucoup pour leur salut.

J.H.

* « Voir IDEA N° 9, novembre 1996.

La Bonne Nouvelle 3/97

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