Le pape et l'an 2 000

 

Sur cet arrière-plan de confusion voilà que le pape manifeste une intention et un objectif arrêtés: convoquer un rassemblement de «chrétiens», de juifs et de musulmans à Jérusalem et au mont Sinaï pour l'an 2000 ! Regrouper les « monothéistes» peut être l'annonce d'un syncrétisme plus large! Jean-Paul II est hanté par la concrétisation de l'unité visible autour du Chef de l'Eglise qui se veut être aussi celui de l'Humanité. Cela découle de l'ambition séculaire de Rome : un seul monde, une seule Eglise, un seul Chef visible! Le pape actuel est universaliste. Dans son livre : « Entrez dans l'espérance», et dans l'Encyclique: «Que tous soient un», le pape développe sa vision historique dans un schéma saisissant :

 

- Le premier millénaire est celui de l'unité

- Le deuxième millénaire a vu la rupture de l'unité avec les schismes d'Orient (1054) et d'Occident (la Réforme du XVIe siècle).

- Le troisième millénaire devra correspondre à la recomposition de l'unité sous la houlette de l'Eglise catholique romaine, la Mère de toutes les Eglises !

 

Cette « vision historique» terriblement simplificatrice, et qui balaie d'un revers de main les causes de la rupture de l'unité, le bien-fondé de la Réforme et du combat légitime des Réformateurs, est destinée à aveugler et à suffoquer les églises qui sont déjà en grande partie neutralisées par leur ignorance, leur désobéissance, leur abandon de « la foi transmise aux saints une fois pour toutes » cf. Jude, v. 3 ; 1Tim. 1:19; 2 Tim. 1:13-14.

 

Ainsi une pression fantastique est exercée sur la chrétienté avec ce mobile qui paraît évangélique :

«Que tous soient un,» pour l'évangélisation du 3e millénaire ! Il n'est pas précisé quel évangile sera prêché. cf. II Cor. 11 : 1-4.

 

- Ce mot d'ordre arrive après cinquante ans d'efforts théologiques pour gommer les différences et pour promouvoir une plate-forme réductrice de toutes les divergences entre Rome et les Eglises de la Réforme affiliées au Conseil oecuménique des Eglises. Le document: «Baptême, Eucharistie, Ministère» (B.E.M.) est le résultat de cette «acrobatie théologique » !

- Par la pression du nombre, de l'institution romaine, de la représentativité de la notoriété et de la « respectabilité» visible, c'est-à-dire uniquement à travers la démonstration extérieure du pouvoir religieux, le diable veut faire triompher la fausse unité pour réduire au silence les vrais chrétiens. La fausse unité sera la bannière de la fausse église. Prenons bien garde au fait que le débat sur les sectes n'est pas toujours innocent et qu'il peut Servir le dessein unificateur de Rome et de l'Oecuménisme. Il suffit de pervertir le sens du mot «secte» ! Les chrétiens bibliques s'en rendront compte un jour. L'apôtre Paul lui-même n'a-t-il pas été mis au rang des sectaires ? cf. Actes 24 : 14.

 

La pression dont je parle est ressentie depuis des dizaines d'années au niveau des efforts oecuméniques à l'échelle mondiale, nationale, régionale et locale.

Le déclenchement « d'Evangélisation 2 000 » sera précédé de démarches auprès des églises locales pour les englober dans le projet avec, pour corollaire, une sorte de repérage des églises ou milieux qui résistent à la pression du rouleau compresseur de la fausse unité.

Dans l'un de ses écrits récents le pape n'a pas caché le souci que lui cause la résistance d'églises fondamentalistes ! Ceux qui sont fidèles à la vérité biblique et historique sont ressentis par la mouvance oecuménique comme « des empêcheurs de tourner en rond » ! Serait-ce le dernier carré des résistants ?

 

Quels sont les objectifs gradués de cette pression ?

 

- Le premier objectif est que les églises évangéliques acceptent un consensus doctrinal réducteur pour effacer leur identité propre au profit d'un effet de masse.

La Fédération Romande 'd'églises et d'Oeuvres évangéliques (FREOE) s'est engagée sur cette voie par des contacts et des discussions avec des tenants du libéralisme protestant.

- Le deuxième objectif est que ces mêmes églises consentent à se rallier à des Fédérations protestantes connues pour leur pluralisme doctrinal et leur oecuménisme. « Le jour du Christ » est devenu depuis 1996 l'emblème de cette confusion.

- Le troisième objectif tend à ce que les évangéliques admettent que les catholiques sont d'authentiques chrétiens, qu'ils renoncent à les évangéliser et qu'ils donnent la main d'association au système romain qui veut le leadership de la chrétienté. .

- Le quatrième objectif consiste à provoquer la rupture entre les Eglises évangéliques déjà gangrenées par l'oecuménisme et les Eglises ou milieux évangéliques qui refusent absolument la fausse unité !

Ainsi, le jour arrivera, - pour ne pas dire qu'il est déjà là -, où les chrétiens fidèles au christianisme biblique et historique seront combattus par ceux-là mêmes qui les ont lâchement trahis ! Il y a eu et il y aura donc des «faux frères » dans toutes les époques !

 

Conclusion

L'écriture nous dit :

« Vous savez en quel temps nous sommes : c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière » Rom. 13 : 11 -12.

 

- À la perspective de l'an 2 000, il y a ceux qui se préoccupent déjà du Réveillon et le préparent trois ans à l'avance ! (voir Tribune de Genève des 15 et 16 février 1997, p. 21). Il y a heureusement ceux et celles qui veillent et qui prient, avertis par les Saintes écritures et discernant «les signes des temps», refusant d'être pris à l'improviste et résistant à toutes les menaces d'enveloppement. Ils savent que sans la force d'en haut ils ne pourront pas « échapper à toutes les choses qui arriveront et paraître debout devant le Fils de l'homme » cf. Luc 21 : 34-36.

Seigneur! viens au secours de notre faiblesse et ne nous abandonne pas dans le danger mais « garde-nous de l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre ». cf. Apoc. 3 : 10

J.-J. Dubois

La Bonne Nouvelle 4/97

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