NDLR: Au Gabon les chrétiens sont menacés et accusés; les pasteurs étrangers sont refoulés à l'aéroport; les médias diffusent des mensonges sur les Eglises; les chrétiens veulent organiser une marche pacifique. Priez pour ce pays. Voici une lettre qui circule: LETTRE D'INFORMATION AU PEUPLE GABONAIS.
LES EGLISES, COMMUNAUTES ET LES ASSOCIATIONS CHRETIENNES DU GABON S'EXPRIMENT
Chers concitoyens
Une rumeur parvenue aux oreilles de très nombreux chrétiens et de plusieurs citoyens circule depuis quelques temps dans le pays. Plusieurs faits vécus et connus dans les milieux chrétiens montrent avec évidence que la liberté de l'Evangile est sérieusement menacée dans notre pays.
1. Nous observons en effet que les services gabonais de l'immigration s'opposent systématiquement et sans raison donnée à l'entrée sur le territoire national de prédicateurs de l'Evangile d'origine étrangère. Cette opposition devient de plus en plus inexplicable dans la mesure où elle intervient même lorsque les intéressés disposent d'un visa d'entrée délivré par les services compétents de nos représentations consulaires. Ainsi, la Police de l'Air et des Frontières réserve un accueil souvent irrespectueux et parfois inhumain aux personnes arrivant et portant l'étiquette de Pasteur ou autre Ministre de Dieu.
2. Les médias d'Etats sont utilisés et guidés comme par une main invisible, pour ternir l'image des églises: soit, ils déforment les informations concernant les activités chrétiennes, soit, ils diffusent des discours tendancieux, visant à provoquer la suspicion et à jeter le discrédit sur l'Eglise. Ainsi, l'honorabilité d'honnêtes gens est souvent mise en doute et foulée aux pieds par la presse. Nous notons une volonté délibérée d'influencer les Gabonais et d'orienter l'opinion vers une perception négative de l'église. Cette mise en scène a pour conséquence de créer la confusion dans les esprits et la haine du prochain, de diviser, de cultiver des attitudes de rejet et de non-respect de l'autre bref, de fissurer encore davantage notre société.
3. Selon certaines informations la liberté de culte serait menacée par diverses mesures en réparation, de manière à bafouer crânement, sans scrupule la Constitution de ce pays et la Charte Universelle des Droits de l'Homme.
C'est pourquoi, tout en rappelant qu'une telle option entre en contradiction avec les dispositions de notre Constitution qui consacre la liberté du culte en République gabonaise, nous voulons attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale sur les graves conséquences qu'une violation aussi flagrante des Libertés fondamentales pourrait engendrer.
Le Gabon étant un Etat démocratique et pluraliste depuis 1990.
Si les libertés fondamentales des chrétiens sont limitées, puis violées et ensuite refusées, c'est que nous vivons actuellement le risque d'un retour au système ancien, arbitraire et dictatoriale.
Ce sont les droits de toutes les familles gabonaises et de tous les citoyens gabonais qui sont dès lors menacés. Après les chrétiens, qui sera la prochaine cible ?
Après avoir tenté à plusieurs reprises et de plusieurs manières d'exprimer notre préoccupation aux autorités compétentes sans résultat aucun :
* Vu le danger d'un Etat où régneraient l'arbitraire et l'intolérance
* Vu les menaces proférées contre les églises et associations chrétiennes
* Vu que la chrétienté est accusée de tous les maux qui minent ce pays
* Vu que les autorités gouvernantes trouvent, en intimidant les églises, une échappatoire pour se libérer de la pression sociale née des attentes légitimes du peuple
* Vu que la chrétienté est constituée d'hommes, de femmes, de jeunes, d'enfants qui doivent jouir de tous leurs droits et de toutes leurs libertés fondamentales au même titre que tous les autres citoyens
* Vu que nous voulons un pays où règne la tolérance, la justice et la paix.
Nous : églises, communautés et associations chrétiennes du Gabon entrons en résistance et disons :
1. Non à l'intimidation
2. Non à la domination
3. Non à la diversion
4. Non à l'arbitraire
5. Non à la censure permanente
6. Non au renvoi systématique à la frontière des membres du clergé
7. Non à l'injustice et aux faux procès dont nous sommes l'objet
Oui à l'Evangile
(Guy R./voxdei) ajouté le 24/5/2002