L'Iran est sur le point de posséder l'arme nucléaire

 

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Depuis le début de 2001, les preuves s'accumulent sur la capacité nucléaire militaire iranienne. Le recoupement entre les déclarations des Iraniens eux-mêmes, les révélations de l'opposition iranienne et les données des services de renseignements de plusieurs pays, en premier lieu américains et israéliens, ne laissent aucun doute sur les objectifs de Téhéran.

Les faits : Une capacité nucléaire en construction

Depuis le début de 2001, les preuves s'accumulent sur la capacité nucléaire militaire iranienne. Le recoupement entre les déclarations des Iraniens eux-mêmes, les révélations de l'opposition iranienne et les données des services de renseignements de plusieurs pays, en premier lieu Amérique et Israël, ne laissent aucun doute sur les objectifs de Téhéran.

2001 : 6000 mégawatts en 20 ans

Téhéran annonce officiellement son objectif, qui est d'augmenter sa capacité nucléaire de 6000 mégawatts en 20 ans, avec une première tranche de 1000 mégawatts pour la centrale de Bouchehr construite sur le Golfe persique par la Russie.

Été 2002 : le gaz chinois

Téhéran reconnaît l'existence d'un contrat datant de quelques années d'achat à la Chine de gaz permettant l'enrichissement de l'uranium, contrat qui n'a pas fait l'objet d'un rapport officiel à l'Agence internationale de l'Énergie atomique alors que l'Iran est signataire du traité de non prolifération. Après ces révélations, les États-Unis demandent à la Chine confirmation. Pékin confirme avoir vendu une tonne de ce gaz à l'Iran.

Août 2002 : les deux usines de Natanz et d'Arak

L'opposition iranienne révèle l'existence de deux usines nucléaires à Natanz et à Arak. La centrale de Natanz sert à la production d'uranium enrichi, celle d'Arak à la production d'eau lourde. Certaines installations de l'usine de Natanz, dont la construction a débuté en 2001, sont situées à une profondeur de huit mètres et sont protégées par des murs de béton d'une épaisseur de trois mètres. Dans cette usine souterraine, existeraient déjà près d' un millier de petites centrifugeuses capables de produire suffisamment d'uranium enrichi pour produire une bombe atomique par an. L'usine d'Arak, elle, date de 1996 et tournera à pleine capacité en avril prochain.

Face aux les pressions internationales, les Iraniens reconnaissent l'existence de ces usines, disent que l'objectif est la production d'énergie atomique civile et refusent d'expliquer pourquoi leur existence n'a fait l'objet d'aucun rapport à l'Agence de Vienne.

Décembre 2002 : les images satellites

CNN diffuse des images prises par satellite (probablement transmises à la chaîne par les services de renseignements américain ou européens) des installations des centrales d'Arak et de de Natanz montrant qu'elles sont recouvertes de terre. Richard Boucher, le porte-parole du département d'État, accuse l'Iran de "développer des sites clandestins permettant de produire des matériaux suspects". L'Iran réplique que "les installations sont souterraines pour des questions de sécurité".

Début février 2003 : Une nouvelle mine d'uranium

Le président Khatami annonce la découverte d'une nouvelle mine d'uranium à Sayand, à 200 kilomètres de Yazd au centre de l'Iran et déclare : "l'uranium sera utilisé à des fins pacifiques, l'avancée de l'Iran dans le domaine nucléaire à un objectif avant tout civil et doit permettre de répondre aux besoins en électricité de la population".Khatami annonce aussi la construction de deux usines près d'Ispahan qui produiront du combustible pour des centrales nucléaires civiles". George W. Bush exprime ses craintes.

Février 2003 : Une nouvelle usine nucléaire

Le Conseil national de l'Opposition iranienne qui agit avec la protection des États-Unis - la même organisation qui avait révélé en été l'existence des deux usines de Natanz et d'Arak - réunit une conférence de presse à la veille de la visite du président de l'AIEA en Iran et affirme que les autorités iraniennes ont enseveli des sites nucléaires. Le Conseil révèle aussi l'existence d'une nouvelle usine jusqu'à présent inconnue. Dans ce site, une prétendue fabrique de montres, « Kola Electric » , des experts de Chine et de Corée du Nord travaillent dans deux grandes salles de 450 m2 chacune. L'Iran, ici encore, s'abstient de tout commentaire.

22 février 2003 : Mohamed El Batadei, le directeur de l'AIEA à Téhéran

Suite à ces révélations et rumeurs, l'AIEA (Agence internationale de l'Énergie atomique) annonce la visite de son président en Iran afin d'obtenir de Téhéran, déjà signataire du traité de non prolifération, la signature du protocole additionnel connu sous le nom de protocole « 93 + 2 »qui autorise les inspecteurs de l'AIEA à mener des investigations dans des lieux suspects sans en référer au préalable aux autorités locales.

Mohamed El Batadei, le directeur de l'AIEA se rend pendant deux jours en Iran et visite le site nucléaire de Natanz, situé à 200 kilomètres au sud de Téhéran. Avant son départ, EI Batadei s'entretient avec le Président iranien, Mohamed Khatami, et se déclare satisfait de sa visite : " L'Iran a fait preuve de coopération et de transparence et pourrait prochainement signer le protocole additionnel "

Alors qu'EL Batadei responsable du dossier irakien, quitte l'Iran, deux de ses collaborateurs visitent d'autres sites

Le coup de maître des Iraniens : Khatami choisit une politique diamétralement opposée à celle de Saddam Hussein et réussit ainsi à "blanchir" son activité nucléaire

Khatami a tiré les leçons de l'expérience irakienne. Contrairement à Saddam Hussein, qui a mené pendant des mois une politique de conflit avec les autorités onusiennes, Khatami a choisi le dialogue.

"Coup de maître des Iraniens", commente un haut responsable israélien de la sécurité. "Alors que Saddam Hussein avait choisi de tout nier en bloc, l'Iran reconnaît une activité d'enrichissement d'uranium présentée comme ayant un but exclusivement civil. Attitude qui gèle les critiques des Américains et des Européens pour quelque temps - le temps d'accélérer son programme nucléaire."

Pour Zeev Shiff , le spécialiste des affaires militaires du « Haaretz », l'Iran a réussi avec la visite de El Batadei à "blanchir" son activité nucléaire.

La visite repoussée à plusieurs reprises par les Iraniens n'est pas un hasard. Khatami a choisi d'accueillir les délégués de l'Agence de Vienne en plein coeur de la crise irakienne sachant que personne ne se mettra à s'occuper sérieusement de l'Iran alors que le Golfe est au bord de la guerre.

Israël : le programme nucléaire iranien a presque atteint une phase opérationnelle

Pour Israël, le développement de l'arme nucléaire en l'Iran représente à terme le danger le plus sérieux pour sa sécurité et pour son existence. Selon un responsable militaire israélien, "ces derniers mois marquent un tournant dans la course à l'armement menée par l'Iran. L'Iran a réussi à acquérir une avance sensible et le programme nucléaire iranien a presque atteint une phase opérationnelle. "

Aujourd'hui, Israël craint que l'Iran ne profite de la guerre contre l'Irak pour renforcer son statut de puissance régionale et accélérer sa course à l'armement nucléaire. Un des responsables israéliens trouve suspecte cette volonté d'acquérir une force énergétique nucléaire :"Pourquoi, en effet, un pays tellement riche en gaz et en pétrole est-il prêt à investir des sommes énormes dans le développement de l'énergie nucléaire, dans la production d'eau lourde et dans l'exploitation de nouvelles mines d' uranium ? "

L'Iran cherche une indépendance nucléaire

Les États-Unis et Israël ont, ces derniers mois, demandé à plusieurs reprises aux dirigeants de Moscou de cesser d'apporter une aide technologique à Téhéran.

En juin 2004, devrait en effet être achevée la centrale nucléaire de Bouchehr sur le Golfe persique, centrale construite par la Russie. Pour les Etats-Unis, l'Iran utilise le caractère prétendument civil de la centrale pour se procurer auprès de la Russie de la technologie sensible qui lui permet de faire avancer

son programme d'armement nucléaire. Dernièrement, le président iranien déclarait : "Notre pays aspire à contrôler le cycle nucléaire de l'extraction à l'enrichissement de l'uranium et à son traitement dans des usines afin de créer de l'énergie. " L'Iran craint en effet que les pressions des États-Unis et dans une moindre mesure d'Israël sur Moscou aboutissent au fait que la Russie devienne plus pointilleuse dans son aide technologique.

Le double jeu des États-Unis

George W. Bush a résolument classé l'Iran dans "l'axe du mal" aux côtés de l'Irak et de la Corée du Nord accusés de produire des armes de destruction massive .

Après les dernières révélations de l'opposition iranienne, Richard Boucher accuse " l'Iran d'utiliser son programme nucléaire civil pour faire progresser son programme d'armement nucléaire". Mais ce même Richard Boucher déclare aussi que "l'Iran a pris certaines décisions positives dans la lutte contre le terrorisme et qu'il y a en Iran des toutes premières tentatives de démocratisation plus qu'en Irak ou qu'en Corée du Nord."

Ces propos complaisants ont apparemment un lien direct avec le conflit contre l'Irak. Washington a besoin du soutien, même tacite, de Téhéran pour agir en Irak.

Plusieurs responsables américains estiment qu'un changement de régime en Iran est possible sans avoir recours à un conflit armé. Ils pensent aussi que les forces d'opposition iranienne sont assez dynamiques pour amener un changement de régime, à plus de démocratie : et donc à un dialogue renforcé avec les États-Unis, à un contrôle du programme nucléaire et à un arrêt du soutien au terrorisme.

Ces tentatives d'encourager l'opposition iranienne expliquent le fait que les américains diffusent depuis quelques semaines des programmes en perse en direction du territoire iranien.

Georges Tenet, le numéro de la CIA, est moins optimiste. Dans un discours devant le Congrès, Tenet a estimé que même un changement de régime n'arrêtera pas le programme nucléaire iranien considéré par Téhéran comme vital pour sa panoplie défensive.

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(Proche-Orient.info) ajouté le 3/3/2003

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