La
ville
n'a besoin ni du soleil ni de la
lune pour l'éclairer; car la gloire
de Dieu l'éclaire et l'Agneau est
son flambeau. Apo
21:23
|
Je publie ce petit livre, qui traite d'un sujet que j'affectionne d'une manière toute particulière, dans l'espérance qu'il contribuera à relever le courage et la foi de plusieurs. Je désire qu'il fortifie les faibles, qu'il console les affligés et qu'il encourage ceux qui ont l'esprit abattu à regarder avec plus de confiance vers cette incomparable cité, cette meilleure patrie, qui est la demeure du Rédempteur et de ses rachetés.
D. L. Moody.
Nous
rendons
grâces à Dieu qui est
le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ... à cause de
l'espérance qui nous est
réservée dans les
cieux. Col.
1:
3, 5.
|
Bien des gens se
figurent que
tout ce qu'on peut dire du ciel n'est que pure
spéculation. Ils en parlent comme s'il
s'agissait des plaines
éthérées. Cependant, si Dieu
avait eu l'intention de laisser la race humaine
dans l'ignorance sur ce sujet, il n'en aurait pas
parlé aussi souvent dans sa Parole. Il nous
est dit que « toute l'Ecriture est divinement
inspirée, et utile pour enseigner, pour
convaincre, pour corriger, pour instruire dans la
justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et
parfaitement propre pour toute bonne oeuvre »
(2Ti
3:16,
17)
Ce que la
Bible nous
dit sur le ciel est tout aussi vrai que les autres
doctrines qu'elle enseigne ; elle est
inspirée, et il est évident que tout
ce que nous savons du. paradis ne peut nous
être révélé que par le
moyen d'une inspiration divine. Dieu seul sait ce
qui en est à cet égard, c'est
pourquoi nous ne pouvons en rien connaître
qu'en consultant sa Parole. Le Dr Hodge de
Princeton dit que la meilleure preuve de la divine
inspiration des Écritures se trouve dans les
Écritures mêmes. Elles l'affirment de
la même manière que le
caractère du Christ y manifeste
jusqu'à l'évidence la divinité
de sa personne. Christ, par ce qu'il a fait, montre
qu'il est plus qu'un homme; la Bible, par ce
qu'elle dit, montre qu'elle est plus qu'un livre
humain.
Si nous
croyons
à sa divine inspiration, ce n'est pourtant
pas qu'elle soit écrite avec plus de
génie littéraire que les livres des
meilleurs auteurs, ni que sa connaissance du coeur
et ses paroles éloquentes soient au-dessus
de celles des hommes; nos appréciations
diffèrent quant à la limite que l'art
peut atteindre. La raison pour laquelle nous
croyons à l'inspiration de l'Ecriture est si
simple que le plus humble enfant de Dieu peut la
comprendre; si notre motif ne se fondait que sur la
sagesse qu'on trouve dans ce livre, les ignorants
ne pourraient arriver à la foi. Mais nous
croyons à sa divine origine, parce que nous
ne trouvons rien en lui qui ne puisse venir de
Dieu. Dieu est sage, et il est bon. Tout dans la
Bible porte le sceau de la sagesse et de la
bonté; si quelque chose en elle était
opposé à la raison ou à notre
sens moral, nous pourrions penser peut-être
que ce livre est semblable à tous ceux que
les hommes ont écrit. Les écrits des
hommes contiennent, comme leur vie, bien des
absurdités et bien des choses mauvaises. La
vie du Christ seule a été
parfaitement pure, divine et humaine comme elle
était. Aucun des livres qui
prétendent à une divine origine,
comme le Coran, par exemple, ne porte le cachet du
bon sens, tandis que dans la Bible tout est
conforme au bon sens. Ce qu'elle nous raconte d'un
déluge qui a détruit le monde et de
Noé sauvé seul avec sa famille, n'est
pas plus étrange que l'enseignement
donné dans nos écoles qui affirment
que tout est sorti d'un globe de feu. N'est-il pas
plus facile de croire que l'homme a
été créé à
l'image de Dieu, que d'ajouter foi à
l'idée qu'on essaie d'inculquer dans
l'esprit de notre jeunesse, que nous provenons d'un
singe ?
La Bible,
comme
toutes les oeuvres merveilleuses de Dieu, porte
l'empreinte visible de son auteur; elle lui
ressemble. L'homme sème, et Dieu fait
épanouir des fleurs parfaitement belles
comme lui. La main de l'homme a écrit la
Bible, mais la Bible est l'oeuvre de Dieu. En
général, les natures les plus
cultivées sont celles qui aiment le plus les
fleurs, et les meilleurs d'entre les hommes sont
ceux qui aiment le plus la Bible. Le goût des
fleurs élève le niveau moral, et
l'amour pour la Bible rend meilleur. Tout ce que la
Bible dit de Dieu, de l'homme, de la
rédemption et de la vie future, s'accorde
admirablement avec les idées que nous nous
faisons de ce qui est juste, avec nos raisonnables
appréhensions et avec notre
expérience personnelle. Les
événements historiques y sont
racontés de manière à nous les
montrer tels qu'on avait l'habitude de les
considérer au moment où ils furent
écrits. Ce que la Bible nous dit du ciel
n'est pas la moitié aussi étrange que
les descriptions que fait M. Proctor des myriades
d'étoiles qui ne peuvent être
aperçues par aucun de nos télescopes.
Pourtant, l'opinion générale est que
la science ne repose que sur des faits, tandis que
la religion n'est que le pur effet de notre
imagination. Combien de personnes qui admettent
sans hésiter que Jupiter et d'autres
planètes sont habitées, ne peuvent se
résoudre à croire qu'au delà
de cette terre, les âmes peuvent avoir une
vie immortelle. Le vrai chrétien place la
foi avant la raison et pense que celle-ci se trompe
toujours quand elle répudie la foi. Si les
hommes consentaient seulement à
étudier davantage ce que la Bible dit du
ciel, ils ne seraient pas aussi attachés au
monde; leur coeur s'affectionnerait aux choses
invisibles et aux biens célestes et
impérissables.
Le péché existe sur la terre.
Il est très naturel de
supposer que Dieu ait voulu nous donner quelque
aperçu de l'avenir. Nous perdons
successivement nos amis et, quand ils sont morts,
la première pensée qui nous vient est
celle-ci: Où sont-ils allés? Nous
nous demandons avec anxiété si nous
pourrons les revoir, dans quel lieu et à
quel moment? Alors nous prenons notre Bible, car
nul autre livre dans le monde ne peut nous donner
la moindre consolation à ce sujet, aucun ne
peut nous dire où nos bien-aimés sont
allés.
Je
rencontrai, il y a
peu de temps, un de mes bons vieux amis. Je lui
pris la main pour lui demander des nouvelles de sa
famille, et je vis aussitôt des larmes couler
le long de ses joues.
- Je n'ai
maintenant
plus de famille! me dit-il.
- Quoi !
votre femme
est morte ?
- Oui,
monsieur.
- Et tous
vos enfants
aussi?
- Oui,
tous partis!
et je suis resté seul avec ma douleur.
Qui
voudrait enlever
à cette homme l'espoir de rejoindre un jour
ceux qu'il a tant aimés? Qui oserait lui
persuader qu'il ne les reverra plus jamais? Non! il
n'est nullement nécessaire d'oublier les
êtres chers qui nous ont devancés;
bien au contraire, nous pouvons saisir
fermement l'espérance qu'un jour viendra
où nous nous retrouverons, libres de toute
chaîne et bienheureux dans les lieux
célestes où brille une
éternelle lumière et où les
âmes s'abreuvent à cette source de
l'amour suprême qui sort du trône de
Dieu.
Dans le
fond de nos
âmes, nous nous sommes tous demandé
s'il y a une vie à venir :
- Parle de lui, de réelle espérance,
- Dis à mon coeur, dis s'il existe un lieu
- Où le péché, la mort et la souffrance
- Ne pourront plus me séparer de Dieu.
- Existe-t-il une heureuse patrie,
- Où des mortels pourront être reçus,
- Où de ses maux l'âme sera guérie,
- Où le repos attend les coeurs déçus?
- Oui, c'est la foi, l'amour et l'espérance,
- Ces biens si doux que Dieu nous adonnés,
- Qui rompent seuls ce douloureux silence ,
- Pour dire : A toi les cieux sont destinés!
Vous rencontrez des
personnes
qui prétendent qu'il n'y a point de ciel. Un
homme me soutenait un jour que rien ne pouvait nous
démontrer qu'il existait un autre paradis
que celui que nous pouvons nous créer sur la
terre. Si nous n'en avons pas un meilleur, il faut
avouer que ce monde, si rempli de souffrances et de
péchés, est un étrange ciel!
Je plains du fond de mon coeur celui qui a une
pareille idée.
Ce monde,
que
quelques-uns prennent pour un ciel, est le lieu
où le péché habite, où
toutes les douleurs ont leur rendez-vous, où
rien ne peut satisfaire les besoins de nos
âmes. Les hommes le parcourent en tous sens,
ils désirent même aller au
delà; mais plus ils connaissent ce qui s'y
passe, plus dégoûtés ils en
sont. On est bientôt lassé des
plaisirs les plus attrayants qu'il offre; il
ressemble à une mer orageuse, a-t-on dit,
dont chaque vague porte les restes de ceux qui y
ont péri. Toutes les fois que notre poitrine
respire, quelqu'un sur la terre a cessé de
vivre. Nous savons tous que notre existence ici-bas
sera courte; elle n'est qu'une vapeur qui
s'évanouit, une ombre qui passe.
Quelqu'un
a dit :
« On se rencontre, on se salue, on passe son
chemin et l'on disparaît. La vie n'a qu'un
pouce de durée; puis les siècles
reprennent leur cours. » Il est donc
parfaitement raisonnable d'étudier notre
Bible pour savoir où nous allons et
où sont nos amis partis avant nous. La vie
la plus longue comparée à
l'éternité, n'est qu'une goutte dans
l'océan des âges.
Les villes de l'antiquité.
Que sont-elles devenues?
Où est Babylone la grande? On dit qu'elle
fut fondée par la reine Sémiramis
qui, durant des années, employa deux
millions d'hommes pour la bâtir.
Il y a
mille ans
environ, un historien écrivait que les
ruines du palais de Nébucadnetzar
étaient encore debout, mais que nul n'osait
s'en approcher à cause de la quantité
de scorpions et de serpents qui y faisaient leur
gîte. Il ne reste plus d'elle aujourd'hui
aucun vestige. Ninive aussi a disparu. Ses tours et
ses bastions se sont écroulés. Le
voyageur ne trouve que peu de restes de Carthage.
Corinthe, où florissaient autrefois les arts
et tant de luxe, n'est plus qu'une masse informe.
Ephèse, qui fut si longtemps la
métropole de l'Asie, le Paris des temps
modernes, dont les édifices étaient
aussi élevés que le Capitole à
Washington, ne ressemble plus guère
qu'à un cimetière abandonné.
La ville de Grenade, si élégante avec
ses douze portes, ses tours et son palais de
l'Alhambra, est maintenant toute
délabrée. On vend comme des reliques,
les petites pièces de monnaie des grandes
villes d'Herculanum et de Pompéi.
Jérusalem, qui fut la joie de toute la
terre; n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Thèbes, qui, jusqu'à la venue du
Christ, fut la plus grande et la plus riche
cité du monde, n'est qu'un tas de
décombres. Ce qui reste encore debout de
l'ancienne Athènes et de tant d'autres
orgueilleuses villes de l'antiquité, suffit
à peine pour nous dire l'histoire de leur
décadence. Dieu a fait passer sur elles sa
charrue et les a bouleversées comme la
surface d'un champ. « Voici, dit Esaïe,
les nations sont comme une goutte d'un seau; elles
sont comme de la poussière sur une balance;
voici, les îles sont comme une menue
poussière qui s'envole... Toutes les nations
sont devant lui comme un rien; elles ne sont pour
lui que néant et vanité. »
(Esa
40:15-17.)
Voyez
jusqu'à
quel point est tombée Antioche Quand Paul y
prêcha, c'était une superbe
métropole traversée par une rue de
cinq kilomètres, ornée de colonnades
et de galeries couvertes. A chaque coin, on voyait
les statues de ses grands hommes dont on ne parle
plus; tandis que le pauvre artisan
prédicateur qui a passé sous ses
magnifiques portiques, est resté debout
comme le plus grand personnage de l'histoire. L'art
grec avait fourni aux autels des temples d'Antioche
ses plus belles décorations; aujourd'hui
encore, rien ne peut être comparé
à ses bains et à ses aqueducs. Les
hommes d'alors, comme nos contemporains,
recherchaient la fortune, la renommée, et
gravaient leurs noms et leur souvenir sur de
l'argile périssable. Dans l'enceinte de ses
murs, se trouvaient des collines de plus de sept
cents pieds, des précipices rocheux et de
profonds ravins, ce qui donnait à cette
cité un caractère pittoresque et
sauvage qui ne se rencontre dans aucune de nos
villes modernes. Ces collines étaient
admirablement fortifiées, ce qui leur
dominait un aspect sévère et
redoutable. L'immense population de cette brillante
cité était adonnée au plaisir
tout autant que le sont celles de nos capitales ;
l'art de la savante Grèce se rencontrait
là avec la légèreté et
l'amour du luxe de la superstitieuse Asie. Les
citoyens jouissaient des spectacles, des jeux, des
courses et des danses; ils avaient leurs sorciers,
leurs acrobates, leurs bouffons et leurs
prestidigitateurs ; ils cherchaient tous ainsi
à exciter et à satisfaire les
désirs les plus corrompus de la nature
humaine. C'est justement ce que font les masses
populaires encore aujourd'hui dans nos grandes
villes. Antioche était descendue plus bas
qu'Athènes, car les passions les plus
grossières étaient alimentées
même par son culte idolâtre.
C'est là
que
Paul vint prêcher la bonne nouvelle de
l'Evangile, c'est là que les disciples
furent pour la première fois appelés
chrétiens; auparavant ils se nommaient
saints ou frères. On dit que c'est
d'Antioche que la source du christianisme a jailli
comme un puissant fleuve qui a arrosé le
monde. Astarté, la reine des cieux,
adorée dans cette ville, Diane, Apollon, les
pharisiens et les saducéens ne sont plus;
mais les chrétiens tant
méprisés subsistent encore. Elle est
tombée cette cité païenne qui
n'a pas voulu s'attacher au christianisme et le
retenir dans son sein! Toutes les villes qui n'ont
pas été placées sous son
austère et pure influence d'une
manière complète, n'ont pas eu de
gloire durable; à la lumière des
siècles, on les a vues s'éteindre peu
à peu. Un petit nombre de nos villes
d'Amérique ont à peine cent
années d'existence, tandis qu'Antioche, qui
a prospéré près d'un millier
d'années est tombée.
Sur le point d'émigrer.
Je ne crois pas que ce
soit
mal de penser au ciel ni d'en parler. Je suis bien
aise de savoir où se trouve ce ciel et tout
ce qui peut s'y rapporter, car j'espère
l'habiter durant toute l'éternité. Si
je devais faire ma résidence dans une ville
étrangère, la première chose
que je ferais, ce serait de m'informer de l'endroit
où elle se trouve, de son climat, des
personnes auprès desquelles je devrais
vivre, en un mot, de tout ce qui la concerne. Si
l'un d'entre nous était sur le point
d'émigrer, ce serait justement là ce
qu'il ferait.
Or, nous
allons tous
partir pour un pays fort éloigné,
nous devons passer l'éternité dans un
autre monde, le monde grand et glorieux où
Dieu règne. N'est-il pas dès lors
urgent pour nous de faire tous nos efforts pour
savoir par qui il est habité, et par quel
chemin on y arrive ?
Peu de
temps
après ma conversion, un incrédule me
demanda pourquoi je levais les yeux en haut pendant
que le priais; le ciel, pensait-il, est partout,
pas mieux en haut qu'en bas. J'avoue que cette
question me troubla profondément et que la
première fois que je priai après cet
entretien, il me semblait que mes paroles se
perdaient dans les airs.
Depuis
lors, j'ai
beaucoup mieux étudié ma Bible
et je suis arrivé à cette conviction
que le ciel est au-dessus de nous et non pas en
bas. L'Esprit de Dieu est partout, mais Dieu est
dans le ciel; n'importe quel point du globe nous
habitons, le ciel est toujours au-dessus de nos
têtes.
Dans Genèse
17, il est dit
que Dieu s'éleva
en quittant Abraham. Dans Jean
3,
nous lisons que le Fils de l'homme est descendu du
ciel, et dans les Actes, que Jésus fut
élevé au ciel et qu'une nuée
le déroba aux yeux des disciples. Le ciel
est donc en haut. Le firmament lui-même, qui
s'étend au-dessus de nos têtes, montre
que le siège de la gloire de Dieu est
au-dessus de nous. Job demandait que Dieu ne
regardât pas d'en haut ; dans De
30:12,
nous lisons : « Qui montera pour nous au ciel
? » (Ps
113:5.)
Toute l'Ecriture nous le représente comme se
trouvant au-dessus du firmament. Le ciel
étoilé est lui-même si vaste
que celui où Dieu habite doit être un
royaume d'une immense étendue ; et pourquoi
nous en étonner? Ce n'est pas à des
êtres comme nous, dont la vue est
bornée, à demander pour quel motif
Dieu a fait le ciel tellement grand que les astres
qui l'éclairent sont visibles de toutes les
parties de notre petit globe ! « Il a
créé le ciel par sa puissance, dit
Jérémie Jer
51:15.
Il a fondé le monde par sa sagesse, il a
étendu les cieux par son intelligence.
» Nous savons pourtant bien peu de chose sur
cette puissance, cette sagesse et cette
intelligence ! « Ce sont là les bords
de ses voies ! s'écrie Job, Job
26:14
; c'est le bruit léger qui nous en parvient
; mais qui entendra le tonnerre de sa puissance?
» Esaïe
42:5, dit encore
: « Ainsi parle
Dieu, l'Eternel, qui a créé les cieux
et qui les a déployés, qui a
étendu la terre et ses productions, qui a
donné la respiration à ceux qui la
peuplent et le souffle à ceux qui y
marchent.
Ce n'est
pas toujours
par le moyen des grandes choses qu'on discerne la
puissance de Dieu et que les messages
célestes nous sont envoyés. « Et
devant l'Eternel il y eut un vent fort et violent
qui déchirait les montagnes et brisait les
rochers : l'Éternel n'était pas dans
le vent. Et après le vent, ce fut un
tremblement de terre : l'Éternel
n'était pas dans le tremblement de terre. Et
après le tremblement de terre, un feu :
l'Éternel n'était pas dans le feu. Et
après le feu, un murmure doux et
léger. » (1Ro
19:11,
12.)
C'est encore par un son doux et
subtil que Dieu parle à ses enfants.
Il y a des
gens qui
cherchent à connaître à quelle
distance exacte se trouve le ciel. Nous savons une
chose, c'est qu'il n'est pas tellement
éloigné que Dieu ne puisse de
là entendre nos prières. Je ne crois
pas que depuis la chute, une seule larme ait
été versée sur un
péché sans que le Seigneur en ait
tenu compte. Notre Dieu n'est pas à une si
grande distance de notre terre que nous ne
puissions nous approcher de lui ; si, à
cette heure, un soupir monte d'un coeur
troublé, il entend ce soupir; si un cri sort
d'un coeur brisé à cause de son
péché, il entend ce cri. Il n'est pas
loin de nous ! Son ciel n'est pas tellement
élevé, que le plus petit enfant
puisse en trouver le chemin inaccessible. Nous
lisons dans 2Ch
7:14,
« Si mon peuple sur qui est invoqué,
mon nom, s'humilie, prie et cherche ma face et s'il
se détourne de ses mauvaises voies, je
l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son
péché et je guérirai son pays.
»
Lorsque
j'étais à Dublin, on me parla d'un
homme qui venait de perdre son petit garçon.
Cet homme ne s'était jamais occupé
jusque-là de la vie à venir,
absorbé qu'il était dans les affaires
de ce monde. Mais quand son unique enfant mourut,
son coeur de père fut brisé... Chaque
soir, en rentrant, il s'enfermait dans sa chambre
pour chercher ardemment dans sa Bible tout ce qu'il
pouvait y trouver sur le ciel. Il voulait savoir
où son enfant était allé,
disait-il. Je trouve que c'était là
un homme plein de sens. Je pense qu'il n'existe pas
une seule personne qui n'ait vu mourir quelque
parent ou de chers amis. Fermerons-nous cette Bible
aujourd'hui, ou bien la consulterons-nous pour
apprendre où ils sont allés ?
Je lisais
dernièrement qu'un pasteur avait perdu l'un
de ses enfants. Il avait accompagné bien des
convois funèbres, il avait apporté
à beaucoup d'affligés les
consolations de l'Evangile ; mais cette fois le fer
avait pénétré dans sa propre
âme... Un de ses collègues
était venu officier à sa place au
convoi funèbre. Quand il eut fini de parler,
le père se leva et se tint debout
auprès du cercueil. Il dit que lorsqu'il
était arrivé dans cette Église
quelques années auparavant, il regardait
l'autre bord de la rivière sans prendre
aucun intérêt aux personnes qui y
habitaient, car elles n'appartenaient pas à
sa paroisse et n'étaient que des
étrangères pour lui. Quelque temps
après, sa fille, s'étant
mariée, alla demeurer au delà de la
rivière. Dès ce moment il
s'était intéressé aux
habitants de cette contrée et il regardait
chaque matin en se levant la maison de sa fille qui
était sur l'autre bord.
-
Maintenant,
ajouta-t-il, une autre enfant m'a été
enlevée; elle a traversé une autre
rivière, et le ciel me semble plus
précieux et plus près de moi que
jamais.
Mes amis !
croyons ce
que nous dit ce bon vieux livre ; soyons convaincus
que le ciel n'est pas un mythe, et
préparons-nous à aller y rejoindre
les bien-aimés qui nous ont devancés.
C'est ainsi seulement que nous pourrons obtenir la
consolation que nous cherchons.
A la recherche d'une meilleure patrie.
Quel a été et
quel est encore l'un des plus ardents désirs
du coeur de l'homme ? n'est -ce pas de trouver une
place meilleure, un lieu plus agréable que
celui où il vit ? Ce lieu il peut le
rencontrer s'il le veut, en regardant, non en bas
pour l'y chercher, mais en haut. A mesure que les
hommes acquièrent plus de connaissances, ils
rivalisent de luxe pour embellir de plus en plus
leurs demeures; mais la plus élégante
de ces demeures terrestres n'est qu'une grange vide
en comparaison de celles qui nous sont
réservées dans les cieux.
Vers quoi
tendent nos
désirs quand notre vie arrive à son
déclin? N'est-ce pas vers quelque doux abri
bien tranquille, une maison où nous pourrons
jouir, sinon d'un constant repos, du moins des
avant-goûts du repos éternel?
Qu'est-ce qui poussa Christophe Colomb à
traverser les mers occidentales inexplorées
sans savoir le sort qui l'attendait, si ce n'est
l'espoir de découvrir un beau pays! Nos
pères, chassés de leur terre natale
par la persécution, osèrent affronter
une côte sauvage hérissée de
récifs, dans l'espoir de trouver au
delà des terrains fertiles et une patrie
libre où ils trouveraient le repos et
adoreraient Dieu en paix.
Le
chrétien a
une espérance à peu près
semblable ; seulement le ciel qu'il désire
n'est pas pour lui un pays inexploré, ni qui
possède rien de ce qui attire vers les
choses de la terre. Peut-être la faiblesse
seule de notre vue nous empêchent-elle de
voir les portes des cieux toutes grandes ouvertes,
et celle de nos oreilles, d'entendre les joyeuses
volées des cloches célestes ? Que de
sons autour de nous que nous ne pouvons saisir !
que de brillants soleils semés dans l'espace
que nous n'avons jamais vus ! Nous connaissons peu
du ciel radieux, et cependant, de temps à
autre, quelque rayon de sa gloire arrive
jusqu'à nous.
- Je ne vis pas dans ses airs balsamiques,
- Je n'ai pas vu de ses fleurs les beautés,
- Ni tressailli de ses divins cantiques
- Sur ses bords enchantés.
- De sa cité, les tours étincelantes
- N'ont ébloui jamais mes faibles yeux.
- Muet gardien de ses portes brillantes,
- La mort ferme les cieux.
- Mais des rayons inondent l'étendue
- Quand le soleil disparaît vers le soir ;
- La main de Dieu semble du ciel tendue
- Pour nous le laisser voir.
- Parfois aussi, pour notre âme ravie,
- Les cieux dorés entr'ouvrent leurs trésors,
- Et nous voyons de la douce patrie,
- Un court instant les bords.
Les voyageurs qui font
des
ascensions sur Alpes, disent qu'ils peuvent
apercevoir distinctement des villages très
éloignés, et même compter les
vitres des églises. La distance qui les
sépare du lieu où ils se rendent,
leur paraît raccourcie ; mais après
des heures de marche, ils s'en trouvent encore fort
loin. Cela tient à la pureté de
l'atmosphère. Pourtant, à force de
persévérance, le voyageur
fatigué atteint le but et trouve enfin du
repos. Parfois aussi, quand nous demeurons sur les
sommets élevés de la grâce, le
ciel nous semble très près de nous.
Mais il est des heures dans notre vie où les
brouillards et les nuages qu'amassent autour de nos
âmes le péché et la souffrance,
le dérobent à notre vue. Cependant,
il est tout aussi près alors et nous sommes
aussi sûrs d'y arriver, si toutefois nous ne
quittons pas le sentier où Christ a
marché lui-même.
Sur les
rives de
l'Adriatique, les femmes qui ont vu partir leurs
maris pour aller pêcher au loin sur les eaux
profondes, ont l'habitude de se réunir le
soir sur le rivage pour chanter de leur voix la
plus douce, le premier verset de quelque beau
cantique. Puis, elle prêtent l'oreille
jusqu'à ce que, porté sur les ailes
des vents au-dessus des flots, le second verset
chanté par les braves pêcheurs, leur
arrive. Tous sont heureux alors... Peut-être
qu'en écoutant mieux, nous pourrions saisir,
nous aussi, au-dessus de la mer agitée de ce
monde, quelques sons, quelque léger murmure
lointain, qui nous dirait qu'un ciel existe, qu'une
demeure céleste nous attend? Et quand nous
entonnons des hymnes sur les rives de cette terre,
peut-être que nous pourrions entendre
quelques doux échos venant des cieux dont
les accords, en traversant les plages
éthérées, viendraient
réjouir les coeurs de ceux qui sont encore
ici-bas étrangers et voyageurs ? Oui, nous
avons besoin de regarder vers le ciel et par
delà cette basse terre, afin de vivre plus
haut dans nos pensées et dans notre
activité.
Vous savez
que
lorsqu'un homme se prépare à monter
dans un ballon, il se munit de sable pour lui
servir de lest. Quand il veut s'élever, il
jette une partie du sable par-dessus bord ; il en
jette encore lorsqu'il désire que son ballon
monte plus haut ; plus il jette de sable, plus il
monte. Ainsi, plus nous voulons nous approcher de
Dieu, plus nous devons rejeter loin de nous les
choses de ce monde. Laissons-les tomber ! ne
plaçons pas en elles les affections de nos
coeurs, mais « amassons-nous des
trésors dans les cieux, » comme a dit
le Maître.
On me
parlait un jour
d'une dame qui, depuis des années,
était couchée sur un lit de douleur.
C'était une de ces âmes
sanctifiées que Dieu prépare pour son
royaume céleste. Je crois qu'il y a dans ce
monde un grand nombre de ces chrétiens dont
nous n'entendons jamais parler, leurs noms ne sont
point publiés, mais ils vivent très
près du Seigneur et très près
du ciel. Je suis convaincu qu'il faut une plus
grande mesure de grâce pour se soumettre
à la volonté de Dieu que pour
l'accomplir ; si une personne, couchée sur
un lit de maladie, souffre joyeusement, cela est
tout aussi agréable à Dieu que si
elle allait travailler dans son oeuvre.
Eh bien
donc, cette
dame était une de ces personnes excellentes.
Elle racontait qu'elle avait souvent pris plaisir
à observer un oiseau qui construisait son
nid près de sa fenêtre. Une
année, il le plaçait si bas, que la
dame craignant que ses petits ne fussent
exposés, ne cessait de lui dire - Petit
oiseau, bâtis plus haut !
Elle
prévoyait
pour le pauvre animal des chagrins et des
désappointements.... Enfin, le nid
terminé, l'oiseau y déposa ses oeufs
et les couva. Chaque matin la dame regardait le nid
pour voir s'il était encore là ; elle
prenait grand plaisir à observer la
mère quand elle apportait la nourriture
à ses petits. Mais un jour, elle ne vit plus
que des plumes dispersées et se dit : «
Ah ! le chat a dévoré la mère
et la couvée ! »
C'eût
été un acte de bonté de
détruire ce nid de bonne heure. C'est
là ce que Dieu fait très souvent pour
nous ; il arrache nos biens avant qu'il soit trop
tard.... Il faut dire aux chrétiens de
profession qu'ils seront désappointés
s'ils construisent pour ce monde. Dieu leur dit :
« Bâtissez plus haut ! » Il vaut
mieux vivre avec Christ en Dieu, que nulle part
ailleurs. Je préférerais vivre ainsi
avec Christ en Dieu que d'être en Eden comme
Adam. Adam aurait pu subsister dans le paradis des
milliers d'années et tomber ensuite ; mais
si notre vie est cachée avec Christ, quelle
parfaite sécurité pour nous !
Je veux savoir.
- Depuis le jour où tu quittas la terre,
- J'ignore si, par delà du tombeau,
- Les anges saints tout brillants de lumière,
- T'ont accueilli dans un monde plus beau ?
- Je veux savoir de quelles joies sublimes
- Tu dois jouir auprès de ton Sauveur,
- Car entre nous s'étendent des abîmes;
- Ah! parle-moi de ton divin bonheur!
- As-tu grandi sous les rayons célestes
- Jusqu'à nous prendre en profonde pitié?
- Sont-ils si beaux les parvis où tu restes
- Que notre amour, tu l'aurais oublié?
- As-tu trouvé nos amis dans ta gloire
- Pour leur parler des peines du passé,
- Et rappeler, sans doute, à leur mémoire
- Mon grand chagrin quand ils m'ont tous laissé?
- As-tu compris l'insondable problème
- Que nos esprits voudraient chercher encor?
- Et portes-tu le divin diadème,
- La blanche robe et la couronne d'or?
- Ne peux-tu donc, en soulevant les voiles,
- Nous révéler les délices des cieux?
- Nous envoyer d'au delà des étoiles,
- Un mot d'amour qui nous rendrait joyeux?
- Mais Dieu défend que mon coeur te questionne !
- Il me suffit de savoir par la foi
- Qu'au ciel Jésus me garde une couronne,
- Qu'auprès de lui tu vivras avec moi.
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