Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CONFESSION DE FOI DE 1537

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Les articles de janvier 1537 ayant été adoptés, Farel et Calvin Présentèrent en conséquence (il semble bien que Calvin fut l'auteur du texte) un Projet de Confession de loi qui fut adopté et publié en avril 1537. Le Magistrat était Prié, Pour donner l'exemple, de confesser publiquement sa foi en y souscrivant, et l'on répandit le texte de maison en maison, Pour s'enquérir des intentions d'un chacun. Mais cette façon de procéder indisposa fortement le Peuple ; aussi décida-t-on de convoquer les habitants quartier par quartier (on disait alors « dizaine ») à Saint-Pierre pour leur faire donner une adhésion collective au texte proposé. Ce nouvel essai ne réussit pas mieux ; la situation devint alors de Plus en plus difficile; insensiblement, le Magistrat cessa de soutenir les réformateurs et l'on dut constater l'échec du Projet.

Si Calvin et Farel durent quitter Genève en 1538, ce fut en partie à cause de cet échec.

On remarquera que cette Confession de foi, comme le catéchisme dont elle est extraite, repose sur ces trois colonnes: le Décalogue, le Credo et l'Oraison dominicale.



CONFESSION DE LA FOI, LAQUELLE TOUS

BOURGEOIS ET HABITANTS DE GENÈVE ET SUJETS

DU PAYS DOIVENT JURER DE GARDER ET TENIR,

EXTRAITE DE L'INSTRUCTION DONT ON USE

EN L'ÉGLISE DE LA DITE VILLE.

 

Comme enfants naguère nés, désirez le lait raisonnable et qui est sans fraude.

Soyez appareillés à répondre à chacun qui vous demande raison de l'espérance qui est en vous.

Si quelqu'un parle, que ce soit les paroles de Dieu. (I Pierre 2. 3. 4).

 

I. LA PAROLE DE DIEU.

Premièrement nous protestons (déclarons) que pour la règle de notre foi et religion nous voulons suivre la seule Ecriture, sans y mêler aucune chose qui ait été controuvée (inventée) du sens des hommes sans la Parole de Dieu : et ne prétendons pour notre gouvernement spirituel recevoir autre doctrine que celle qui nous est enseignée par icelle Parole, sans y ajouter ni diminuer, ainsi que notre Seigneur le commande.


II. UN SEUL DIEU.

Suivant donc l'institution qui est contenue aux saintes Ecritures, nous reconnaissons qu'il y a un seul Dieu,, lequel nous devons adorer et auquel nous devons servir, auquel nous devons mettre toute notre fiance (confiance) et espérance : ayant cette assurance qu'en lui seul est contenue toute sapience (sagesse), puissance, justice, bonté et miséricorde. Et comme il est Esprit, qu'il le faut servir en esprit et en vérité. Et pourtant reputons (estimons que c'est) une abomination de mettre notre fiance ni espérance en créature aucune, d'adorer autre que lui, soit anges ou autres créatures quelconques, et de reconnaître autre Seigneur de nos âmes que lui seul, soit saints ou saintes, ou hommes vivants sur la terre: pareillement de constituer le service qui lui doit être rendu en cérémonies extérieures et observations charnelles, comme s'il se délectait en telles choses, de faire image pour représenter sa divinité ni aussi autre image pour adorer.


III. LOI DE DIEU, SEULE POUR TOUTES.

Pourtant qu'il est le seul Seigneur et maître qui a la domination sur nos consciences et aussi que sa volonté est la seule règle de toute justice, nous confessons que toute notre vie doit être réglée aux commandements de sa sainte loi, en laquelle est contenue toute perfection de justice, et que ne devons avoir autre règle de bien vivre et justement, ni inventer autres bonnes oeuvres pour complaire à lui que celles qui y sont contenues, ainsi qu'il s'ensuit : Exode XX.

je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai tiré hors de la terre d'Egypte, de la maison de servitude. Tu n'auras point d'autres dieux devant moi. Tu ne te feras aucune image ni semblance des choses qui sont au ciel là-sus, ni en la terre çà-bas, ni ès eaux dessous la terre ; tu ne leur feras inclination et ne leur serviras, car je suis le Seigneur ton Dieu, fort, jaloux, visitant l'iniquité des pères sur les enfants en la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent, et faisant miséricorde en mille générations à ceux qui m'aiment et gardent mes commandements. Tu ne prendras point le nom du Seigneur ton Dieu en vain, car Dieu ne tiendra point pour innocent celui qui prendra son nom en vain. Aie souvenance du jour du repos pour le sanctifier : six jours tu travailleras et feras toute ton oeuvre ; le septième c'est le repos du Seigneur ton Dieu, tu ne feras aucune oeuvre, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta chambrière, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dedans tes portes : car en six jours Dieu a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui est en iceux et s'est reposé au septième jour : pourtant il a béni le jour du repos et l'a sanctifié. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés sur la terre laquelle le Seigneur ton Dieu te donnera. Tu ne tueras point. Tu ne paillarderas point. Tu ne déroberas point. Tu ne diras point faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain et ne désireras point sa femme, ni son serviteur, ni sa chambrière, ni son boeuf, ni son âne, ni autre chose qui soit à lui.


IV. L'HOMME EN SA NATURE.

Nous reconnaissons l'homme en sa nature être du tout aveugle en ténèbres d'entendement et plein de ,corruption et perversité de coeur, tellement que de soi-même il n'a aucune puissance de pouvoir comprendre la vraie connaissance de Dieu, comme il appartient (convient), ni de s'adonner à bien faire. Mais au contraire s'il est délaissé de Dieu en sa propre nature, il ne peut sinon demeurer en ignorance et être abandonné à toute iniquité. Par quoi il a besoin d'être illuminé de Dieu pour venir à la droite (vraie) connaissance de son salut, et aussi d'être en son affection redressé et reformé .à l'obéissance de la justice de Dieu.


V. L'HOMME EN SOI DAMNÉ.

Puisque l'homme est naturellement (ainsi comme dit a été) dépourvu et dénué en soi de toute lumière de Dieu et de toute justice, nous reconnaissons qu'en soi-même il ne peut attendre que l'ire (colère) et la malédiction de Dieu, et pourtant qu'il doit chercher autre part qu'en soi le moyen de son salut.


VI. SALUT EN JÉSUS.

Nous confessons donc que Jésus-Christ est celui qui nous a été donné du Père afin qu'en lui nous recouvrions tout ce qui nous défault (manque) en nous-mêmes. Or tout ce que Jésus-Christ a fait et souffert pour notre rédemption, nous le tenons véritable sans aucun doute, ainsi qu'il est contenu au Symbole qui est récité en l'Eglise, c'est à savoir : je -crois en Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, et en Jésus-Christ, son seul Fils, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, né de la vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, mort et enseveli, est descendu aux enfers, le tiers jour est ressuscité des morts, est monté ès cieux, est assis à la dextre de Dieu le Père tout puissant, et de là viendra juger les vifs et les morts. je crois au Saint-Esprit, la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair, la vie éternelle, Amen.


VII. JUSTICE EN JÉSUS.

Pourtant nous reconnaissons les choses qui s'ensuivent nous être données de Dieu en Jésus-Christ : Premièrement qu'étant de notre nature ennemis de Dieu, sujets à son ire et jugement, nous sommes réconciliés avec lui et remis en sa grâce par l'intercession de Jésus-Christ, d'autant qu'en sa justice et innocence nous avons rémission de nos iniquités et que par l'effusion de son sang nous sommes purgés et nettoyés de toutes nos macules (souillures).


VIII. RÉGÉNÉRATION EN JÉSUS.

Secondement que par son Esprit nous sommes régénérés en nouvelle nature spirituelle, c'est-à-dire que les concupiscences mauvaises de notre chair par sa grâce sont mortifiées, afin de ne plus régner en nous ; et au contraire notre volonté est rendue conforme à celle de Dieu pour suivre sa voie et chercher ce qui lui est agréable. Et pourtant, que par lui nous sommes délivrés de la servitude de péché, sous la puissance duquel nous sommes de nous-mêmes tenus captifs, et que par icelle délivrance nous sommes faits capables et idoines (aptes) à faire bonnes oeuvres, et non autrement.


IX. RÉMISSION DES PÉCHÉS TOUJOURS NÉCESSAIRE AUX FIDÈLES.

Finalement que cette régénération est tellement (de telle manière) faite en nous que, jusqu'à ce que nous sommes dépouillés de ce corps mortel, il y demeure toujours en nous beaucoup d'imperfections et d'infirmités: tellement que nous sommes toujours pauvres et misérables pécheurs devant la face de Dieu. Et combien que nous devions de jour en jour croître et profiter (nous fortifier) en la justice de Dieu, toutefois il n'y a jamais plénitude ni perfection cependant (pendant) que nous conversons (séjournons) ici [-bas]. Par quoi nous avons toujours besoin de la miséricorde de Dieu pour obtenir rémission de nos fautes et offenses. Et ainsi devons-nous toujours chercher notre justice en Jésus-Christ et non point en nous, et en lui nous reposer et assurer, ne rien attribuant à nos oeuvres.


X. TOUT NOTRE BIEN EN LA GRACE DE DIEU.

Et afin que toute gloire et louange soit rendue à Dieu (comme elle est due) et que nous puissions avoir vraie paix et repos en nos consciences, nous entendons et confessons que nous recevons tous les bénéfices (bienfaits) de Dieu ci-dessus récités (énumérés) par sa seule clémence et miséricorde, sans aucune considération de notre dignité ou mérite de nos oeuvres, auxquelles n'est due aucune rétribution que de confusion éternelle. Néanmoins, que notre Seigneur par sa bonté, nous ayant reçu en la communion de son fils Jésus, a les oeuvres que nous faisons en foi plaisantes et agréables : non point qu'elles le méritent, mais pourtant que (parce que), ne nous imputant point l'imperfection qui y est, il ne reconnaît en icelles sinon ce qui procède de son Esprit.


XI. FOI.

Nous confessons que l'entrée que nous avons à si grands trésors et si grandes richesses de la bonté de Dieu, qui est épandue (répandue) sur nous, c'est par la foi : quand en certaine confiance et certitude de coeur, nous croyons aux promesses de l'Evangile et recevons Jésus-Christ tel qu'il nous est présenté du Père et qu'il nous est décrit par la Parole de Dieu.


XII. INVOCATION DE DIEU SEUL ET INTERCESSION DE CHRIST.

Comme nous avons déclaré n'avoir la confiance et espérance de notre salut et tout bien en autre qu'en Dieu par Jésus-Christ, aussi nous confessons que nous le devons invoquer en toutes nos nécessités au nom de Jésus-Christ, qui est notre médiateur et avocat, par lequel avons accès à lui. Pareillement devons reconnaître que tous biens viennent de lui seul et lui en rendre actions de grâces. Au contraire nous rejetons l'intercession des Saints, comme une superstition inventée des hommes contre l'Ecriture vu même qu'elle ne procède que de défiance (ne découle que de la méfiance) que l'intercession de Jésus-Christ ne soit suffisante.


XIII. ORAISON INTELLIGIBLE.

Davantage, puisque oraison n'est sinon hypocrisie et feintise (tromperie), si elle ne procède de l'affection intérieure du coeur, nous entendons que toutes oraisons se doivent faire en certaine intelligence (compréhension). Et pour cette cause nous apprenons l'Oraison de notre Seigneur, pour bien entendre (comprendre) ce que nous devons lui demander: Notre Père qui es ès cieux; Ton nom soit sanctifié ; Ton royaume advienne ; Ta volonté soit faite ainsi en la terre comme au ciel; Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ; et nous pardonne nos offenses, ainsi que nous pardonnons à ceux qui nous offensent ; et ne nous induis point en tentation, mais délivre-nous du Malin. Amen.


XIV. SACREMENTS.

Nous entendons que les sacrements que notre Seigneur a ordonnés en son Eglise nous doivent être comme exercices de foi, tant pour la fortifier et confermer (affermir) aux promesses de Dieu, que pour la témoigner envers les hommes. Et seulement en y a deux en l'Eglise chrétienne qui soient constitués de l'autorité de Dieu : le Baptême et la Cène de notre Seigneur : pourtant ce qui est tenu au royaume du pape, de sept sacrements, nous le condamnons comme fable et mensonge.


XV. BAPTÊME.

Le Baptême est un signe extérieur par lequel notre Seigneur testifie (atteste) qu'il nous veut recevoir pour ses enfants, comme membres de son fils Jésus. Et pourtant en icelui nous est représentée la purgation (purification) de nos péchés que nous avons au sang de Jésus-Christ, la mortification de notre chair que nous avons par sa mort, pour vivre en lui par son Esprit. Or, puisque nos enfants appartiennent à une telle alliance de notre Seigneur, nous sommes certains que à bon droit le signe extérieur leur est communiqué.


XVI. LA SAINTE CÈNE.

La Cène de notre Seigneur est un signe par lequel sous, le pain et le vin il nous représente la vraie communication spirituelle que nous avons en son corps et son sang. Et reconnaissons que, selon son ordonnance, elle doit être distribuée en la compagnie des fidèles, afin que tous ceux qui veulent avoir Jésus pour leur vie en soient participants. Or, d'autant que la messe du pape a été une ordonnance maudite et diabolique pour renverser le mystère de cette sainte Cène, nous déclarons qu'elle nous est en ,exécration, comme une idolâtrie condamnée de Dieu, tant en ce qu'elle est estimée un sacrifice pour la rédemption des âmes que pour ce que le pain est en icelle tenu ,et adoré comme Dieu; outre les autres blasphèmes et superstitions exécrables qui y sont contenues, et l'abus de la Parole de Dieu, qui y est prise en vain sans aucun fruit ni édification.


XVII. TRADITIONS HUMAINES.

Les ordonnances qui sont nécessaires à la police (ordre) extérieure de l'église, et appartiennent seulement à entretenir paix, honnêteté et bon ordre en l'assemblée des chrétiens, nous ne les tenons point pour traditions humaines, d'autant qu'elles sont comprises sous ce commandement général de saint Paul où il veut que tout se fasse entre nous décentement (décemment) et par bon ordre ; mais toutes lois et constitutions faites pour lier les consciences, pour obliger les fidèles à choses qui ne ,sont commandées de Dieu, pour établir autre service de Dieu que celui qu'il demande, et tendantes à rompre la liberté chrétienne, nous les condamnons comme perverses doctrines de Satan, vu que notre Seigneur déclare qu'il est honoré en vain par doctrines qui sont du commandement des hommes. Et en telle estime avons-nous les pèlerinages, moineries, différences de viandes, défenses de mariages, confesses, et autres semblables.


XVIII. ÉGLISE.

Combien qu'il n'y ait qu'une seule Eglise de Jésus-Christ, toutefois nous reconnaissons que la nécessité requiert les compagnies des fidèles être distribuées en divers lieux. Desquelles assemblées une chacune est appelée église. Mais d'autant que toutes compagnies ne s'assemblent au nom de notre Seigneur, mais plutôt pour le blasphémer et polluer (souiller) par leurs sacrilèges, nous entendons que la droite marque pour bien discerner l'Eglise de Jésus-Christ est quand son saint Evangile y est purement et fidèlement prêché, annoncé, écouté et gardé, quand ses sacrements sont droitement administrés, encore qu'il y ait quelques imperfections et fautes, comme toujours il y en aura entre les hommes. Au contraire, là où l'Evangile n'est déclaré, ouï et reçu, là nous ne reconnaissons point forme d'église. Et pourtant les églises gouvernées par les ordonnances du pape sont plutôt synagogues du diable qu'églises chrétiennes.


XIX. EXCOMMUNICATION.

Toutefois, pource qu'il y a toujours des contempteurs (mépriseurs) de Dieu et de sa sacrée Parole, lesquels ne tiennent compte d'admonition (remontrance) ni exhortation ni répréhension, mais ont métier d'un plus grand châtiment, nous tenons la discipline d'excommunication être une chose sainte et salutaire entre les fidèles, comme véritablement elle a été instituée de notre Seigneur pour bonne raison. C'est afin que les méchants par leur conversation (manière de vivre) damnable ne corrompent les bons et ne déshonorent notre Seigneur et aussi que, ayant honte, ils se retournent à pénitence. Et pourtant nous entendons qu'il est expédient selon l'ordonnance de Dieu que tous manifestes idolâtres, blasphémateurs, meurtriers, larrons, paillards, faux témoins, séditieux, noiseux (querelleurs), détracteurs, batteurs, ivrognes, dissipateurs de biens, après avoir été dûment admonestés, s'ils ne viennent à amendement, soient séparés de la communion des fidèles jusqu'à ce qu'on y aura connu repentance.


XX. MINISTRES DE LA PAROLE.

Nous ne reputons (admettons) point autres pasteurs de l'église que les fidèles ministres de la Parole de Dieu et repaissant les brebis de Jésus-Christ par icelle en instructions, admonitions, consolations, exhortations, répréhensions, d'autre part résistant à toutes fausses doctrines et tromperies du diable, sans mêler parmi la pure doctrine des Ecritures leurs songes ni folles imaginations. Et ne leur attribuons autre puissance ni autorité sinon de conduire, régir et gouverner le peuple de Dieu à eux commis par icelle Parole : en laquelle ils ont puissance de commander, défendre, promettre et menacer, et sans laquelle ils ne peuvent et ne doivent rien attenter. Or, comme nous recevons les vrais ministres de la Parole de Dieu comme messagers et ambassadeurs de Dieu, lesquels il faut écouter comme lui-même, et reputons (estimons) leur ministère être une commission de Dieu nécessaire en l'Eglise ; aussi d'autre part nous tenons que tous séducteurs, faux prophètes, qui délaissant la pureté de l'Evangile, déclinent (s'abandonnent) à leurs propres inventions, ne doivent nullement être soufferts ni soutenus, quelque titre de pasteurs qu'ils prétendent : mais plutôt comme loups ravissants doivent être chassés et déboutés (exclus) du peuple de Dieu.


XXI. MAGISTRATS.

Nous avons la superéminence et domination, tant des rois et princes que autres magistrats et supérieurs, pour une chose sainte et bonne ordonnance de Dieu. Et comme eux, en faisant leur office, ils servent à Dieu et suivent une vocation chrétienne, soit en défendant les affligés et innocents, soit en corrigeant et punissant la malice des pervers, aussi de notre part que nous leur devons porter honneur et révérence, rendre obéissance et subjection (soumission), exécuter leurs commandements porter les charges à nous par eux imposées, en tant qu'il nous est possible sans offenser Dieu. En somme, qu'il nous les faut reputer (considérer) comme vicaires et lieutenants de Dieu, auxquels on ne puisse nullement résister, sinon en résistant à Dieu même ; et leur office comme une sainte commission de Dieu, laquelle il leur a donnée afin de nous gouverner et régir. Par quoi nous entendons que tous chrétiens sont tenus de prier Dieu pour la prospérité des supérieurs et seigneurs des pays où ils vivent, obéir aux statuts et ordonnances qui ne contreviennent aux commandements de Dieu, procurer le bien, la tranquillité et utilité publique, s'efforçant d'entretenir l'honneur des supérieurs et tranquillité du peuple, sans rien machiner ni procurer qui soit pour émouvoir troubles ni dissensions. Et au contraire nous déclarons que tous ceux qui se portent (comportent) infidèlement envers leurs supérieurs et n'ont droite affection au bien public du pays où ils conversent (passent leur vie), en cela ils démontrent leur infidélité envers Dieu.

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