Jour de l'an. (Lire Ps. XC.)
«Ebenhézer ! jusqu'ici l'Éternel nous a secourus. » N'est-ce pas là une bonne et douce parole à choisir dans notre précieuse Bible pour en faire le sujet de nos pensées, de nos prières, de nos actions de grâces, dans ce jour qui commence pour nous une nouvelle année?
Pour le chrétien, le 1er janvier est un jour sérieux, parce que le chrétien éprouve le besoin de dire avec Moïse : « Enseigne-nous à tellement compter nos jours que nous en puissions avoir un coeur sage. » Parmi les sentiments qui se pressent dans son coeur, le regret de n'avoir pas mieux employé l'année écoulée, la douleur de se trouver encore en face de péchés détestés mais trop faiblement combattus, le désir d'employer plus fidèlement l'année qui commence, tiennent la première place; puis vient la revue rétrospective des événements qui sont survenus, joies ou douleurs, et le besoin profondément senti de remettre au Seigneur le soin de cet avenir qui s'avance si mystérieux, si solennel, quelquefois si sombre et si effrayant. Sont-ce là en effet les dispositions dans lesquelles nous voyons s'ouvrir cette nouvelle année, et souhaitons-nous que Dieu sanctifie et bénisse pour nous les souvenirs du passé et les perspectives de l'avenir?
Alors, plaçons-nous devant le Seigneur, et élevons dans notre coeur un autel à sa bonté et à sa fidélité en disant avec Samuel : « Ebenhézer ! jusqu'ici l'Éternel nous a secourus. » Oui, il a été bon et fidèle au delà de toute expression pendant notre vie tout entière et pendant l'année qui finit. Nous avons eu des épreuves; peut-être de grandes et déchirantes épreuves, peut-être seulement de ces difficultés peu apparentes qui sont pourtant des épines dans la vie : eh bien! nos croix les plus lourdes ne nous ont pas accablés; par la bonté de Dieu elles ne nous ont pas fait douter de lui, et nous avons cette confiance, qu'elles porteront en nous un fruit paisible de justice à la gloire de Dieu.
Nous avons eu des tentations, des luttes contre le malin, le monde et notre propre péché : eh bien! le Seigneur nous a gardés et nous avons été délivrés de la gueule du lion; il n'a pas permis que notre ennemi nous reprît en sa puissance; à côté de nos épreuves, il nous a envoyé des joies; à côté de nos tentations et de nos misères, nous trouvons dans notre coeur des désirs et des résolutions qui nous encouragent à lui dire avec reconnaissance « Seigneur, tu sais toutes choses; tu sais que je t'aime... »
« Ebenhézer! jusqu'ici l'Éternel nous a secourus; » et sa fidélité dans le passé nous garantit sa fidélité pour l'avenir. Prenons donc courage, et entrons dans cette nouvelle année bien convaincus qu'elle ne nous apportera rien dont l'amour du Seigneur ne puisse et ne veuille faire une bénédiction, rien qui ne puisse devenir pour nous un éternel sujet d'actions de grâces.
PRIÈRE.
Seigneur notre Dieu, sois béni de ce que nous te connaissons comme le Dieu fidèle, qui garde sa miséricorde à son peuple, et qui lui donne jour après jour et année après année des sujets de le louer! Nous venons, au commencement de cette nouvelle année, t'élever dans notre coeur un Ebenhézer qui témoigne à la fois de notre gratitude pour le passé et de notre confiance en toi pour l'avenir. Oui, Seigneur, nous t'avons jusqu'ici trouvé bon et fidèle; et nous savons que tu es toujours le même et que tu ne changes point; aussi te remettons-nous en paix cette année que ta grâce ouvre devant nous. Tu sais seul ce qu'elle doit nous apporter; tu sais seul si nous la verrons finir : quoi qu'il en soit, que ce soit une année dont nous puissions nous souvenir avec joie jusque dans les tabernacles éternels. Nous t'offrons notre prière au nom de Jésus, notre Sauveur. Amen.