ACTES, I, 9-11.

Ascension.

(Lire Apoc., I, 1-18.)

 

Ce n'est pas parce que les disciples « regardaient en haut, » et cherchaient en quelque sorte à percer par la foi le voile de nuées qui s'étendait entre eux et leur Sauveur, que les anges vinrent mettre fin à leur contemplation. C'est parce qu'il y avait dans leur coeur ému et leur esprit troublé un mélange de foi et d'erreur. Ils regardaient, désappointés, tristes dans le sentiment encore vague que leur Maître les quittait pour toujours, le point du ciel où ils l'avaient vu disparaître; cette contemplation, si elle s'était prolongée, n'aurait pu avoir pour eux de bons résultats, parce qu'elle les aurait laissés dans l'abattement. Voilà pourquoi le Sauveur, pour les ramener à la réalité de la vie, pour leur rappeler qu'il leur fallait désormais, non plus gémir sur son absence, mais travailler en vue de son retour, chargea les deux anges de venir leur annoncer son second avènement.

Nous avons besoin de prêter une oreille attentive à la parole des anges, non pour le même motif que les apôtres, - nous ne sommes que trop attachés à la terre, trop disposés à perdre complètement de vue les choses qui sont en haut où Christ est assis à la droite de Dieu, - mais parce que nous oublions facilement, nous aussi, que Jésus doit redescendre du ciel de la manière même dont il y est monté. « Le voici qui vient sur les nuées, et tout oeil le verra, et ceux même qui l'ont percé; » il vient pour exercer le jugement et pour nous demander compte de la manière dont nous aurons accompli la tâche qu'il nous avait confiée. Il vient : quelle influence cette pensée, prise au sérieux, embrassée dans sa réalité,, solennelle, mais simple et inévitable, doit-elle avoir sur nous? Ah! chacun de nous le sent certainement.

Elle doit nous faire penser, parler, agir, comme nous voudrons l'avoir toujours fait quand nous verrons le Seigneur lui-même descendre du ciel environné des anges, et qu'il ne nous restera plus un seul de ces doutes, une seule de ces illusions, de ces vaines pensées, de ces fausses espérances, qui bien souvent, et même à notre insu, nous font perdre de vue « la venue du jour de Dieu. » Nous nous arrêtons, c'est-à-dire nous perdons notre temps, à des choses sans valeur pour notre éternité : que la pensée du second avènement de Jésus nous réveille et nous vivifie. Nous nous laissons aller à la tristesse et au découragement : que l'attente de Jésus nous fortifie et nous relève. Nous risquons d'oublier le danger que courent autour de nous les âmes inconverties : pensons à la terreur que leur causera la venue du Fils de l'homme. Chrétiens peu vivants, peu fidèles que nous sommes, sommes-nous prêts à voir Jésus paraître et à l'accueillir avec un cri de joie? « En attendant ces choses, étudiez-vous à être trouvés de lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix. »

 

PRIÈRE.

Seigneur Jésus! fais-nous vivre dans la pensée et dans l'attente de ta seconde venue ! et pour que cette pensée et cette attente nous remplissent de joie en toi, accorde-nous abondamment les bénédictions qui résultent pour tes disciples de ton ascension glorieuse. Tu es assis à la droite du Père; toute puissance t'est donnée dans le ciel et sur la terre, tu as promis d'être avec nous jusqu'à la fin du monde et de répandre sur ton Église le don du Saint-Esprit : accomplis ces promesses à notre égard, et fais-nous ainsi vivre dans la foi et croître dans la grâce jusqu'au jour où tu reviendras nous prendre avec toi, afin que là où tu es, nous y soyons aussi. Nous ne te voyons pas, mais nous croyons fermement que du trône de ta gloire tu nous vois et nous gardes: toi qui, par la puissance qui agit en nous avec efficace, peux faire pour nous infiniment plus que nous ne demandons et pensons, fais-nous demeurer en toi, dans ton amour et dans ta paix. Amen.


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