I CORINTHIENS, V, 7.

Vendredi saint.

(Lire Exode, XII, 1-20.)

 

Christ est « notre Pâque, » c'est-à-dire notre Agneau pascal, parce qu'il réalise tous les différents emblèmes que renfermait la Pâque juive, et parce que son sacrifice expiatoire marque, pour ceux qui y cherchent leur salut, le passage de la mort à la vie, de la servitude de la corruption à la liberté glorieuse des enfants de Dieu.

Ce qui garantit les Hébreux dans cette nuit mémorable ou l'ange de l'Éternel frappa tous les premiers-nés des Égyptiens, ce fut le sang qu'ils avaient répandu sur la porte de leurs demeures. « Sans effusion de sang, il ne se fait pas de rémission des péchés; » et pour que le sang de Jésus nous délivre de la colère à venir, il faut que la foi en fasse aspersion sur chacun de nous en particulier. Le sang de l'Agneau pascal devait être mis sur le linteau et sur les deux poteaux de la porte, de manière à être aperçu de loin; l'ange de l'Éternel n'était pas seul à le voir, tous ceux qui passaient devant la maison, Égyptiens ou Israélites, apprenaient que les habitants de cette maison servaient et craignaient le Dieu fort; c'est ainsi que nous devons nous montrer chrétiens., n'ayant pas honte de faire ouvertement profession de notre foi en Jésus.

Mais on ne mettait pas de ce sang sur le seuil, afin de montrer le respect avec lequel on devait le répandre et le regarder : le sang de Christ aussi est un sang précieux, et malheur à celui qui l'aura foulé aux pieds et aura outragé l'esprit de la grâce! - Il n'aurait pas suffi d'immoler l'Agneau et de le contempler, même avec foi; il fallait le manger, c'est-à-dire se l'approprier de la manière la plus intime, et le manger sans en rien laisser. C'est ainsi que nous devons non - seulement connaître Jésus, mais encore nous nourrir de lui, le recevoir tout entier, avec sa croix, avec son joug, mais aussi avec sa paix, sa joie, sa couronne et sa gloire. Il faut le manger avec des herbes amères, c'est-à-dire en pleurant sur nos péchés; avec les pains sans levain de la droiture et de la sincérité c'est-à-dire en reconnaissant dans le fond de notre coeur combien nous avons besoin de sa grâce.

Enfin, il faut le manger debout, en costume de voyage, ce qui signifie que nous devons être prêts à quitter notre pays, comme Abraham, pour venir au pays que l'Éternel nous montrera et suivre l'Agneau où qu'il aille. - Que ce soit dans ces sentiments que chacun de nous célèbre le souvenir de la mort de Jésus; et puisque « Dieu nous a aimés, et qu'il a envoyé son Fils pour être la propitiation pour nos péchés (1), » « que l'Éternel, qui est bon, tienne pour, faite la propitiation de quiconque a tourné tout son coeur pour rechercher Dieu., I'Ëternel, le Dieu de ses pères (2). » « À celui qui nous a aimés, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang, et nous a faits rois et sacrificateurs à Dieu son Père, à lui soit la gloire et la force aux siècles des siècles! Amen ! »

 

PRIERE.

Seigneur Jésus, ce n'est pas seulement dans telle ou telle occasion solennelle que tes disciples éprouvent le besoin de se réunir parla foi auprès de ta croix sanglante, et de contempler en toi l'Agneau mis à mort dès la fondation des siècles pour l'expiation de leurs péchés. Mais tu sais pourtant qu'il leur est doux de célébrer chaque année le souvenir de ta mort, dans l'assurance qu'ils sont en communion de pensées, de foi, de prières, avec leurs frères de toutes tribus, peuples, langues et nations. Remplis donc nos coeurs des sentiments qui peuvent, sous la bénédiction du Saint-Esprit, nous unir étroitement à toi et nous faire avoir abondamment part aux fruits de ton douloureux sacrifice. Nous reconnaissons en toi la Sainte Victime dont le sang peut seul laver nos péchés; nous posons notre main sur ta tête innocente, et nous supplions, le Père d'accepter pour notre rédemption l'expiation que tu as fournie. Seigneur Jésus! prie pour nous selon ta promesse et bénis-nous. Amen.


Table des matières
.

1. 1 Jean, IV, 10.

.

2. Il Chron., XXX, 18, 19.