Luc, II 10, 11

Noël.

(Lire de v. 8 à v. 20.)

 

« Je vous annonce une grande joie.» Oui, le jour de Noël est un jour de «grande joie, » de la joie la plus profonde et la plus vive, de cette joie que saint Paul avait en vue lorsqu'il disait : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je vous le dis encore, réjouissez-vous. »

Mais pour qui est la joie de Noël? Ah ! voilà ce qu'il est essentiel de considérer avec attention. Dans le nombre immense des chrétiens de nom qui depuis leur enfance ont appris à entourer d'une auréole brillante le seul mot de Noël, combien il en est, hélas! pour lesquels il n'y a là qu'une affaire d'habitude, d'impressions, de souvenirs; combien qui, par cela même qu'ils célèbrent extérieurement cette fête, oublient de se demander si vraiment Noël est pour eux un jour de « grande joie ! » «Il n'y a rien de nouveau sous le soleil;» pendant que, le coeur brûlant de reconnaissance et dé joie, les bergers de Bethléhem racontaient ce qui leur avait été dit par les anges au sujet de l'enfant Jésus, « tous ceux qui les entendaient s'étonnèrent; » mais voilà tout ce que la Bible nous a dit à leur égard, et ils ne paraissent pas avoir pris pour eux l'annonce de cette grande joie destinée à tout le peuple, ils ne paraissent pas avoir eu part à la vraie joie de Noël.

C'est que cette joie ne peut être que pour ceux qui sentent pénétrer jusqu'au fond de leur coeur la parole de l'ange: « Il vous est né un Sauveur., » et qui répondent à cette parole par le chant de triomphe du prophète : «L'Enfant nous est né, le Fils nous a été donné, et l'empire a été posé sur son épaule, et on appellera son nom l'Admirable, le Conseiller, le Dieu fort et puissant, le Père d'éternité, le Prince de paix (1).» Jésus est né pour me sauver, et grâce à lui je sais que je puis jouir profondément des bénédictions que Dieu m'accorde sur la terre, parce qu'elles ne font que précéder la plus heureuse, la plus glorieuse éternité, se dit chaque vrai chrétien. Jésus a vu l'abîme où m'entraînait mon péché, il n'a pas voulu m'y laisser périr, « il a pris une forme de serviteur » pour se rendre, en ma faveur, « obéissant jusqu'à la mort et à la mort même de la croix » : Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes! »

Voilà la vraie joie de Noël; mais aussi quelle joie ! Béni soit le jour où ce petit enfant ouvrit pour la première fois les yeux à la lumière qui éclaire notre pauvre monde! Béni soit le jour où nous l'avons pour la première fois entendu annoncer comme notre Sauveur ! Mais béni soit surtout, oh! béni soit aux siècles des siècles, le jour, le bienheureux jour, où Jésus est né pour nous, en touchant notre coeur, en nous faisant entendre sa voix, en se révélant à nous comme il ne se révèle pas au monde! Dieu veuille que cette sainte joie soit la nôtre; Dieu veuille la donner à tous ceux qui célèbrent aujourd'hui la belle fête de Noël!

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur Jésus, soumets à ton empire, prends en ta possession, pénètre de ton amour, tant de coeurs que ne peut pas remplir la vraie joie de Noël, parce qu'ils ne te connaissent pas! Et sois béni de ce que nous savons qu'il y a pour tes disciples, dans le souvenir de ta venue sur la terre, le sujet d'une joie dont le monde ne peut se faire, aucune idée. Sois béni, Seigneur Jésus, dans ton Église universelle, dès maintenant et jusqu'aux jours d'éternité, pour l'amour ineffable qui t'a fait quitter les cieux et naître sur la terre, pauvre et petit, afin que nul de nous, quelque obscur, quelque misérable qu'il pût être, ne dût craindre d'aller à toi. Fais-nous penser beaucoup à ta crèche de Bethléhem, et qu'elle nous conduise à penser à ta croix de Golgotha, et à te donner notre coeur tout entier, puisque nous n'avons pas d'autre moyen de te témoigner notre amour et notre reconnaissance. Amen.


Table des matières
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1. Ésaïe, IX, 5.