« Je viens bientôt. » (Lire tout le chapitre.)
« Je viens bientôt. » Cette parole solennelle, chaque année et même chaque jour, dans sa course rapide, se charge de nous la répéter; mais qui est-ce qui nous l'adresse? Est-ce un ennemi, et devons-nous la prendre comme une menace? Est-ce le Dieu terrible que nous avons si souvent offensé, et qui veut nous rappeler par elle le jour du jugement, « le jour de la colère » ? Est-ce même seulement un étranger dont la venue puisse nous laisser indifférents? Non. Celui qui nous dit : « Je viens bientôt, » pour que nous trouvions dans ce mot à la fois un avertissement et une promesse, c'est Jésus; Jésus le Sauveur que nous connaissons et que nous aimons, Jésus notre espérance, Jésus notre frère et notre ami, Jésus qui nous a promis, quand il a quitté la terre, de revenir un jour pour nous prendre avec lui afin que là où il est nous y soyons aussi.
Aujourd'hui il ne se borne pas à nous rappeler cette précieuse promesse, il y en ajoute une autre plus précieuse encore : « Voici, je viens bientôt. » Il vient : il ne nous dit pas seulement : Je viendrai; il est déjà en chemin, si nous pouvons ainsi dire, parce que chaque moment nous rapproche de sa venue; et il veut que nous pensions à cette venue comme à une réalité prochaine, plus prochaine même, peut-être, que nous ne le soupçonnons. Il vient: peut-être est-il tout près; dans aucun cas nous ne l'attendrons longtemps, car il vient « bientôt. » Et pourquoi vient-il ? Ah ! c'est là qu'est la paix et la joie des siens, c'est là qu'est le triomphe de la foi : il vient parce qu'il sait que nous avons de l'angoisse au Monde, pour mettre fin aux persécutions qui nous affligent, aux tentations qui nous assaillent, pour faire cesser nos plaintes et pour essuyer nos larmes, pour nous apporter toutes ses grâces, pour nous remplir de son amour, pour nous rendre conformes à son image et nous donner sa gloire. Il vient : et comment l'attendons-nous?
Question sérieuse, parce que c'est à la réponse que nous y pourrons faire que nous reconnaîtrons si nous sommes à lui et si nous vivons en lui. Pouvons-nous dire avec son Église : « Amen; oui, Seigneur Jésus, viens» ? Prenons garde à nous-mêmes, de peur de nous laisser endormir comme le firent même les vierges sages. « Voici, » dit encore le Sauveur, « je viens bientôt, heureux celui qui veille et garde ses vêtements, afin qu'il n'aille point nu et qu'on ne voie point sa honte! » Puisque Jésus vient pour nous délivrer et nous mettre en possession de la vie éternelle, « quels ne devons-nous pas être par une sainte conduite et par des oeuvres de piété, en attendant et en nous hâtant vers la venue du jour de Dieu (1)? »
PRIERE.
Seigneur Jésus ! nous regardons à toi, parce qu'en toi seul est notre espoir. Nous sentons que nos dispositions spirituelles ne sont pas ce qu'elles devraient être, et que nous ne pouvons pas assez véritablement te dire que nous soupirons après ta venue; mais nous te demandons d'accomplir en nous par ton Saint-Esprit l'oeuvre qui peut t'être agréable, de nous rendre vivants et saints comme tu veux que nous le soyons, et nous avons en toi cette confiance, que tu nous exauceras. Viens, Seigneur Jésus, viens régner sans partage sur notre coeur; viens faire toutes choses nouvelles en nous, viens nous faire avoir soif de ta communion et de ta présence, viens nous apprendre à désirer ta venue et à prier pour que ton règne glorieux s'établisse sur la terre; donne-nous de te dire avec ton Église universelle:
Viens, Seigneur Jésus, viens. Amen.
1. 1 Pierre, III, 11, 12.