Notre amour pour Jésus. (Lire I Cor., XVI, 13-fin.)
« Lequel vous aimez; » ah! nous aimons Jésus, n'est-ce pas? Qui ne l'aimerait, de ceux qui connaissent quelque chose de son amour à lui, de son pardon, de sa paix, de sa grâce? Et, à la question que le Sauveur adressait à Pierre « M'aimes-tu? » qui ne pourrait, en toute simplicité, répondre avec le même apôtre, dont la voix s'adresse à nous aujourd'hui et qui a trouvé dans sa propre expérience ce mot : « Vous l'aimez» : « Seigneur ! tu sais toutes choses; tu sais que je t'aime » ?
Mais l'aimons-nous comme nous devrions l'aimer, et comme saint Pierre suppose que nous l'aimons? L'aimons-nous profondément, l'aimons-nous tendrement, l'aimons-nous d'un amour joyeux parce qu'il vient de notre reconnaissance? Pouvons-nous dire que nous n'avons pas besoin de le voir pour l'aimer, et cet amour, qui suppose la foi, est-il assez réel pour fortifier à son tour notre foi, en nous faisant sentir que celui qui a ainsi pris possession de notre coeur est bien tel que nous le dit sa Parole, « vivant et vrai » ? Que chacun de nous s'examine soi-même.
C'est là une question de la plus haute importance, mais tellement grave qu'à peine chacun peut-il y répondre avec confiance pour ce qui le regarde personnellement. Il est facile, quand on parle d'amour pour un Sauveur crucifié, de prendre des émotions passagères pour des sentiments profonds; d'un autre côte, il est possible de se faire des craintes inutiles et de vivre dans une inquiétude « accompagnée de peine,» faute de pouvoir constater et manifester son amour pour Jésus comme on ferait d'un sentiment humain. Mais il est certains traits auxquels nous pouvons reconnaître où nous en sommes à cet égard.
Si nous aimons Jésus avec ardeur, il occupera la première place dans nos pensées, et nous trouverons tout simple de juger de toutes choses selon que nous pensons qu'il en jugerait lui-même; nous aimerons à entendre parler de lui et à nous joindre aux assemblées. de ses disciples; nous rechercherons la société de ceux qui l'aiment; nos livres de prédilection seront ceux qui parlent de lui., a commencer par sa Parole; la prière sera pour nous non-seulement un devoir ou une habitude, mais une sainte jouissance; nous trouverons une joie véritable à lui faire de ces sacrifices qui lui prouvent notre amour, sacrifices de notre volonté, de nos désirs, de notre temps, de nos biens: « Si ces choses sont en vous et qu'elles y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles dans la -connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.» « Maintenant donc, ô Israël! qu'est-ce que demande de toi l'Éternel ton Dieu, sinon que tu craignes l'Éternel ton Dieu, que tu marches dans toutes ses voies, que tu l'aimes, et que tu serves l'Éternel ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme, en gardant les commandements de l'Éternel... afin que tu prospères (1)? »
PRIÈRE.
0 Seigneur Jésus, toi qui sondes les coeurs et les reins, trouves-tu dans nos coeurs un véritable amour pour toi? Nous te le demandons sincèrement et humblement; daigne nous répondre par le témoignage de ton Saint-Esprit en nous. Si nous ne t'aimons pas comme nous devrions le faire, tu sais pourtant que nous désirons t'aimer; prends à toi tout notre coeur, si nous ne savons pas te le donner nous-mêmes. Tire-nous, afin que nous courions après toi. Ne permets pas que nos affections terrestres nous détournent jamais de toi; règne sur nous sans partage, et fais-nous si vivement sentir combien tu nous as aimés, combien tu nous aimes, que nous soyons contraints de te prouver notre gratitude par notre empressement à garder tes commandements. Amen.
1. Deut., X, 12, 13.