Avons-nous jamais arrêté notre pensée sur ce sujet? Avons-nous jamais réfléchi à ce fait, que la Parole de Dieu nous parle de la foi comme d'une chose précieuse? Si: nous ne l'avons pas fait, faisons-le maintenant, et faisons-le souvent, pour que ces pensées augmentent notre reconnaissance et vivifient notre foi. - La foi est précieuse parce qu'elle est un don de Dieu (1); rappelons-nous, si nous avons le bonheur de la posséder, que nous la tenons du Seigneur, et qu'elle est en nous un fruit de son amour et de sa grâce toute gratuite. - Elle est précieuse aussi parce qu'elle est rare, et que ceux qui la possèdent sont richement privilégiés; il y a peu de vrais croyants sur la terre, hélas ! si nous faisons partie de ce petit nombre, « soyons reconnaissants,» et apprenons à serrer toujours plus dans notre coeur notre « très sainte foi. »
Plus on apprécie les grâces de Dieu, plus on les recherche et plus on les demande; plus aussi en les obtient. - La foi est précieuse parce qu'elle nous acquiert le salut et toutes les grâces spirituelles. Par elle nous sommes justifiés et rendus agréables à Dieu, nous avons la paix, nous nous réjouissons dans l'espérance de la gloire de Dieu, » nous marchons selon sa volonté; par elle, nous avons part à toutes les promesses, à toutes les bénédictions de l'Évangile, à l'amour de Jésus, à la vie cachée avec Christ en Dieu; «celui qui croit ne demeure plus dans les ténèbres,» glorifie son Dieu sur la terre, ne mourra point et ressuscitera au dernier jour; « il n'est plus sujet à la condamnation, mais il est passé de la mort à la vie. »
Pensons souvent à nos privilèges, pensons que Dieu qui nous les accorde ne nous les donne que «par la foi, » et nous le bénirons toujours plus de nous avoir accordé cette foi si précieuse. - Elle est précieuse encore parce qu'elle nous donne le bonheur dès cette vie. Elle nous assure que le Dieu tout-puissant est notre Père, qu'il nous aime, qu'il nous guide de son oeil, qu'il compte les cheveux de notre tête, qu'il pourvoira lui-même à tous nos besoins et fera « concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, » même les afflictions. Celui qui croit dans son coeur qu'il peut « se décharger sur le Seigneur de tout ce qui l'inquiète, parce que le Seigneur a soin de lui,» peut bien dire avec l'apôtre, que « la piété a les promesses « de la vie présente comme de celle qui est à venir. » - Il y a encore un dernier trait à relever dans notre texte; cette foi de grand prix, nous l'avons en commun avec tous ceux qui l'ont obtenue de Dieu, avec saint Pierre qui nous en parle, avec saint Paul, avec saint Jean, avec tous les saints hommes de l'Ancienne Alliance comme de la Nouvelle; n'est-ce pas là, pour nous, leurs compagnons de service, un nouveau sujet de joie et de reconnaissance? « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, poursuivons constamment la course qui nous est proposée, regardant à Jésus, le chef et le consommateur de la foi. »
PRIERE.
0 notre Dieu! que la pensée du prix immense de notre foi devant toi et pour notre salut, nous rende plus reconnaissants de la grâce que tu nous as faite en te révélant à nous de cette manière dont tu ne te révèles pas au monde. C'est par ta pure grâce, c'est à cause de ton seul amour, que tu as daigné faire ainsi pour nous ce que tu as fait pour les apôtres et pour les saints hommes de tous les temps. Seigneur, nous ne sommes pourtant ni des apôtres ni des lumières dans ton Église; nous ne sommes que de pauvres pécheurs; mais nous savons que tu nous regardes avec joie et amour parce que nous avons cru et connu que tu nous as donné Jésus pour Sauveur. Sois donc béni, aux siècles des siècles, pour le don ineffable que tu nous as fait en nous amenant à la foi en Jésus. Amen.
1. Phil., 1, 29.