1 CORINTHIENS, VI, 19, 20. «Vous n'êtes point à vous-mêmes. » (Lire tout le chapitre.)
Cela est certain si nous sommes de vrais chrétiens, parce qu'alors Jésus nous a rachetés par son propre sang, vivifiés par son Esprit, engagés a son service pour le temps et pour l'éternité, afin de nous donner un jour sa gloire, mais afin aussi de se glorifier en nous dès maintenant. « Je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi (1), » dit-il à chacun de nous; et il n'est aucun de ceux auxquels il a acquis « l'héritage incorruptible,» qui ne sente que cette parole bénie s'adresse à lui, aussi réellement et aussi simplement que si le Sauveur, descendant du ciel dans sa gloire, venait la faire entendre à ses oreilles.
Nous ne sommes plus à nous-mêmes parce que « nous sommes membres de son corps, étant de sa chair et de ses os (2); » il s'est chargé de nous, il s'est engagé à « pourvoir à nos besoins,» il a promis «de nous épargner comme un homme épargne son fils qui le set (3), » bien plus, il nous déclare que « qui nous touche, touche à la prunelle de son oeil (4). » » Mais qu'en résulte-t-il pour nous? Plus encore qu'une douce et intime assurance de son amour; le devoir de mettre cette assurance en pratique, et de nous rappeler toujours que nous sommes à lui et non point à nous-mêmes, que ce que nous possédons est son bien et non le nôtre, que tout ce que nous pouvons faire lui revient de droit, que nos pensées, nos affections, nos facultés, notre énergie, nos forces physiques, «lui appartiennent» en propre. Si cette conviction était pour nous ce qu'elle doit être, comme elle augmenterait notre amour et notre dévouement, notre joie et notre gratitude; comme elle nous rendrait facile le renoncement à nous-mêmes, l'oubli de nous-mêmes; comme elle nous donnerait des ailes pour nous élever au-dessus des difficultés de la terre; comme elle nous ferait courir dans le chemin de la sanctification; comme elle vivifierait notre vie en Jésus!
Nous sommes à Jésus : que cette pensée nous tranquillise et nous suffise; qu'elle nous empêche de nous décourager de notre misère, et redouble notre ardeur pour le service de notre maître; qu'elle nous fasse regarder à Jésus lui-même, bien plus encore qu'aux grâces que nous pouvons avoir reçues de lui; qu'elle nous empêche de nous attacher à des choses dont nous pouvons avoir à lui faire le sacrifice; qu'elle nous assure qu'il ne nous dépouillera jamais si ce n'est pour nous enrichir davantage en lui. Que notre âme se nourrisse de cette douce assurance., et que notre vie extérieure prouve que nous nous considérons comme étant au Seigneur !
PRIÈRE.
Tu sais que c'est avec une joie profonde que nous acceptons la parole de ton apôtre, Seigneur Jésus, et que nous nous répétons que nous sommes à toi. Oh! grâces te soient rendues de ce que tu veux avoir à toi de pauvres pécheurs tels que nous, toi à qui le Père a donné en héritage les nations, et pour ta possession les bouts de la terre! Seigneur Jésus, comment te témoignerons-nous la reconnaissance que nous fait éprouver ton amour? Nous te donnerons notre coeur de plus en plus complètement, nous te donnerons notre vie, nos forces, nos facultés, nous te laisserons disposer de nos biens selon que tu voudras le faire - nous nous donnons à toi; ôte toute l'iniquité et prends ce qui est bon, et nous t'offrirons le sacrifice de nos lèvres. Fais toi-même en nous ce qui t'est agréable, accomplis en nous toute ton oeuvre, et que cette oeuvre te glorifie. Amen.
1. Ésaïe, XLIII, 1.
2. Éphés., V, 30.
3. Mal., III, 17.
4. Zach., II, 8.