ROMAINS, VIII, 33. « Qui accusera les élus de Dieu? » (Lire de v. 25 à fin.)
Écoutons ce défi et méditons-le. C'est le plus merveilleux témoignage qui puisse être rendu à la puissance et à la plénitude de la grâce de Dieu. Les élus de Dieu, que sont-ils pour être ainsi à l'abri de toute accusation? Ce sont, après tout, de pauvres et misérables pécheurs, qui « bronchent tous. en plusieurs choses, » qui déshonorent leur Dieu par des chutes trop fréquentes, qui le savent, le sentent et en gémissent. Et ils ont contre eux le monde et son prince, qui s'efforcent de les séparer de l'amour de Dieu. C'est en pensant à eux que saint Paul s'écrie tout à coup : « Qui accusera les élus de Dieu?» Ah ! il peut bien parler ainsi, parce que l'obligation qui nous était contraire, Christ l'a déchirée et annulée en l'attachant à la croix; parce qu'au lieu -d'un acte d'accusation, ce qui est écrit à notre égard dans le livre de Dieu, c'est un acte de justification et une lettre de grâce. «Qui accusera les élus de Dieu? »
Ce n'est pas Dieu lui-même, que nos péchés ont tant offensé; car sa justice a été pleinement satisfaite par l'expiation de son Fils. Ce n'est pas notre grand adversaire, car son témoignage ne sera pas reçu; il est trop bien connu comme « le père du mensonge. »
Ce n'est pas notre propre conscience, car le sang de Jésus l'a purifiée, l'amour de Jésus l'apaise, l'Esprit de Jésus « rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, » et la Parole de Dieu nous garantit que nous paraîtrons sans tache en sa présence.
Ce n'est pas, c'est bien moins encore Jésus notre Sauveur, même lorsqu'il sera devenu notre juge; c'est lui, au contraire, qui nous justifie : plutôt que de nous abandonner à la condamnation, il est mort pour nous. « Qui» donc «accusera les élus de Dieu? » Eh bien ! là se trouve la paix du chrétien; et voilà ce qui lui montre la plénitude merveilleuse de l'oeuvre que Jésus a accomplie en sa faveur; voilà." si nous sommes vraiment les élus de Dieu, la pensée qui doit, nous mettre le coeur au large et nous faire « courir dans la voie de ses commandements » « nous hâtant vers la venue du jour de Dieu. » Puisse cette pensée faire éprouver une sainte envie a ceux qui n'ont pas pour eux-mêmes cette assurance inébranlable, et les contraindre à chercher au pied de la croix de Jésus un sûr abri contre la colère à venir ! « Il n'y a plus maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent non selon la chair, mais selon l'Esprit »...
Mais pour être à l'abri de la condamnation, pour pouvoir entonner avec saint Paul le chant de triomphe dont notre texte fait partie, il faut « être en Jésus-Christ. » « Que je gagne Christ, et que je sois trouve en lui, ayant non point ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu par la foi (1). »
PRIÈRE.
Nous savons ces choses, Seigneur Jésus; fais-nous la grâce de ne pas nous borner à les savoir, mais de nous éprouver à la lumière de ta Parole, pour constater si vraiment nous sommes à toi. Quelle grâce tu nous fais en nous permettant de prendre pour nous la parole de ton apôtre que nous venons de méditer! Fais-nous tous avoir part à cette grâce; que pas un de nous, au dernier jour, ne se trouve parmi ceux qui verront en toi un juge irrité, et contre lesquels s'élèveront leurs péchés et leur incrédulité, leurs rébellions de toutes sortes. Seigneur Jésus, nous avons recours à toi pour être sauvés par toi de la colère; nous nous plaçons par la foi au pied de ta croix, et nous te supplions de nous arroser de ce sang qui nous lave de nos péchés et qui nous réconcilie avec Dieu. Amen.
1. Éphés., III, 8, 9.