II PIERRE, III, 18. « Croissez dans la grâce. » (Lire tout le chapitre.)
Nous ferions plus de progrès dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, si nous étions moins facilement satisfaits de ce que nous en possédons déjà et du degré de vie spirituelle auquel nous sommes parvenus. Dieu nous offre de grandes, de glorieuses bénédictions; il nous dit : «Ouvre ta bouche et je la remplirai;» « j'épuiserai tellement sur vous la bénédiction que vous n'y pourrez suffire. » N'est-il pas honteux que nous usions si peu de nos privilèges, que nous sentions si peu le besoin de recevoir au delà de ce que nous avons, que nous nous contentions d'une foi plus ou moins ferme et d'une fidélité plus ou moins grande ? Il en devrait être de nous comme de l'arbre vigoureux qui, à mesure qu'il se développe, enfonce ses racines plus profondément dans la terre et élève plus haut ses branches; étant «enracinés et fondés» dans l'amour de Dieu, nous devrions «croître en toute manière par celui qui « est le chef, Christ (1). »
Et comment croît-on dans la grâce et dans la connaissance de Jésus?
En apprenant à connaître toujours mieux, d'un côté, sa propre misère, de l'autre, la richesse, la puissance, la gloire et l'amour de Jésus; en devenant toujours plus petit à ses propres yeux, plus dévoue à l'égard du Seigneur; en se dépouillant toujours plus complètement de soi-même pour ne mettre sa confiance et son espoir qu'en Jésus. Faire cela, c'est « glorifier Dieu dans notre corps et dans notre esprit qui lui appartiennent, » c'est marcher sur les traces de Jésus pour devenir conformes à son image, « enfants de Dieu au milieu de la race corrompue et perverse, y brillant comme des flambeaux dans le monde. »
Consacrons donc tous nos soins à la vie de notre âme, et rappelons-nous que nous ne devons pas voir dans les trésors que Dieu met à notre disposition une grâce qui nous soit simplement offerte et que nous restions libres d'accepter ou de refuser. Ne pas puiser à pleines mains dans ces trésors, c'est les mépriser, et qui de nous voudrait seulement mésestimer les témoignages d'amour que lui multiplie son Dieu Sauveur? Ne prétextons pas, d'ailleurs, que notre développement spirituel étant entre les mains de Dieu, nous n'avons qu'à nous en décharger entièrement sur lui. C'est à nous que saint Pierre dit de la part du Seigneur : «Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ, » parce que c'est à nous d'y « apporter tous nos soins, » priant, veillant, agissant. « Conservons donc la grâce, » puisque Dieu nous la donne pour notre salut; croissons dans la grâce, » puisque Dieu nous le commande; et « espérons parfaitement en la grâce qui nous est présentée, jusqu'à ce que Jésus-Christ soit révélé. »
PRIÈRE.
0 notre Dieu, plus nous étudions ta Parole, plus nous admirons la richesse de tes promesses, et plus aussi nous sentons notre indignité devant toi! Nous n'avons pas même assez de foi et assez de vie pour éprouver un ardent désir de faire des progrès réels dans la possession de ta grâce et dans la connaissance bénie des choses qui appartiennent à notre paix. Pardonne-nous notre langueur, pardonne-nous notre pauvreté, puisqu'elle vient de ce que nous ne te demandons pas de nous enrichir comme tu es disposé à le faire. Seigneur notre Dieu, efface les choses qui sont derrière nous, et fais-nous, à l'avenir, avancer rapidement dans la vie spirituelle et dans la sainteté. Rends-nous fidèles, rends-nous conformes à l'image de Jésus; donne-nous de parvenir à sa connaissance, à l'état d'hommes faits, à la mesure de la parfaite stature de Christ; nous te le demandons au nom de ce bon Sauveur. Amen.
1. Éphés., III, 18; IV, 15.