Il TIMOTHÉE, IV, 5.

« Fais l'oeuvre d'un évangéliste. »

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S'il est fâcheux pour le chrétien de perdre de vue les premiers devoirs qui lui sont imposés, ceux que lui fournit sa vie de tous les jours, il ne faut pourtant pas que le désir d'être fidèle à ces devoirs étouffe, pour ainsi dire, les autres dons qu'il a reçus. On peut tomber dans un excès comme dans l'autre. Lorsque nous avons bien mis notre coeur et plié notre vie à l'habitude de glorifier le Seigneur dans notre cercle immédiat, il reste encore quelque chose à faire, et la question de saint Paul se présente de nouveau : « Seigneur, que veux-tu que je fasse? »

Tous ne peuvent pas consacrer une partie de leur temps à visiter les pauvres et les malades, ou à instruire les ignorants; on en est souvent empêché par des devoirs plus pressants encore, ou par des obstacles insurmontables. Mais voici un champ assez vaste pour suffire à l'activité de tous, et un champ qu'on a jusqu'ici trop négligé, soit faute d'y avoir arrêté ses regards, soit défaut de foi, soit crainte des difficultés qui s'y présentent. Ce champ, c'est celui qu'ouvrent devant nous nos relations de société. Il y a parmi les gens avec lesquels nous sommes en rapport dans le monde, un grand nombre d'âmes qui s'avancent vers l'éternité sans y penser et sans se demander où elles vont, une foule de personnes dont on ne s'occupe pas parce qu'elles sont en dehors du cercle de l'activité ordinaire, ou parce que leur honorabilité, leurs qualités naturelles, l'estime qui les entoure, font oublier qu'elles peuvent être « sans Dieu et sans espérance au monde.»

Comment leur être utile?

En ayant à coeur leur bien véritable; la pratique nous montrera les meilleurs moyens à employer si nous partons de l'idée que Dieu nous a confié une mission auprès de ces personnes, que nous accusons peut-être de nous faire perdre du temps lorsque les rapports à entretenir avec elles nous détournent de choses en apparence plus importantes. Est-ce à dire qu'il faille à tout propos et sans discernement faire intervenir les sujets religieux dans nos conversations? Non; aucun devoir n'exige plus de tact et de sagesse; on peut, sans doute, faire beaucoup de mal en mêlant la piété à des circonstances frivoles, ou en adressant des appels à des coeurs qui ne sont évidemment pas disposés à les écouter; mais si, sérieusement et dans un esprit de prière, nous cherchons à profiter des moindres occasions pour dire « une parole à propos, » nous trouverons ces occasions, et elles se multiplieront bien au delà de notre attente.

Si toute mère chrétienne à qui une autre mère parle avec découragement des difficultés de sa tâche, rendait sans fausse honte et avec joie témoignage au secours qu'elle reçoit elle-même du Seigneur; si tout homme chrétien, quelque occupé et absorbé qu'il soit au dehors, n'hésitait pas, le moment venu, à parler à ceux avec lesquels il a des relations d'affaires de la nécessité de chercher premièrement le royaume des cieux et sa justice; si toute jeune fille chrétienne, si tout jeune homme chrétien, était fidèle à donner ce qu'il a reçu; quelle influence ces chrétiens n'exerceraient-ils pas dans le monde!

 

PRIÈRE.

0 notre Dieu! à mesure que tu nous fais avancer dans la connaissance de La volonté à notre égard, fais-nous aussi croître en force, en dévouement, en saint courage, en fidélité chrétienne. Dirige maintenant nos pensées et nos efforts vers la partie de notre oeuvre dont nous venons de nous occuper; fais-nous trouver beaucoup d'occasions de rendre témoignage à ta grâce et au bonheur que nous trouvons en toi. Ne permets pas qu'au dernier jour ceux avec lesquels tu nous mets en contact puissent nous dire qu'il leur a été inutile de nous connaître sur la terre, puisque nous ne leur avons pas fait part de ce que nous avions reçu de toi! Seigneur, daigne te servir de chacun de nous pour ton service et pour ta gloire en Jésus, nous te le demandons au nom de ce bon Sauveur. Amen.


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