PHILIPPIENS, IV, 6, 7.

La confiance chrétienne.

(Lire Prov., XVI, 1-20.)

 

Si nous avions plus de foi, si nous en avions assez pour mettre vraiment en pratique cette simple et touchante exhortation, que nous serions plus heureux! Nous passerions, en quelque sorte, par-dessus les difficultés de la vie; nous ne serions jamais réellement troublés par ces préoccupations qui si souvent nous empêchent de nous élever au-dessus des choses de la terre. - « Ne vous inquiétez de rien; » de rien quant à la vie matérielle, car toutes choses sont au Seigneur et «il a soin de vous (1). »

S'il permet que ses enfants traversent quelquefois des moments pénibles, c'est pour leur apprendre à marcher par la foi et non par la vue, pour leur faire sentir leur complète dépendance, pour les empêcher de mettre aucune confiance dans les choses si peu stables de la terre; mais', après tout, il subvient à leurs besoins comme à ceux des passereaux, il les revêt comme les lis des champs, et nous pouvons même dire avec reconnaissance : «Il nous donne toutes choses abondamment pour en jouir. » - « Ne vous inquiétez de rien; » de rien non plus quant à la vie spirituelle. Notre misère est profonde, notre faiblesse absolue, nos tentations fréquentes; les obstacles s'amoncellent devant nous, les devoirs se multiplient, urgents à remplir pour la gloire de Dieu : « Qui est suffisant pour ces choses? » Mais le Seigneur ne veut pas qu'aucune crainte nous trouble, aussi nous assure-t-il que «celui qui a commencé sa bonne oeuvre en nous la poursuivra jusqu'au jour de Jésus-Christ. » Ses trésors de grâce, de forces, de lumières, sont mis à notre disposition; nous savons qu'en toutes choses nous devons être « plus que vainqueurs; » et quant à la lutte qui doit nous donner cette victoire, le Seigneur la soutient avec nous et pour nous, le Seigneur nous fortifie par ces paroles : « Ne vous inquiétez de rien. » - Mais ce calme d'esprit, cette paix parfaite, ne nous sont pas naturels.

Comment arriver à ne nous inquiéter de rien quand les soucis nous entourent et que les préoccupations nous envahissent ? En faisant ce que nous dit la seconde partie de notre texte, en « exposant nos besoins à Dieu en toute occasion, par des prières et des supplications avec des actions de grâces. » Disons-lui nos inquiétudes, nos angoisses, notre faiblesse;, « déchargeons-nous sur lui; » rendons-lui grâces pour ses délivrances passées, et regardons à lui seul pour l'avenir. Alors « la paix de Dieu, » la profonde, tranquille, intime certitude que nous sommes à lui et que son regard qui est la délivrance même ne nous quitte pas, régnera dans notre coeur et en bannira toute crainte. «Toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu. »

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur, nous désirons être fidèles à cette exhortation qui devient pour nous un devoir de confiance filiale; mais calme toi-même nos coeurs que les préoccupations du monde agitent si aisément! Impose le silence à ces craintes, à ces doutes, à ces désirs tumultueux qui ne devraient pas trouver place dans notre âme, et qui trop souvent en bannissent les douces pensées propres à nous rapprocher de toi. Que nous trouvions notre paix dans la prière, qu'elle soit notre refuge dans les moments de trouble et de tentation où nous ne voyons, comme ton apôtre, que combats au dehors et craintes au dedans. Préserve-nous de nous créer des besoins ou des soucis imaginaires; que nous sachions te remettre le soin de notre vie matérielle, et chercher premièrement le royaume des cieux et sa justice. Exauce-nous, Seigneur, pour l'amour de Jésus. Amen.


Table des matières
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1. I Pierre, V, 7.