HÉBREUX, XIII, 14. Chercher la Cité qui est à venir. (Lire Hébr., XI, 8.16.)
« Nous n'avons pas ici de cité permanente; » il n'est aucun de nous qui ne sache cela, qui ne le croie dans le plus profond de son coeur. Nous savons qu' « il est ordonné que tous les hommes meurent une fois; » nous savons aussi, n'est-ce pas, que « si notre habitation terrestre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice de Dieu, une maison éternelle qui n'a point été faite de main. » Il n'est pas de chrétien chez qui cette espérance-là ne soit à la base de toute autre, et qui n'aime à redire cette parole de saint Paul chaque fois qu'une expérience douloureuse vient lui rappeler la brièveté de la vie et la fragilité des joies d'ici-bas.
Mais cette première partie de notre texte conduit-elle tous ceux qui la répètent à s'approprier la seconde, et à dire avec la même sincérité : « Nous cherchons celle qui est à venir? » Cette cité à venir, la cherchons-nous, ou nous contentons-nous de la certitude que, le jour venu, nous la trouverons? La question est importante, parce que c'est une question de sanctification et de vie chrétienne. Partout où dans la Bible il est parlé des enfants de Dieu comme étant étrangers et voyageurs sur la terre, la Bible suppose aussi que ce fait a une influence directe sur la manière dont ils traversent la vie présente, et qu'à l'exemple des saints hommes dont parle le XIe chapitre des Hébreux, « ils montrent clairement qu'ils cherchent leur patrie. »
Nous pouvons reconnaître nous-mêmes si nous la cherchons, en examinant les sentiments et les désirs qui nous animent. Quiconque cherche, cherche parce qu'il désire trouver. Il ne pense qu'à l'objet de ses poursuites; il est tout absorbé par une seule idée. En est-il de même pour nous ? En déclarant que nous cherchons la cité permanente qui est à venir, sentons-nous que nos affections sont dirigées vers les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu? Nous le reconnaîtrons encore au besoin que nous éprouvons de nous entourer de lumières et de conseils.
Quiconque cherche, s'informe avec persévérance de tout ce qui peut l'éclairer. En est-il de même pour nous ? Demandons-nous à la Bible, notre guide, tout ce qui peut exciter notre ardeur, fortifier notre courage, nous faire éviter les écueils, marcher dans la bonne route et poursuivre constamment la course qui nous est proposée, « regardant à Jésus? » - Examinons, enfin, comment nous suivons les directions qui nous sont données. Quiconque cherche, s'estime trop heureux d'être conduit d'une manière sûre pour ne pas écouter avec ardeur les conseils qu'il reçoit. En est-il de même pour nous? Sommes-nous dociles et fidèles aux enseignements de notre Bible, sommes-nous résolus dans notre marche chrétienne, persévérants, saints dans toute notre conduite? »
« Examinez-vous vous-mêmes. » Que chacun s'éprouve, et que Dieu nous rende plus vigilants et plus fidèles!
PRIÈRE.
Place ces diverses questions sur notre conscience, Seigneur notre Dieu, et qu'aucun de nous ne se donne de repos avant d'y avoir répondu sous ton regard et en paix. Fais de nous, en effet, des gens étrangers et voyageurs sur la terre, qui montrent clairement qu'ils cherchent leur patrie, qui ne s'attachent pas à ce lieu de passage, qui aient besoin de tenir leurs yeux fixés sur le but et de s'en rapprocher constamment. Que nos pensées et nos affections n'appartiennent jamais à ce monde qui est ennemi de Dieu; que toute préoccupation terrestre cède le pas à la recherche de la cité éternelle qui a des fondements et de laquelle Dieu lui-même est l'architecte et le fondateur; que Jésus possède tout notre être; c'est en son nom que nous nous donnons à toi comme de nouveau, te priant de pourvoir à tout ce qui nous concerne. Amen.