I THESSALONICIENS, IV, 9.

L'amour fraternel.

(Lire de v. 1 à v. 12.)

 

Pour que notre texte devienne notre histoire, comme il était celle des Thessaloniciens, que nous faut-il apprendre? A nous aimer les uns les autres; cette grande leçon, aussi importante devant Dieu que le premier commandement. Il faut l'apprendre, parce que l'amour fraternel n'est pas naturel à notre coeur, loin de là; il est aisé d'en parler, mais à la pratique, - et chacun de nous, hélas! en fait souvent la douloureuse expérience, - il est difficile de réagir contre son égoïsme. Mais il faut l'apprendre pourtant; il faut y apporter tous nos soins; il faut nous efforcer d'éprouver l'amour fraternel dans notre coeur, et de le témoigner par notre vie. Le véritable amour se reconnaît à des signes non équivoques, dont l'absence prouve que le coeur n'a pas « appris de Dieu » à «aimer en effet et en vérité. » Il se révèle par des actes: non-seulement par ces grands dévouements qui ne sont pas à la portée de beaucoup de personnes, mais par ces petites actions dont chacune, prise en particulier, semble insignifiante, mais témoigne cependant que celui qui l'accomplit est animé du désir de faire plaisir à ses frères, ce qui est le caractère distinctif de la véritable amabilité.

L'amour se montre encore par une charitable disposition à supporter les infirmités des autres, à s'accommoder à leurs faiblesses., à leur éviter, quand on leur connaît un côté faible, les occasions de le laisser voir; « la charité supporte tout, croit tout, espère tout, ne se réjouit point de l'injustice, mais se réjouit de la vérité. » Enfin, un trait inséparable de l'amour, c'est le pardon des offenses; celui qui aime ne peut garder rancune; il cherchera sincèrement à excuser autant que possible, pardonnera dès qu'on lui demandera son pardon, et même sans qu'on le lui demande, et traitera celui qui l'a offensé avec autant de bienveillance que s'il n'avait aucun sujet de plainte contre lui. - Mais de qui faut-il l'apprendre, cette leçon difficile? Ah! qui pourrait nous l'enseigner sinon notre Dieu?

Qui pourrait toucher ce coeur si dur, réchauffer ce coeur si froid, mettre l'amour dans ce coeur si égoïste, si ce n'était lui, le Dieu qui est amour? Mais parce qu'il est amour, il peut et veut nous donner de nous aimer les uns les autres. Soyons dociles à ses leçons; prions-le d'accomplir cette oeuvre en nous, et il le fera. « Né devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la loi (1) » « Ayant donc purifié vos âmes en obéissant à la vérité par l'Esprit, afin que vous ayez une. amitié fraternelle qui soit sans hypocrisie, aimez-vous l'un l'autre affectueusement d'un coeur pur; vu que vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, savoir, par la Parole de Dieu, vivante et permanente à toujours (2). »

 

PRIÈRE.

Nous désirons, ô notre Dieu, selon la recommandation que ton apôtre nous a faite de ta part, n'aimer pas de paroles ou de langue, mais en effet et en vérité. Mais tu sais combien un tel amour est peu naturel à notre coeur; béni sois-tu de ce que tu compatis à nos infirmités jusqu'à nous dire toi-même que tu veux nous apprendre cette leçon difficile. Seigneur notre Dieu, daigne donc nous l'apprendre. Nous nous plaçons devant toi avec tout notre égoïsme, toute notre indifférence pour notre prochain, tout notre manque de charité; nous voici tels que nous sommes, rends-nous tels que tu veux nous voir. Mets en nous une charité sincère et vivante; qu'elle nous inspire, dans nos rapports avec notre prochain, des actes qui soient la preuve certaine que nous sommes animés et guidés par ton Esprit. Nous te le demandons au nom du Seigneur Jésus. Amen.


Table des matières
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1. Rom., XIII, 8.- 2.

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2. 1 Pierre, I, 22, 23.