1 JEAN, I, 9.

La confession des péchés.

(Lire Ps. XXXII.)

 

Pour que la confession de nos péchés nous amène à en recevoir le pardon, et puis à en être purifiés, il faut qu'elle soit faite d'une bonne manière. Nous avons beaucoup plus de peine à nous reconnaître coupables de tel ou tel péché particulier, que nous n'en avons à admettre, d'une manière générale, notre disposition au mal. Bien souvent, nous disons sans qu'il nous en coûte beaucoup, quoique très sincèrement, que nous sommes de grands pécheurs, que nous ne méritons pas la bonne opinion qu'on peut avoir de nous, que Dieu qui lit dans les coeurs ne nous juge pas comme nous jugent les hommes; mais vienne le moment de mettre le doigt sur une plaie de notre âme, d'avouer que dans telle occasion toute récente nous avons eu tort, que nous avons agi par orgueil, que nous nous sommes écartés de la stricte vérité, que nous avons manqué de charité et de patience, le courage nous fait défaut. C'est alors l'orgueil qui nous retient, et le démon par l'orgueil. En confessant nos péchés, il ne faut donc pas nous tenir dans les généralités.

Premièrement, s'agit-il de les confesser au Seigneur, nous devons le faire avec soin, en entrant dans les détails, en les repassant devant lui, un à un, ce qui ne peut que nous humilier salutairement et nous prémunir contre le retour des mêmes fautes. Il faut aussi faire cette confession avec franchise et droiture, sans chercher de fausses excuses ou des circonstances atténuantes, sans vouloir nous justifier en quelque mesure; le péché est le péché, et nous ne l'avons pas moins commis pour y avoir été sollicités par les tentations les plus fortes.

Secondement, dans bien des cas c'est un devoir, non-seulement de confesser nos péchés au Seigneur, mais de les avouer à nos frères. Ceci est certainement plus difficile, bien que nous dussions éprouver plus de confusion à les reconnaître devant le Seigneur qu'à ouvrir notre coeur à des pécheurs comme nous. Lors donc que le récit de notre triste expérience peut leur être un utile avertissement, ou bien lorsqu'ils ont été témoins de notre péché, ou que nous les avons offensés eux-mêmes, n'hésitons pas à leur dire notre repentir*, afin de nous humilier nous-mêmes et de les encourager à la vigilance. «Confessez vos fautes l'un à l'autre, et priez l'un pour l'autre, afin que vous soyez guéris (1). » Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les délaisse obtiendra miséricorde (2). » Souvenons-nous d'ailleurs « que nous avons un avocat auprès du Père, » et que « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. »

 

PRIÈRE.

C'est toi seul, Seigneur notre Dieu, qui peux nous enseigner à te confesser nos péchés de la manière la plus efficace pour notre âme. Inspire-nous le besoin de le faire, en nous inspirant pour le péché une horreur semblable à celle que tu éprouves toi-même, ô Dieu de sainteté; et que nous nous sentions contraints de venir décharger notre conscience devant toi, jour après jour, et chaque fois que nous savons que nous avons commis le péché. Détruis aussi ce déplorable orgueil qui nous fait la guerre, et qui se glisse jusque dans les moments où nous avons lieu d'être le plus humbles. Donne-nous le courage de confesser nos fautes devant nos frères chaque fois que tu nous en fais sentir le devoir, et en nous accordant le pardon de ces fautes, préserve-nous d'y retomber, et fais-nous croître dans la sanctification pour l'amour de notre Sauveur. Amen.


Table des matières
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1, Jacques, V, 16.

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2, Prov., XXVIII, 13.